Chapitre 4

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Leo

La soirée à été longue, trop d'émotions et trop de testostérones. Mon regard contemple la nuit devant moi. J'aime la nuit, c'est mystérieux, poétique et solitaire. Tara est assise sur le siège passager, elle est entrain de regarder les dernières actualités d'Instagram. J'y vais de temps en temps, j'ai même un compte mais je ne poste jamais rien. Mon préféré c'est celui de Megara mais ça c'est un secret. Cette fille m'obsède depuis des années maintenant. J'aurais pu lui demander de sortir avec moi ou la draguer sauf qu'elle était en couple mais surtout que j'étais trop lâche de me recevoir un vent.
- Putain bébé, tu lui a mis une sacrée droite à l'autre ajoute Tara enthousiaste.
- Hein? Je demande en sortant de mes pensées.
Elle me montre de quoi elle parle. Super! Notre baston a été mise sur la toile. On en a pris chacun pour son grade. Je passe ma main sur ma lèvre sensible. Je sens déjà la croûte de sang. Je ne regrette pas de lui en avoir coller une, j'en avais envie depuis longtemps.
- Je devrais être jalouse mais j'avoue que c'était très sexy.
- Dégage moi ça ! J'en ai vu assez.
- Oookay. Je peux dormir chez toi?
Je hoche la tête positivement, je ne devrais pas c'est vrai mais je suis trop frustré. J'étais à deux doigts d'enfin posé mes lèvres sur les siennes. J'aurais pu enfin la goûter.
Elle est célibataire maintenant, enfin si elle ne change pas d'avis. J'aurai peut être une chance, enfin si je lui plais. J'ais eu cette impression mais on joue depuis une éternité et je ne sais plus si c'est réel ou pas.
Mec, sors la de ta tête!
Tara est cool, elle est sexy. Et elle veut de moi, pourquoi chercher l'impossible?
- Qu'est que c'est? Leo, regarde!
Je reviens à la réalité, Tara me montre du doigt une masse sombre sur la route. C'est mal éclairé par ici mais ça ne sent pas bon. C'est peut être un animal qui s'est fait fauché ou un accident.
Plus je me rapproche, plus ce que je vois me fous la chair de poule.
Je me gare, et décide d'aller voir au cas où il y aurait des blessés.
- Tu vas ou? Me demande Tara terrifiée.
- Appelle le 15, je vais voir si il y a des blessés.
- Me laisse pas toute seule, j'ai peur.
Je l'ignore et sort de la voiture. Je m'approche et distingue une voiture de couleur sombre couché. Putain, on l'a pas loupé. Mais ou est l'autre voiture qui l'a percuter? A moins que ce soit à cause d'un animal? Ou autre chose.
Mes chaussures écrasent les bouts de verres, toutes les vitres sont explosés. J'entends un son, de la musique. Ça grésille par moments.
Je commence par l'arrière, un homme brun est ensanglanté, il est allongé. Sa tête a été sacrément bien amoché, j'ai peur qu'il soit mort. Il y a quelqu'un sous lui, je le dégage le plus doucement possible. Une masse de cheveux roux est étendue, je ne vois pas son visage mais je me relève, des sueurs froides dans le dos. J'ai un très mauvais pressentiment. Putain, non. Je passe à l'avant et ce que je vois me coupe la respiration. Elle est là, allongée par terre, sa ceinture toujours autour d'elle. Je me précipite vers elle et palpe son cou.
- Dieu merci, tu es vivante.
Je caresse le visage de Meg, elle a l'air si paisible, tel un ange. Le sang sur son front me rappelle qu'elle ne dort pas. J'enlève les derniers bouts de la vitre. Je jette un coup d'œil au siège conducteur mais il est vide. Ou es ce qu'il est passé putain? Ne me dis pas qu'il s'est barré.
- Oh mon dieu! Es ce que c'est Meg?
Tara sort de nulle part, ça me surprend et je cogne violemment ma tête sur la carrosserie.
- Qu'es ce qu'ils t'ont dit?
- De qui tu parles?
- Ne me dis pas que tu n'a pas encore appelé les secours!! BOUGE TON CUL TARA!
Effrayée et surprise par mon ton haineux mais aussi désespéré, elle sort son téléphone et appelle enfin les secours. Je l'entends à peine concentré sur Meg. Je prends sa main dans la mien et la serre. Elle ne peut pas mourir, pas maintenant, c'est trop tôt. Je sais qu'il ne faut pas faire ça mais je ne supporte pas de la voir allongée dans cette voiture. Je m'approche pour enlever sa ceinture, je passe un bras sous elle pour ne pas qu'elle tombe. Je la tire par les épaules et quand j'ai accès à ses jambes, je la prend dans mes bras. Sa tête part en arrière et je cale mon épaule comme on fait avec les bébés pour que ça n'abîme pas plus ses articulations.
- Tu devrais pas faire ça Léo.
- Va voir si les autres sont vivants s'il te plaît.
- Non mais ça va pas! Je vais pas faire ça. Le samu arrive, c'est pas mon travail.
J'essaye de ne pas m'énerver contre elle car elle doit être choquer par ce drame. Je m'assois par terre et garde la tête de Meg sur mon bras. Elle est tellement belle même comme ça. Ça me tue de pas pouvoir faire quelque chose de plus.
- Tara, va me chercher un plaid, il est dans mon coffre s'il te plaît.
Elle ne dit rien mais se contente de faire ce que je dis.
Je caresse son visage entouré ses cheveux blonds, elle est si pâle, mes doigts descendent à ses lèvres. Elles sont un peu bleus.
Son visage est si pâle pour le coup on dirait vraiment Blanche Neige.
- Ne meurt pas Meg, j'ai besoin de toi. Je sais qu'on se dispute tout le temps mais c'est ma façon de rester auprès de toi.
Ses cils battent faiblement, elles ouvrent les yeux sous ma stupeur et mon soulagement.
- Léo? Es ce que je suis en enfer?
Je ricane les larmes aux yeux. Il n'y a qu'elle pour faire des blagues dans un moment pareil.
- Non, non. Accroche toi, les secours vont bientot arrivés.
- J'ai froid Léo, j'ai peur sanglote t'elle.
Je me sens tellement impuissant. J'ai envie d'hurler ma rage. Ses yeux s'endorment de nouveau mais ça ne me rassure pas du tout.
- Meg, Meg. Réveille toi s'il te plaît.
Je la secoue comme je peux mais rien. Non, non, non.
- Tara! La putain de couverture.
Elle apparaît devant moi tout de suite, elle me regarde les larmes aux yeux. Je me dépêche de l'envelopper dans le plaid pour la réchauffer.
J'entends enfin les sirènes, on est sauvés. Je n'aurais jamais cru qu'entendre ce son soit aussi libérateur qu'un soulagement.
- Par ici !! Crie Tara.
Les pompiers arrivent vers nous et me demandent si j'ai rien de cassés. Non, bien sûr que non enfin à part mon cœur évidemment.
Ils l'emportent me laissant un vide immense. On m'aide à me relever, je n'entends plus rien, mes oreilles bourdonnent, ma tête valse et puis c'est le trou noir.

Chapitre fini. Désoler c'est pas très gai. J'espère que ça vous aura plu.

Si j'avais su Où les histoires vivent. Découvrez maintenant