Son père a tué le mien [ Réécriture ]

Chapitre-5 Petit moment

Le soleil frappe doucement mes paupières, m'obligeant à me réveiller. Mes souvenirs de la soirée d'hier sont flous, mais je sais que Boun est chez moi car j'entends sa voix chantante dans la cuisine. Encore fatigué, j'ouvre les yeux et réalise que je suis dans ma chambre. Inconsciemment, cette chambre m'avait profondément manqué.

Je me lève, remarquant que je porte encore les vêtements de la veille. Boun a manifestement décidé de ne pas me changer, ce qui me fait sourire. Je prends des affaires propres un jean et un t-shirt noir et me rends à la salle de bain. Sous l'eau chaude de la douche, mes souvenirs de la soirée me reviennent par éclairs : trop de verres, des heures de danse, et cette fatigue écrasante. Je me demande pourquoi Boun a pris soin de moi. Une vague de gratitude et de confusion m'envahit pendant que je me lave et m'habille.

En me séchant, je constate quelques éraflures sur mes bras, des traces évidentes de ma soirée agitée.

Après avoir quitté la salle de bain, je me sens un peu plus réveillé et nettement plus propre. La douce musique de Boun me guide jusqu'à la cuisine. En entrant, je le vois en train de préparer le petit déjeuner. La cuisine est emplie de l'arôme délicieux du bacon frit et du café. Les assiettes et les verres sont déjà disposés sur la table.

Je m'installe à la table et observe Boun en silence, cherchant comment entamer une conversation sur ce qui s'est passé la veille.

-Salut, dis-je avec un sourire. Tu as bien dormi ?

Boun se retourne, son regard trahissant une inquiétude.

-Hey... Est-ce que ça va mieux ? Est-ce que tu souhaites en discuter ?

-De quoi ? demandai-je, sans comprendre.

Boun s'installe devant moi et pose délicatement sa main sur la table.

-À propos de ce qui s'est passé hier soir.

Je baisse les yeux, jouant avec les plis de ma serviette.

-Je... je me souviens pas vraiment. Juste quelques souvenirs. Mais je sais que j'ai beaucoup bu et que... tout est devenu flou.

-C'est normal. Tu avais l'air de porter un lourd fardeau. Parfois, on essaie d'oublier en buvant, mais ça ne fait que retarder le moment où on doit affronter ce qui nous pèse... tu veux en parler de ce qui te pèse ?

-Pas vraiment, dis-je.

-D'accord, dit-il en me souriant. Je t'ai préparé un truc. J'espère que t'as faim ?

Boun dépose un vrai petit déjeuner anglais devant moi : des toasts, des œufs brouillés, de la confiture et du bacon.

-Bon appétit, me dit-il en souriant.

-Merci, répondis-je en souriant doucement. Je saisis la fourchette de Boun pour prendre le bacon et le placer dans son assiette avant de lui rendre la fourchette.

-Tu n'aimes pas le bacon ? demande Boun, surpris. Oh, je ne t'ai même pas demandé si tu aimais ça, je suis désolé...

-Il n'y a pas de soucis, répondis-je en riant légèrement. Ce n'est pas que je n'aime pas ça, c'est juste que je suis allergique.

-Allergique au bacon ? Ça se peut ? Boun paraît perplexe.

-Oui, en fait, je suis allergique à tout ce qui est viande, poulet, charcuterie, expliquai-je en souriant.