Histoires d'une gabonaise

Solitude .

J'ai compris... oui je crois que j'ai compris maintenant. Je suis seule, ils m'ont laissé toute seule.
« Mais Lydie tu es belle », « tu es magnifique », « waouh tu es trop intelligente », « tu conseilles super bien », « ma petite Lydie le genre d'enfant et de belle-fille que tout le monde désire », « hey Lydie, ton sourire il est magnifique mais faux »....
Au son de la dernière phrase j'ai senti mon cœur éclaté.
« Tu n'es pas qui te prêtant être, madame parfaite », « arrête de te tuer à façonner cette chose, ça devient obsessionnel ! », « tu n'es rien de tout ce que tu nous montres »...
Mais si c'est moi... regardez bien c'est moi. Je suis l'image que tout le monde aime voir. Douce, intelligente, gentille, chrétienne..
« Tu es seule dans ton monde »

Je suis dans ma bulle seule sur un rocher, assise sur un petit caillou j'écris ( encore ) une lettre. C'est la meilleure façon de retranscrire mes sentiments. Mais des bruits perturbent mon calme, des cris dénonciateurs. Mais pourquoi !? Je ne dérange personne et pourtant .
« Tu n'es pas vraie ! »
Dans un monde remplit de misérables, tendre vers la perfection n'est plus louable.
Plus ils crient plus je sens mon monde trembler, les ponts qui relient mon rocher à la terre ferme s'écroulent un à un. Ils me poussent à la solitude. Mais non j'ai tout fait pour plaire ! Tout le monde m'apprécie.. du moins vous êtes censés le faire .
Je sens mon âme être consumée par la tristesse. Mon corps se plie en deux faibles face à ce sentiment qui dépeint tout l'univers que je me suis tuée à construire durant 20 ans.
Mais oui... Dieu, il m'a fait sortir de là la première fois. « S'il te plaît repêche moi avant qu'il ne soit trop tard » « S'IL TE PLAÎT !!!!!! ».
_ « Mais mon ange il y a un mur tu as oublié!? »
Ma prière qui portait tout le poids de ma douleur, toute ma haine, toute ma tristesse, mes confusions, mes doutes me retombe en plein visage. Je disparais sous le poids de mes propres sentiments.. et mon rocher se brise.
Lydie se perd à nouveau, elle s'enfonce peu à peu dans cet océan, encore... un océan d'amertume et de colère. Recroquevillée comme un embryon elle se laisse faire. Elle sent chaque courant caresser sa peau et l'eau s'écarter pour la laisser passer. Les dernières bulles d'air qu'elle renvoie à la surface sont les derniers espoirs qu'elle avait. Dans bientôt l'eau envahira ses poumons et Lydie... ne sera plus Lydie ....

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