Il y avait un adage disant que le corps et le cerveau n'étaient jamais en accord mais que le cerveau, et donc la raison, avait toujours l'avantage. Il suffisait donc, normalement, que la brune commande à son corps de bouger pour qu'il le fasse. Nonobstant, elle constata âprement que son corps devait avoir son propre cerveau car ses pieds ne la guidèrent pas loin de Fred.
Elle eut beau tempêter mentalement, prier, supplier et se remettre à beugler, ses jambes restèrent plantées au sol, ses bras ne cherchèrent pas à se dérober des mains qui les immobilisaient et son visage resta offert à la vue d'un Fred dérouté.
La seule chose que parvint à contrôler Hermione après quelques secondes de lutte interne furent ses yeux, qui se mirent dès lors à s'éparpiller sur le nez, les joues pâles, la bouche fine, les pupilles dilatées par la nuit presque noire, les sourcils clairs, le front caché par quelques épis et le menton discret. Et savoir que Fred était nettement plus beau de près n'était pas la chose la plus constructive qu'elle ait pu penser et qui aurait pu la secourir.
Elle se voyait assez mal sourire, balancer « tu sais qu't'es chou toi ? » et continuer à profiter de cette vision qui alimenterait ses rêves plus tard.
- Je te l'ai dit, souffla le frère de Ron et Hermione se mordit la lèvre pour ne pas défaillir.
La pièce était insonorisée, alors pourquoi Diable Fred devait-il murmurer d'une voix aussi rauque pour lui parler ?
- Lâche-moi s'il te plait, imposa Hermione qui pouvait encore se vanter de maîtriser sa langue.
- Rêve !, claironna son vis-à-vis en retrouvant toute sa gaieté. Soit tu me dis que tu as eut tort, soit tu finis sur ce lit avec moi.
Ne souhaitant ni l'un ni l'autre ou presque pas, si peu la jeune femme se remit à garder le silence et se contenta de l'assassiner d'un regard qu'elle voulait le plus froid possible. Fred attendit, ses fossettes se creusèrent au fur et à mesure, et il eut un mouvement d'épaule signifiant le fatalisme.
- Très bien.
Hermione fut propulsée en arrière par les deux mains qui la maintenaient.
Elle ferma les yeux en se crispant, attendant un choc certain, à la place de quoi son dos heurta bel et bien le mur de la chambre mais dans un contact trop doux pour être honnête.
Elle commençait tout juste à se rendre compte que Fred l'avait retenue juste avant l'impact quand le corps de son ami retrouva sa promiscuité avec le sien. Les bras tendus et les mains de part et d'autre de la tête brune, Fred observa attentivement l'attitude de la jeune femme qu'il venait de coincer entre la paroi et lui. Avec une certaine irritation il remarqua qu'elle était en train de se détendre.
Hermione était une coriace, mais il l'était encore plus et il ne partirait pas de cette chambre sans avoir eut des excuses. Toujours de cette poigne dépourvue de tendresse, Fred attrapa la nuque gracile d'une paume, déposa l'autre sur les hanches féminines et happa les lèvres de sa cadette si violemment que Hermione tressauta une deuxième fois et disjoncta totalement.
Ses yeux s'ouvrirent en grand, ses cils battirent dans le vide alors que l'accès à sa bouche était forcée par la langue de Fred et son cerveau implosa.
Il l'embrassait. Il était en train de l'embrasser. Impossible, inconcevable, irréaliste. Les battements de son cœur se décuplèrent dans sa poitrine et un gémissement traitreusement bruyant s'échappa entre deux pressions.
Gémissement que Fred ne pouvait qu'entendre et qui le poussa à se reculer, la laissant tremblante et les jambes flageolantes. Hermione retrouva alors tous ses sens et s'horrifia de s'être dénoncée involontairement. Pourtant Fred n'amorça aucun interrogatoire sur cette réaction étrange qu'elle n'aurait pas dû avoir. Il eut un bref éclat de rire taquin avant de prendre son visage en coupe.
- Je rêve où ça ne te déplait pas ?
C'était normalement le moment où elle répliquait quelque chose de très intelligent qui lui faisait remballer son adorable petit sourire et le forçait à baisser les bras. C'était également le moment où Hermione comprit que si Fred ne recommençait pas à l'embrasser dans la seconde, c'était elle qui le violait
- Tu n'es pas viril et tu embrasses mal », mentit-elle en désespoir de cause.
Mais ça ne prenait plus.
Fred arqua un sourcil, reprit sa posture précédente à cela près qu'il se colla à elle de tout son corps et que la main qui était sensée regagner la hanche de Hermione préféra se faufiler sous le gilet qu'elle portait pour atteindre la peau douce avant de se glisser dans son dos et caresser le creux de ses reins.
La jeune femme déglutit, calma de toutes ses forces ses hormones frétillantes de bonheur de se retrouver si près d'un mâle et ses poings se serrèrent par réflexe.
Néanmoins, lorsque Fred reposa sa bouche contre la sienne, cette fois Hermione répondit à son baiser avec une ferveur qui dut l'étonner puisqu'il se laissa un instant dominer avant de reprendre.
Oui.
Oui il était viril.
Peut-être qu'il avait feint d'être aussi brutal auparavant, mais dans l'état actuel des choses, Hermione devait l'avouer. Aucune femmelette n'embrassait quelqu'un comme ça, pas avec autant de passion, pas de façon à donner envie à sa partenaire de le déshabiller immédiatement et de manière très indécente.
Il n'était plus le garçon aux allures d'adolescent qui riait ou se moquait, il était juste un homme expérimenté qui lui donnait la chair de poule en se montrant à la fois toujours aussi fougueux mais aussi tendre et appliqué. On ne l'avait jamais embrassé de la sorte, pas même Viktor qui lui avait pourtant fait découvrir un grand nombre de plaisirs jugés inconvenants. Mais peut-être était-ce lié au fait qu'elle n'ait pas été amoureuse de lui.
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Atteinte à la virilité OS
FanficHonte à lui, Fred a laissé passer la moquerie de trop. Fière de son coup, Hermione jubile. Ah oui ? Ah il n'est pas viril ? C'est ce qu'on verra... Je précise que ce OS ne m'appartient pas je traduit l'histoire de Mimoo Bonne Lecture à vous ! 😁