02 | Hypocrite

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Juste avant la soirée casino,

Assis sur mon bureau, un verre d'alcool dans une main, la tête posée sur l'autre, je me concentre pour penser à autre chose.

Je veux penser à autre chose, mais je ne peux pas à cause de cette horloge qui ne fait que de me rappeler la réalité qui m'attend en dehors de ce bureau dans quelques minutes. J'ai beau me concentrer avec le maximum que j'en suis capable pour lire et comprendre ce qu'il était écrit, mais l'alcool ne m'aide en rien et au contraire en rajoute une couche.

C'était une mauvaise idée d'en boire, surtout maintenant. Mais au moins, je serais bien content d'en avoir bu tout à l'heure lorsque je le verrais tout à l'heure.

Après avoir passé suffisamment de temps à ne lire que des pattes de fourmis, j'abandonne et dépose le document que je tiens en main très loin de moi et de ma vue. À part me frustrer, ça ne procure rien d'autre. Un problème en moins, enfin, pour l'instant.

Mais très vite, un autre surgit avant même que je n'ai pu souffler. Trois petits coups se font à ma porte, ce qui me pousse à relever la tête de mon bureau et de mon verre d'alcool fort. Je ne vais pas l'assumer celui-là dans quelques minutes. La tête de Fanny apparaît lorsque je donne l'autorisation d'entrer, son corps apparaît ensuite et la voilà complète devant moi. Une robe prune longue jusqu'aux genoux vient l'habiller, et marche parfaitement avec ses cheveux blonds polaire qui sont relevés en arrière, ce qui lui donne un air professionnel.

Elle semble hésiter quelques instant avant de prendre la parole :

— Monsieur Giovanni Ricci vous attend dans le couloir d'à côté monsieur.

Je souffle, acquiesce avant de la remercier de m'avoir prévenu. Je me lève ensuite de ma chaise pour suivre ma secrétaire jusqu'où m'attend Monsieur Giovanni Ricci. En y repensant, je ris jaune. On ne marche pas très longtemps avant d'arriver devant la porte où Fanny me regarde, me sourit puis s'apprête à s'en aller, mais s'arrête dans sa marche pour ajouter :

— Il est... très énervé monsieur.

Le contraire m'aurait étonné, surtout en ce moment.

Je la remercie avant de la licencier pour la soirée. Elle me remercie alors à son tour avant de partir pour de bon. Je prends quelques secondes avant d'entrer dans la pièce sans prendre la peine de toquer à la porte pour demander l'autorisation d'entrer dans la salle. Lorsque je passe la porte d'entrée, je l'aperçois faire les cents pas, tout en se tenant l'arrête du nez. Signe que ça ne va pas être bon pour moi. Je me prépare déjà psychologiquement à ce qu'il va bien pouvoir me faire dans quelques instants.

— Ciao padre, dis-je afin de détendre l'atmosphère qui est très tendue.

Il ne me répond pas et se contente de me dévisager. Je m'attendais à ce genre de réaction quand j'ai annoncé à Samuel d'aller prévenir mon père que je ne voulais pas jouer ce soir avec Carlos Lopez, fils de l'ami ou plutôt associé de mon père, puisque ce soir, il me demandait de perdre. Moi, Raphaël De Vicci déteste mentir et faire semblant, alors je n'allais pas faire semblant de perdre juste parce que monsieur Lopez en a marre de perdre face à moi.

Je ne sais même pas pourquoi j'ai commencé à jouer face à ce gamin, à si, parce que mon père me l'a obligé.

Il se contente de me fixer, de me dévisager, reflétant toute la haine qu'il garde au fond de lui. Je ne dis rien pour autant et attends qu'il finisse par parler. Je reste de marbre, les mains dans les poches affichant une certaine nonchalance, qui je suis sûr, le fait vriller. Dans quelques instants, il me jettera son poison et me cria que je ne suis qu'un imbécile qui pense qu'à son hôtel et qui ne fait que de lui manquer de respect. Ce qui, qu'on soit clairs, est totalement faux, même pour le fait que je ne pense qu'à mon hôtel, parce que je ne fais pas que penser à mon hôtel, je vis pour mon hôtel.

𝐋𝐞𝐬 𝐯𝐞𝐧𝐠𝐞𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant