Déprime

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Sur le chemin du retour la neige s'intensifie, on ne voit pas à plus de dix mètres et le vent souffle fort, s'engouffrant entre les bâtiments. Une bourrasque vient frapper Damien de plein fouet, la puissance du vent le fait même vaciller et son écharpe s'envole. Dam accélère pour rentrer au plus vite et ne pas tomber malade. Il accélère le pas.
-Enfin arrivé. Je file à la douche je meurs de froid.
Dam n'a pas eu le temps de se déshabiller qu'il reçoit une notification. Tous les trains sont annulés pendant une semaine dû aux intempéries. Dam lance son téléphone sur son lit et part se laver, frustré, les larmes aux yeux.
-Fait chier, ça fait tellement longtemps que j'ai pas vu ma famille et je pourrai pas les voir cette année encore...

Une trentaine de minutes plus tard, après s'être détendu et vider l'esprit sous une douche brûlante, le moment fatidique arrive.
-Je vais envoyer un message à ma famille pour les prévenir. Je les appelerai plus tard, j'ai pas le moral pour l'instant. Je vais regarder une série et comater sur le lit...
Le temps passe et la nuit s'est installée. La neige s'est calmée mais le verglas est toujours présent, toute sortie est compromise. Dam regarde son appartement étudiant.
-J'espère que le verglas disparaîtra bientôt, je n'ai pas envie de rester ici, j'aimerais bien sortir me promener histoire de me changer les idées et pouvoir faire les boutiques. Il faudra également que j'envoie les cadeaux de Noël par la poste. La tempête s'est arrêtée, je vais sortir un peu, faire le tour du quartier, ou au moins du bâtiment.

Il enfile son grand manteau et prend un pull dans son armoire et s'en sert comme écharpe.
-Et avec un peu de chance je retrouverai mon écharpe.
Dam sort de son appart et prend les escaliers. Dans le hall de la résidence on peut voir de grandes tables rondes avec des fauteuils en cuirs oranges, quelques décorations de Noël habillent les tables. Deux jeunes étudiantes discutent à l'une de ces tables.
-Tu as vu la tempête de tout à l'heure ? C'était violent.
-Tu m'étonnes, ils ont annulé mon train tellement elle était dangereuse. Je ne pourrai pas rentrer voir mon frère cette année.
-Désolé pour toi...
Dam s'empresse de sortir, cette situation le déprime.
-Je vais m'asseoir sur le banc, je vais regarder les flocons tomber.

Un arrêt de bus juste devant la résidence est éclairé par un lampadaire. Dam se lève et s'avance, il regarde le fleuve et les lumières de la ville qui se reflètent à la surface. Un peu plus loin, face à lui, le surplus de neige tombe des arbres. À sa gauche les lampadaires ne fonctionnent plus mais l'arrêt du tram est toujours éclairé.
-C'est vraiment calme, comme si plus personne ne vivait ici. Ils ont sûrement quitter les lieux avant l'annulation des trains. Je les envie. Je rentre j'ai froid, et je dois me faire à manger. J'espère vraiment qu'il me reste quelque-chose à manger, je crois que j'ai vidé le frigo pour ne rien gâcher pendant mes vacances.
Il remonte dans sa chambre et entend les autres étudiants au téléphone.
-Ils doivent sûrement appeler leur famille eux aussi.

Arrivé à sa chambre il ouvre son petit frigo et contemple la seule chose qui lui reste, un paquet de saucisses.
-Bon... ce soir ça sera un vrai repas étudiant.
Il prend les aliments et descend à la cuisine commune de l'étage inférieur. Les lumières sont faibles et le couloir pour accéder à la cuisine est interminable. Une fois à la cuisine, Damien met en route les plaques de cuisson.
-Merde j'ai oublié la casserole.
Il court chercher ce qu'il lui manque mais à son retour il remarque que quelqu'un a ouvert son paquet de saucisses.
-Quoi ?! On m'a volé une saucisse ? Mais c'est quoi cette résidence ? J'irai me plaindre à l'accueil demain matin. Cette journée est vraiment pourrie.
Le repas terminé et mangé, la vaisselle faite, Dam repart à sa chambre. De l'autre côté du couloir dans la pénombre, quelqu'un l'observe discrètement.
-Je n'en peux plus je suis à bout.
Il ouvre la porte, pose tout sur son bureau à côté de son ordinateur, il se met en pyjama et se faufile dans son lit.
-Vivement demain j'en ai vraiment marre de cette journée. On aurait pu difficilement faire pire.
Damien traine sur son téléphone, déprimé et frustré avant de s'endormir devant un stream.

Un amour de bledardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant