Chapitre 3

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Point de vue de Pedri, un jour avant.



Le soleil reflétait contre mon rétroviseur, m'aveuglant légèrement, tandis que mon ami lui n'était toujours pas prêt à me rejoindre. J'attendis encore quelques secondes avant de baisser ma vitre, appuyant au centre de mon volant pour déclencher le son du klaxon.

- Putain Gavi magne toi, on va être en retard !

Le plus jeune arriva en trombe, son sac mal mis sur son dos et ses lacets défait qui était en fait l'une de ses fâcheuses habitudes. Il monta dans ma voiture, essoufflé, à croire qu'il venait de courir un marathon alors que, le désormais majeur, avait tout simplement couru de sa porte d'entrée à la place passager de la Mini verte.
Il me regarda et ses yeux montraient qu'il s'en voulait de m'avoir fait attendre. Je poussai son épaule avec la paume de ma main, dans le but de le charrier puis lançai un regard sur ses cheveux peu attractif.

- Quitte à être à la bourre, t'aurais au moins pu te coiffer comme il faut.

Il descendit le pare-soleil et constata à son tour l'état de sa coupe, il passa ses mains dans ses cheveux clairs dans l'espoir d'arranger un minimum son état, mais abandonna bien vite en voyant que quelques mèches rebelles peinaient à prendre la forme qu'il voulait leur imposer. Il haussa les épaules et alluma la radio pour ne pas avoir à subir d'autres pics de ma part, pouvant remettre en question son appel téléphonique d'il y a une bonne vingtaine de minutes « Oui mec, t'inquiète, je suis prêt ».

- Jules ne nous dira rien, ce n'est pas comme si on lui posait un lapin. Puis c'est toi qui vas nous mettre en retard si tu ne démarres pas maintenant.

Gavi avait beau avoir l'air d'un simple adolescent, quand il s'agissait de tourner les situations à son avantage, il savait comment procéder. C'est en partie pour cela que je détournai mon regard en direction de la route pour pouvoir commencer à rouler, toujours sous les paroles de Playa de Inglés.

Mon regard était concentré sur le chemin que faisait ma voiture, tandis que le plus jeune continuait de me parler en passant d'un sujet à un autre sans la moindre hésitation. C'était bien le seul à pouvoir faire un lien entre son repas du matin et la fameuse fête ou nous étions en train de nous rendre.

- Mais du coup, tu sais qui sera là ?

Je haussai les épaules avant de m'arrêter à un feu rouge, profitant de ce moment pour répondre à mon co-pilote qui faisait mine de bouder, car je ne lui avais rien dit sur les potentiels invités présent à la soirée de notre ami.

- Normalement y'aura tous les gars, je dis bien normalement... Puis il me semble que la sœur de Jules est là aussi avec sa meilleure amie, mais je ne la connais pas donc je ne peux pas te donner plus d'informations que ça. Pour ce qui est des autres, je n'en sais rien, je ne connais pas la terre entière mon cher Pablo.

Il hocha la tête et la tourna à l'opposé de moi, le trajet avait duré quelques minutes de plus avant que je ne me gare sur une place de parking proche de là où habitait notre ami. Une fois la voiture à l'arrêt, je sortis de celle-ci, accompagnée de Gavi qui lui avait récupéré quelques affaires, dont son sac qui contenait quelques trucs à grignoter.

Le soleil qui auparavant nous brouillait la vue avait décidé de se coucher peu à peu, ne laissant que quelques rayons pour nous permettre de rejoindre la porte d'entrée de chez Kounde. Sa maison était assez grande pour accueillir un bon nombre de personnes, sans oublier son jardin qui dominait la plupart de son bien immobilier.
C'est Gavi qui prit l'initiative d'appuyer sur la sonnette, signalant notre arrivé, la porte ne tarda pas à s'ouvrir sur deux jeunes hommes loin d'être inconnu, mais qui pourtant ne ressemblaient en aucun cas à notre cher Jules.

- Gavi, Pedri, on se demandait si vous alliez finir par arriver ! Jules est en train de s'occuper de quelques personnes qu'on ne connaît pas du tout...

- Désolé, pour le retard, Gavi a encore fait sa princesse. À croire qu'il a besoin d'être en retard pour se faire désirer.

Pablo me poussa à l'intérieur, sûrement une technique pour me faire comprendre d'arrêter de dire des conneries ce qui valut à nos deux amis de s'écarter pour ne pas tomber à la renverse. Ferran ferma la porte derrière nous quant à Ansu, il nous fit signe de rejoindre le salon où la musique était bien plus forte qu'à l'extérieur.
Mes yeux doublèrent de volume en voyant le nombre de personnes présentes dans la pièce, à vrai dire, quand Jules m'avait parlé d'une soirée, je ne m'attendais pas à y découvrir tout Barcelone en un seul endroit.
C'est une fois au centre de la pièce que mes yeux s'arrêtèrent sur un petit groupe constitué de quelques garçons, que je connaissais ma foi assez bien.

- Et voilà les deux retardataires, c'est dommage pour vous à quelques secondes près vous auriez pu croiser deux jolies filles.

- Très drôle Ousmane, mais je te signale que l'une des deux « jolies filles » comme tu dis, c'est ma sœur.

- Il a raison t'abuses, on a dit qu'on ne touchait pas à la famille !

Pablo planta ses yeux dans les miens avant de partager un fou rire face aux paroles des deux attaquants et du patriarche de maison. C'est fou comme quelques secondes suffisent pour amuser la galerie, ou du moins une conversation alimentée par notre cher Dembélé.
Ferran arriva derrière nous avec un homme que nous ne connaissions pas, celui-ci nous tendit deux verres, sûrement, car nous venions d'arriver. Pablo les accepta et m'en tendit un que je pris à mon tour, sans me poser plus de questions sur la boisson remplissant le contenant.

- D'ailleurs, quelqu'un sait où Raph est passé ?

- Il doit être avec les filles, je l'ai vu sortir avec Alice il n pas très longtemps... 

The Shadow - PedriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant