Le passé n'a que le poids que nous lui laissons...

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Ce chapitre contient des propros et des pensées misogynes et racistes. Je tiens à rappeler que je ne les cautionne absolument pas.

Les regards se faisaient maintenant meurtriers des deux côtés. Un bras se leva, des genoux se fléchirent, des muscles se tendirent, lorsqu'un hurlement déchira l'air.

- ARRÊTEZ !!

Tout le monde se retourna vers la voix qui brisa la tension.

Jérémy se tenait dans l'encadrement de la porte du parking. Il était essoufflé, il avait terriblement peur. Il était là. Il ne voulait pas le voir. Pas lui. Pas ici. Pas maintenant. Son cerveau bourdonnait. Ces mêmes images le submergèrent. Elles revenaient sans cesse, ne lui laissant aucun répit. Que le jeune homme soit éveillé ou endormi, cet homme envahissait chaque seconde de sa vie. Il avait mal. À la tête, au bras, au cœur. Il voulait barricader ses souvenirs. Le parking se mit à tanguer doucement, puis de plus en plus vite.

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Quand il avait émergé de son calvaire intérieur suite à l'appel de ce mec, il ne restait dans la loge, que Sandra et Pascal, Guillaume, Hugues et Majid, Nicole et Arnaud Cosson.

Il fut pris de sueurs froides et de bouffées de chaleur, lorsqu'il remarqua que celui dont il avait le plus besoin en ce moment, était parti. Son cerveau surchauffa, des images l'envahirent instantanément. Sans lui, l'autre reviendrait ! Jérémy commença à trembler, puis dans un réflexe de survie, il se roula en boule, ferma les yeux et se balança doucement de devant en arrière.

Ses muscles se détendirent légèrement, son esprit chassa une à une les réminiscences dérangeantes et il retrouva doucement une certaine capacité à réfléchir. Un doigt froid effleura ses poils. Le jeune homme sursauta et leva un regard apeuré vers l'homme qui lui faisait face...puis souffla imperceptiblement. C'était juste Pascal.

- Jérémy, on est là, nous. chuchota son ami avec douceur.

- Florent nous a dit de veiller sur toi. ajouta Nicole avec un clin d'œil.

- Ici, tu es en sécurité. assura Hugues avec aplomb.

L'humoriste tenta de leur faire un pauvre sourire de remerciement qui se ne donna rien de plus qu'une grimace. Il leur était infiniment reconnaissants de leurs réactions lorsque Flo' leur avait tout déballé, mais il avait besoin de son meilleur ami, de ses silences lorsque les mots n'avaient plus de valeur, de ses sourires réconfortants, de ses regards protecteurs, de ses câlins lorsqu'il faisait des crises, il avait besoin du premier qu'il avait laissé rentrer dans sa nouvelle vie.

- Flo'... S'il te plaît Pascal, où il est ? demanda Jérémy, d'une voix de moins en moins assurée.

Ses sautes d'humeur devenaient de plus en plus fréquentes et extrêmes, et de moins en moins contrôlables. Aussi apeuré qu'il l'était quelques secondes auparavant, un déferlement de rage qu'il peinait à contrôler, s'abattit sur le jeune humoriste. Il avait besoin de se défouler sur quelque chose, sur quelqu'un.

Il se faisait pitié à trembler comme une feuille au moindre mouvement, il se trouvait pathétique à avoir besoin d'une présence bien plus familière. S'il l'entendait, le Jérémy de lundi dernier lui mettrait des baffes. Mais, depuis ce fameux jour, il avait déserté son corps, son esprit, tout ! Il avait abandonné le navire au gré des caprices d'une mer enragée.

Jérémy recommença à se balancer plus fort, pris d'une nouvelle vague de haine et de pensées noires. Il allait craquer lorsque des mains froides saisirent ses poignets, puis le relevèrent avec fermeté, lui provoquant un électrochoc. D'une rage intense, il repassa à une peur panique. Affolé, il se dégagea vivement de la prise et recula de quelques pas.

Possession | ⚠️EN PAUSE⚠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant