iii. j'ai peur des coupons de réduction

62 8 36
                                    

"Ughhh..." Emmy pleurnichait, oui toujours. Elle venait de se rendre compte qu'elle avait jeté avec violence qui aurait pu être son âme sœur. Il y avait toutes les chances du monde qu'elle la rejette, mais il y avait toujours une chance qu'elle l'accepte.

Elle espérait —peut-être trop.

"Tout le monde te jette tout le temps, qu'elles sont les chances qu'elle, elle veuille au moins un date avec toi?" Line tentait de réconforter son amie, lamentablement.

"Tu le penses vraiment ?" Mais Emmy était habituée à la médiocrité. Ou elle était juste stupide. "Bien sûr que je le pense." Rassura Line.

"Alors sors avec moi."

Certaines personnes pensaient qu'une ou deux tapes occasionnelles en guise de correction pour les enfants étaient mal. Line, elle, pensait que si une personne mature commençait à agir comme un enfant, une tape devait s'imposer, afin de remettre les idées dérangées à leur place.

Alors elle s'appliqua.

"C'est bon? Ça va mieux?"

Emmy prit une mine lippue, avant de pleurnicher, encore. "Personne veut sortir avec moi. Je suis seule et mal aimée."

Une autre tape s'avérait raisonnable.

"Allons à l'arcade. Ça va te remonter le moral et tu arrêteras tes âneries."

Emmy accepta, elle n'avait pas vraiment le choix. Peut-être qu'elle trouvera l'amour là-bas.

"FLAPPY BIRD!! LINE! LINE! ILS ONT FLAPPY BIRD! ÇA FAIT TELLEMENT LONGTEMPS!"

Telle une enfant, Emmy hurlait. Ça devait faire une heure qu'elle était à l'arcade, et c'était seulement maintenant qu'elle se rendait compte que son jeu d'enfance avait été sous forme de boîte dans l'arcade du coin.

Line était exaspérée. Elle avait déjà repéré la caisse bleue avec un seul bouton de couleur jaune. Elle essayait de le montrer à Emmy, mais elle jetait tout son dévolu sur un jeu et impossible de l'en arracher. Elle avait passé trente-cinq minutes sur une machine à pince et environ trente autres sur un jeu qui consistait à éclater des ballons avec un fusil. Sur le chemin pour aller acheter du pop-corn, elle vit la boîte bleu foncé, les côtés étaient le fond iconique de ce jeu qui berça l'enfance d'Emmy. Un ciel bleu, assis sur des nuages clairs et légers, qui étaient eux-mêmes agglutinés au-dessus de multiples immeubles. Ces immenses immeubles étaient loin, on ne reconnaissait que leur silhouette rectangulaire de loin, au premier plan, il y avait de nombreux buissons, formant une haie indomptée, qui entourait l'herbe courte et claire, telle celle d'une prairie. 

Emmy se précipita vers la machine et appuya sur l'unique bouton, pour voir que l'écran ne s'allumait pas.

"RAAAAH!! P*UTAIN! POOOH, C'EST PAS POSSIBLE ÇA?!"

Emmy n'avait pas de problème de gestion de colère.

"On peut juste aller voir la personne responsable des jeux?" proposa Line, simplement.

Elles repartirent à l'entrée, à la recherche de personnel. À l'entrée, elles trouvèrent quelqu'un, mais:

"KEVIN?!" elles s'exclamèrent. Kevin, quant à lui, se plaignait dans sa barbe. "Oh non, pas elle." Malgré ça, il le dit assez fort, car elles l'entendirent, ou peut-être parce qu'il n'avait pas de barbe. 

"Ah non, fuck that. Tu vas ruiner ma journée. LENA!"

La personne qui avait l'air d'être Lena sortit sa tête de la porte 'personnel uniquement' derrière la caisse, pendant que ses traits faciaux s'orientaient vers le dégoût, iel s'écrie, "Ah non. Ah non. Ah, ça non. Non. Donne ça à la nouvelle je veux pas." Line lança un regard accusateur à Emmy, puis elle élança sa paume de main contre l'arrière de son crâne. "Aïe! C'est pour quoi ça?" s'écria Emmy. Line, toujours plus exaspérée, serrant ses poings contre eux-mêmes, répondit "Oh, je sais pas! Pourquoi t'harcèles tout le monde comme ça?!"

"J'harcèle personne! Ils s'offensent juste trop facilement."

Line avait effectivement des problèmes de gestion de colère. Et être amie avec Emmy ne l'aidait pas du tout.

Kevin, lui, était toujours en train de se préparer psychologiquement. Il ne voulait pas infliger la rencontre d'Emmy à la nouvelle. Il devait se sacrifier, car Lena avait déjà renoncé et l'avait laissé faire le sale boulot. Il devait le faire. Il devait se sacrifier. Pour l'ensemble de l'équipe, pour l'arcade.

"Tiens un payement, pour ton service."

Line se voila simplement la face de sa paume pendant un bref instant, le geste enjoint d'une expression faciale d'embarras.

Kevin, lui, ne pouvait pas bouger. Serait-ce du stress post-traumatique?

Le coupon de réduction de ses cauchemars.

Il commençait à enchaîner les tics nerveux, ses mains tremblaient de plus en plus vite, jusqu'à ce qu'il tombe en syncope. Lena sortit en trombe de la salle du personnel pour voler au secours de Kevin. Iel peinait à traîner —, oui, traîner,— le corps comme sans vie de Kevin dans la salle réservée à l'équipe de l'arcade. Pendant qu'iel œuvrait, iel appela enfin la nouvelle. 

"MARCELINE!" appela-t-iel

"Marceline?" répéta Line.

Et Marceline sortit de la petite pièce, la confusion s'éprit d'elle devant cette scène.

Oh, Marceline.

DOCTOR // a short love storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant