Chapitre 5

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  Le Bloody Hell était encore fermé quand on y arriva. Je toquai en espérant ne pas directement tomber sur Eric, moins je le voyais et mieux je me portais. Heureusement ce fut une quinquagénaire à la coiffure blonde épaisse arrivant jusqu'à sa mâchoire qui nous ouvrit. Elle s'habillait d'une mini jupe en jean qui en dévoilait trop et un bandeau couleur argent. Son maquillage un peu trop prononcé lui donnait des airs de folles tout comme la façon dont elle regardait partout autour d'elle en bougeant frénétiquement la tête.

-Le Bloody Hell n'ouvre que dans trente minutes désolée !

Elle s'apprêta à refermer la porte sauf que je la stoppai avec mon pied.

-Je m'appelle Aimée et Eric nous attend pour partir à Dallas.

-Quoi ? elle hurla en tapant du pied avant de ne regagner l'intérieur dans une foulée de jambes bruyante, il part à Dallas sans m'avoir prévenue !

On suivit ses pas dont les talons claquant sur le sol résonnaient dans le bar entièrement vide. J'haussai un sourcil vers Alec pour qu'il m'éclaire sur la femme furieuse qui ruminait et essuyait le bar.

-Elle s'appelle Ginger, chuchota-t-il pour ne pas qu'elle nous entende, c'est une humaine qui travaille pour Eric et Pam depuis presque quinze ans. Ils l'ont tellement hypnotisée qu'elle est devenue un peu timbrée.

Je grimaçai à ses explications qui la descendait presque au rôle d'esclave. J'oubliais que les vampires pouvaient charmer les humains et les forcer à faire tout ce qu'ils souhaitaient. J'espérais qu'aucun de ceux rencontrés n'avait usé de ce pouvoir sur moi.

Je profitai de mon actuelle liberté pour visiter les lieux sous l'œil avisé d'Alec. Je tentai d'ouvrir la porte du fond mais Ginger me conseilla de ne pas m'y aventurer. Je me souvenais qu'on y trouvait le bureau d'Eric sauf que la dernière fois j'avais pu remarquer vers le fond une porte en métal oxydée en inadéquation avec le reste du décor. J'allais désobéir pour visiter et appuyai sur la poignée sauf que pile à ce moment Eric et son acolyte blonde pulpeuse entrèrent dans la pièce. La porte me cogna violemment et je tombai à la renverse dans un couinement de douleur. La prénommée Pam explosa de rire à ma maladresse tandis qu'Eric me dévisagea avec supériorité comme d'habitude.

-La curiosité est un vilain défaut, il me sermonna de son éternel froideur et Alec s'empressa de venir m'aider à me relever.

Le viking le regarda avec mépris et je discernai même de la colère.

-Qu'est-ce-que tu fous la Kaczynski ?

-Il m'accompagne, affirmai-je en dépoussiérant mon pantalon.

Je m'étirai le dos dans un gémissement ; j'avais un de ces mal de fesses, ils auraient au moins pu s'excuser !

Eric croisa les bras sur son grand torse développé et arqua un sourcil, son expression toujours de marbre laissait place à l'étonnement.

-Tu ne peux pas lui faire confiance.

-À vous non plus d'ailleurs ! Je sais que vous l'avez enchanté pour qu'il vous avoue tout sur moi !

-Je n'ai jamais prétendu le contraire.

Il m'énervait à toujours me contredire. Alec se plaça devant moi et son intention chevaleresque me fit sourire. Il savait pertinemment qu'il ne détenait aucune chance face à Eric mais il essayait encore de me défendre ce qui s'avouait assez mignon.

-Je viendrais avec vous quoi que tu puisses dire.

Le grand blond de presque deux mètres s'approcha, les canines sorties, d'une démarche féline menaçante et s'abaissa vers lui. Il ne perdit aucunement son courage et garda une position bien droite et fière. À sa place je me serais déjà recroquevillée pour échapper à ses iris ensorceleurs.

Le goût du futurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant