Souvenirs d'enfance - Saint Seiya

Seiya X Shaina

Sous la clarté du croissant de lune illuminant cette nuit, deux Chevaliers, deux humains, enlacés l'un contre l'autre, profitaient du calme de cette obscurité pour se reposer. Mais l'un deux était réveillé, ses pensées bien trop concentrées sur la femme entre ces bras pour réussir à s'endormir.
En effet, loin d'être fatigué, Seiya ne pouvait s'empêcher d'ouvrir les yeux et d'admirer sa compagne, d'admirer la femme qui, contre tout ce qu'il avait pu imaginer, désormais l'aimait.

Cela n'était pas gagné d'avance, pourtant. Il pourrait même dire qu'autrefois, son assurance et son autorité l'avaient impressionné... Voire parfois apeuré. Et pourtant, c'est aujourd'hui elle qu'il tient dans ses bras.
Le Pégase replaça une mèche de cheveux verts derrière son oreille.
Il ne se souvient pas exactement de quand cela avait commencé - peut-être même dès leur première rencontre ? -, mais il avait toujours été fasciné par l'Ophiuchus. Par... L'aura qu'elle dégageait. Sa confiance en soi, cette image de femme forte et distante. Seulement, ce n'est que bien plus tard qu'il comprit véritablement qui elle était. Qu'il comprit véritablement toute la profondeur et la puissance de cette femme.
Qu'il comprit qu'il l'aimait.

Ce n'est que lorsqu'il vit enfin son visage, qu'il prit conscience de cela. Ce visage lui rappelant celui de cette enfant ; ce visage lui appartenant, et ces yeux plein de douceur dans ces souvenirs, qui l'étaient tout autant aujourd'hui.
Il n'avait pas compris, à l'époque. Pour lui, il avait simplement vu une femme sans masque, caresser un lapin. Une femme qui l'avait regardé, avec étonnement ; avec crainte. Et qui était partie avant même qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit.
Maintenant, ces mêmes yeux verts émeraude le regardaient, mais avec humilité, avec fierté. Ces si jolies yeux, sur son merveilleux visage, qu'il pouvait désormais regarder sans la crainte d'être interrompu par ce masque de fer froid. Qu'il pouvait observer nuit et jour, qu'il pourrait observer toute une vie.
Mais il aurait été une insulte de ne parler que de son formidable regard. Que de son visage surpassant celui de n'importe quel humain sur Terre. Car derrière cette paroi de chair, derrière ces expressions, il y avait plus, bien plus.
Il y avait une femme forte ; c'est vrai. Une femme incroyable, une femme admirable. Une femme capable de briser des montagnes : une femme capable de se battre à la mort, pour sa Déesse, et pour lui.
Mais également une jeune femme pleine de bonté. Pleine de douceur. Pleine d'humour. Qui peut sécher vos larmes quand vous n'êtes pas bien, tout comme aller se battre contre la cause de vos malheurs, afin de faire taire vos pleurs.

Seiya, allongé qu'il l'était, à côté de sa dulcinée, était heureux. Heureux d'être à ses côtés. Heureux que les choses aient changé. Heureux qu'ils ne soient plus bloqués dans ce passé de haine, de combat et d'animosité.

Heureux d'être aimé.