Craving Hearts (Saint Hunderson X Alden Hayes)

🥀 Rencontre Destinée

Alden

Dans un coin de rue de Las-Vegas, entre deux bennes de trie, mes mains subissent les premiers effets du froid mordant de saison. Pour me les réchauffer, je les insinue sous les vêtements d'une belle rousse plaquée contre un mur, que j'ai cueilli, il y a une dizaine de minutes, dans le bar d'à côté.

Sous le contact de mes doigts, sa peau tressaille et elle se contracte. Elle me veut tout entier, je le sais, je le sens par les mouvements de son corps contre le miens et ses glapissements infernales qu'elle émet au creux de mon oreille.

En se jetant dans mes bras, elle s'attendait certainement à tomber sur l'homme idéal, le prince charmant qu'elles voient toutes en moi, mais ce n'est pas le cas, malheureusement. Cette image d'un parfait gentleman, on me la colle à longueur de journée, parce que je fais tout pour la maintenir et je ne peux pas lui en vouloir d'être tombé dans ce piège, bien au contraire. Mais quand toute cette histoire sera terminée, que je la laisserai ici, dans un coin dépravé sans me retourner, elle le regrettera sûrement. Et quand elle le réalisera, je serai déjà loin, en train de passer à autre chose.

Elle m'en voudra certainement, et ça, je ne peux pas lui enlever. Si j'étais à sa place je me haïrais déjà à l'heure qu'il est. Elle a succombé au mauvais type, elle aurait dû jouer la carte de la vigilance avant de se laisser embarquer, mais sa pureté d'esprit a eu raison d'elle. Pauvre chérie.

Au contact chaud de ses seins velouteux, je retrouve partiellement la chaleur que j'attendais. Enfin, ce n'était pas trop tôt. Et quand d'une main baladeuse, je la touche en bas, là où elle en a le plus envie, je commence à retrouver en entier la sensation de mes doigts.

— Ald... commence-t-elle, avant que je l'empêche d'aller plus loin en plaquant mes lèvres contre les siennes.

Mon prénom, je n'ai pas envie de l'entendre. Pas dans sa bouche, ni dans celle d'une autre. Pas après elle. Pas après tout ce qui s'est passé.

Alden, reprends-toi...

— Garde ta jupe, lui ordonne-je d'une voix sévère.

Sans la moindre résistance, elle m'obéit. Ses yeux dilatés par le désir percent mes iris qui, elles, en reflètent l'absence.

Merde, ressaisis-toi !

Dans un soupir, je baisse mon caleçon et mon jean en même temps. Désormais c'est mon cul qui est gelé.

D'une main aventureuse, elle referme ses doigts velouteux, qui étaient il y a encore quelques secondes plongé dans mes cheveux, autour de mon membre pour me stimuler. Je souffle doucement sous ses mouvements de va-et-vient un peu trop timide à mon goût. Puis quand j'estime que c'est suffisant, je m'empare de son poignet pour la dégager et enfiler un préservatif.

Elle baisse toute seule son sous-vêtement, prête à me recevoir depuis déjà bien longtemps. Contre moi, elle se cambre et se donne une position des plus sexy possibles pour que la désire encore plus. Elle vient de me donner l'angle parfait pour que je la pénètre d'un seul coup brutal et violent.

Je la regarde, impartial, se mouvoir contre le mur, remuant ses hanches au même rythme que je nous donne. Elle fait tout pour me plaire encore plus, quitte à mettre l'accent sur ses gémissements, qui je le devine sont surjoués. Et moi, je fais en sorte qu'elle tombe un peu plus dans mon jeu en prenant pour cible son cou pour qu'elle ne se doute en aucun cas que ce délectable spectacle ne me procure rien de plus que mon propre dégoût.

Ce n'est pas elle et ça ne le sera plus jamais par ta faute.

Nos va-et-vient vide de sens, se succèdent pendant ce qu'il me paraît être une infinité.  Quand sa voix devient beaucoup trop suraiguë, après un ultime coup de rein qu'elle prend sûrement pour le summum de la jouissance. je me retire et me rhabille en vitesse. Puis je pars comme un voleur, la laissant là entre deux poubelles à moitié dénudé , rouge écarlate par un mélange de nos débats et de honte. Elle doit certainement être en train de crier mon nom pour que je revienne et que je procède à toute la cour qu'elle pense mériter, mais je ne le fais pas. Je ne reviens jamais.