quatre

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Deux êtres partagent une même pièce mais ne se voient pas, tant leur âme est concentrée dans leurs incertitudes.

 
               Assise derrière ce bureau rectangulaire, Lizea froncé des sourcils face à l'avant-dernier chapitre du roman dans lequel elle est plongée. L'aboutissement d'une enquête sombre et morbide vient de se clore par un effet de surprise. La lectrice ne sait quoi penser face à cela, hormis le choque et la surprise.

Le bureau fait de bois en face de celui dans lequel elle s'est installé est occupé par un jeune homme. Ce jeune homme c'est George, une paire d'écouteurs branché sur son téléphone et un stylo en main, il semble réfléchir à quelque chose. Le jeune homme tapote son stylo frénétiquement contre le bois clair usé par le temps tout comme son pied gauche qui fait danser toute sa jambe au rythme de sa timidité.

Son cerveau, quant à lui tente de s'imaginer un monde qui suit la mélodie qui se balade dans ses tympans.

Sa timidité le freine dans cette réalité mais l'aide énormément dans celui qu'il s'imagine en continue, que cela soit à travers ce qu'il lit ou qu'il voit au quotidien.

Ça peut être une vieille femme au manteau rouge comme un arbre planté en pleine ville. George ne s'est jamais demandé de qui il a hérité pour cet aspect là. 

Sachant juste combien la poésie et la musique animent son âme et le sécurise tout simplement.

Ce carnet remplit de poèmes qu'il a écrit est ce qu'il a de plus intime et secret. Le fait de savoir qu'une inconnue dans cette bibliothèque l'a lu le pétrifie de peur.

Même si la fameuse Lizea l'a trouvé beau, d'après les termes de Marcel, l'homme aux cheveux châtains ne peut s'empêcher de se dire qu'elle a pensé le contraire et a voulu se montrer polie.

D'ailleurs en parlant d'elle, la voici toujours assise le regard dans le vide depuis plusieurs minutes. Elle vient de finir ce roman qui la laisse sur une finale, disons, surprenante.

Les détails et la manière dont certaines scènes étaient décrites l'ont fait passer par différents émotions, le dégoût fut la principale durant le récit.

Malgré son coup de coeur, la brune ne se sent pas de relire ce roman tout simplement car ce n'est pas ce qu'elle aime faire. D'ailleurs Lizea s'est toujours questionnée pourquoi elle peut revoir souvent un même film mais relire un même livre c'est impossible.

Par ailleurs, son regard sort de son blocage après que quelqu'un lui ait agité sa main devant les yeux, la faisant réaliser qu'elle est parti durant plusieurs de minutes.


- Vous avez fait tomber votre écharpe, dit une dame aux cheveux blancs et aux lèvres maquillés de violet.

Lizea regarde un peu partout avant de remercier la dame pour ensuite se baisser sur sa droite.

De son côté, George lève son regard en entendant un "aïe". La musique dans ses oreilles étant plutôt calme, le jeune homme a pu entendre le "choc" de quelque chose contre le bureau en bois.

Il retire un écouteur et demande si tout va bien, ce à quoi une main bagué répond que oui.

- Vous êtes sûres ?

Elle lève la tête et lance un léger sourire à George en acquisant d'un geste de la tête. Le châtain ne dit rien de plus et remet son écouteur gauche pour se replonger dans l'écriture de son poème.

Malgré la distance entre les bureaux, le jeune homme fut marqué par la chevelure brune et ondulante de la jeune femme. Bien que son visage fut caché, il a trouvé plus ou moins drôle dans sa manière de répondre avec un pouce en l'air.

George se relit quelques fois essayant de trouver une manière de conclure son poème, chose qui n'est pas forcément facile quand il se lance dans ses écrits.
Disons que le jeune homme ne construit pas de plan où quoique ce soit, tout sort de son cerveau avec parfois l'aide d'éléments extérieure telles que la musique ou les gens.

Ayant déjà essayé, George sait combien cela lui complique les choses plutôt que de l'aider. Même si attendre que son inconscience et sa conscience se connectent dans des heures raisonnables est risqué.  

Le jeune homme trouve finalement sa conclusion et ferme bien son carnet voulante éviter le coup du poème perdu dans un coin de bibliothèque.

Il se lève et alors que George dirige vers la sorti, son regard croise une couverture bleu et noir, au titre accrocheur In Tenebris.

Elle où il a du l'oublier, se dit-il.

Il retire ses écouteurs et les fourre dans la poche de son manteau avec son téléphone et prend le livre dans sa main droite mais quelque chose qui dépasse de la fin du roman l'intrigue.

George ouvre l'écrit et tombe sur un marque page qui n'est autre que le tableau des Tournesols de Vincent Van Gogh. Quelle chose contradictoire avec le titre de ce livre et la délicatesse du tableau représenté sur ce bout de carton fin.

Il le retire de la ou il était placé et se dirige vers Marcel qui lui sourit.

- Bonjour Marcel, hum...

Il avale sa salive avant d'entamer sa phrase.

- Quelqu'un a oublié ça. Il dit de manière rapide avant de poser le livre et le marque page qui l'accompagnait.

Le bibliothécaire saisit les deux objets en remerciant George avant de les mettre derrière lui.

- Lizea tient beaucoup à ce marque page, vous lui avez sauvé la vie ! s'exclame Marcel.

George se gratte l'arrière de la tête se sentant gêné par cette phrase.

- Oh ... Euh .. je ne pensais pas en faire tant.

L'octogénaire lui sourit et lui dit un au-revoir ce que fait également George avant de quitter la bibliothèque en repensant à ce nom à trois syllabes et si poétique.

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Voici le quatrième chapitre de cette histoire, qu'en penses-vous ?
Cette rencontre entre nos deux protagonistes ?

🌙📖

MUSIQUE : COLDPLAY - MAGIC

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