00 | Commencement

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Les jambes se mouvant dans l'eau et les coudes posés sur le bord de la piscine afin de me maintenir dessus, je tends la tête pour espérer absorber le maximum de mélanine possible.

Enfin, c'est ce que j'aurais pu dire si c'était réellement le cas.

Je ne lève pas la tête pour captiver le soleil, non, je la lève afin de donner une vue plus approfondie à mon champ de vision. Les yeux cachés derrière des lunettes de soleil noires, je m'autorise à regarder où me semble bon. J'ose regarder autour de moi, sans avoir peur de me faire remarquer, même si mes mouvements de tête sont quant à eux limités.

J'analyse chaque recoin de cette piscine extérieure. Faisant plus de trois mètres de profondeur, une vingtaine de mètres de longueurs et une quinzaine de mètres de largeur, cette piscine est assez grande pour accueillir beaucoup de monde sans qu'on soit coller les uns aux autres.  

De ce que j'ai pu déjà remarquer, trois caméras sont disposées à l'entrée de la piscine, une tous les mètres au fond du bassin et deux sont apparues dans mon angle de vue longeant le mur à ma droite lorsque je suis arrivée ici. Je n'ai pu regarder attentivement s'il y en avait d'autres ou non, ça aurait paru trop suspect.

Et, c'est pour cela qu'il est là.

Il avance en crawl jusqu'à moi, et une fois arrivé presqu'à ma hauteur, il plonge la tête la première sous l'eau avant de revenir à la surface et m'éclabousser en chemin. Me voilà trempée. Je râle tandis que lui, rigole à pleine gorge comme un adolescent de quinze ans qui aurait fait une bêtise, prêt à recevoir son sermon. Mais il n'en est rien, je ne suis pas sa mère tout de même. Je me contente d'ouvrir les jambes pour le recevoir entre. Il se faufile immédiatement et vient poser ses deux avants bras sur mes cuisses maintenant mouillées avant de poser sa tête dessus. Grâce à nos corps proches et au manque de personnes à nos côtés, je m'autorise à parler librement sans avoir peur de nous faire entendre.

Alors ? Dis-je en prenant un air sérieux cette fois-ci, mais pas trop.

Il y en a deux sur le mur derrière toi et une sur ma droite.

Je fais mine de remettre mes longs cheveux correctement derrière mon dos et j'en profite pour tourner la tête vers la gauche afin d'apercevoir comme indiqué la caméra de surveillance.

C'est tout ? Demandé-je afin qu'on puisse passer à autre chose.

Je pense. Aller viens, on va nager et profiter le temps qu'il nous reste.

Je n'ai pas le temps de contester, qu'il me prend la main avant de me tirer vers lui pour que je tombe dans l'eau avec lui. Je passe mes jambes autour de ses hanches pour m'accrocher pendant que nous nous éloignons du rebord du bassin. Le soleil me pique les yeux lorsque j'enlève mes lunettes de soleil pour les passer au-dessus de ma tête et de coincer des cheveux rebelles derrière la monture.

Diego nous emmène vers l'autre rebord de la piscine et tout au long de sa nage, je le vois avoir du mal à battre des mouvements et je ne sais pas si c'est à cause de mon poids ou de mes jambes autour de son bassin et de mon corps devant le sien.

Si tu veux que je descende, tu peux me le dire.

Chut, ne t'inquiète pas. Si j'arrive à t'envoyer en l'air, je peux réussir à le faire dans l'eau.

Je rigole légèrement avant de lui dire de faire comme il le veut, mais il ne faut pas être Einstein pour savoir qu'il commence à galérer. Heureusement que nous arrivons du côté du rebord où il nous retourne pour que son dos soit contre le bord. Il me tient alors les fesses de ses mains tandis que moi, je renforce la prise de mes bras autour de son cou et de mes cuisses autour de ses hanches pour ne pas glisser. Il dépose sa tête sur mon épaule pendant que je regarde la vue derrière lui. J'adore ce genre de moment, où tout est calme. Mais le calme dans le genre, comme celui reposant, est le même que celui qui arrive avant la tempête.

𝐋𝐞𝐬 𝐯𝐞𝐧𝐠𝐞𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant