CHAPITRE 14

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WILLOW

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WILLOW


Installées à notre table habituelle avec les filles, nous nous observons toutes avec de grands yeux larmoyants. L'ambiance au bahut est maussade. Il ne manque que le brouillard épais et les corbeaux pour planter le décor parfait d'un cimetière lugubre. Tout le monde chuchote sur notre passage, les autres élèves nous fuient comme si nous étions porteuses de la peste ou d'un autre virus qui aurait causé la mort d'Ellen.

Sauf que ce n'est pas un virus qui l'a tuée. Un meurtrier s'en est chargé, avec de l'essence et un briquet. L'odeur du pétrole et de la chair rôtie est restée coincée dans mes narines. Je n'arrive pas à m'en débarrasser. Où que j'aille, le cadavre d'Ellen me poursuit...

Et le feu... les flammes... des souvenirs sordides essaient de remonter à la surface, mais je les repousse.

L'enterrement est en suspens à cause de l'enquête mais la famille a spécifié qu'ils tenaient à être seuls, en comité restreint, le moment venu.

On ne pourra même pas lui dire au revoir.

— Willow ? Ouhouh ! Willow ?

La main de Belle passe devant mon visage.

— Quoi ?

— Tu l'as vu ? Le corps d'Ellen...

— Non. Les secours ont dû l'emmener immédiatement et je n'ose plus descendre au garage depuis...

Mes amies ne doivent pas savoir que j'ai été témoin du meurtre. Personne ne doit savoir. L'assassin court toujours et il nous a vus, Jaden et moi. Mon dernier espoir est que la pénombre ait suffisamment dissimulé nos visages. Sinon, il risque de se remettre en chasse pour nous réduire au silence.

Sans parler de la correction que m'infligerait mon père s'il savait que j'avais défoncé la carrosserie d'un de ses bijoux. Il ne s'en est pas encore aperçu, puisqu'il ne s'en sert jamais. Il les expose dans son compartiment privé, à la vue d'absolument personne, rien que pour le plaisir de la possession. Une ou deux fois par an, quand il se sent l'envie d'une poussée d'adrénaline, il choisit un bolide pour cramer l'asphalte.

La seule personne à qui je peux parler de tout ça, c'est Jaden. Sauf que j'éprouve à son égard un dégoût et une détestation sans nom. Il est l'élixir de ma noirceur. Personne ne me donne autant envie que lui de sortir mes griffes pour le torturer.

— Willow ! T'es encore partie dans tes pensées, me dit Spencer.

Elle a conservé la frange droite qu'elle a inauguré à la soirée. Je la trouve changée, depuis, comme si elle s'était enfin trouvé une personnalité.

— Je n'en reviens toujours pas de ce qui est arrivé à Ellen, geint Isis en ajustant son serre-tête.

— Le modus operandi est ignoble, renchérit Ivy. Je ne comprends pas qui pouvait lui en vouloir au point de la...

BELLADONNA (Dark Romance, en librairies)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant