Chapitre 5

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Présent

Après avoir essayé d'éclaircir nos questionnements par rapport à notre enlèvement, nous nous regardâmes ne sachant plus quoi dire, tout s'était passé si vite de son côté comme du mien. Pedri passa une main derrière sa nuque avant de tenter une approche pour briser le silence.

- Si je résume bien, on s'est fait kidnapper au même endroit au même moment. Donc, tu connais forcément Jules.

J'avais pris le temps de l'écouter, malgré ses nombreuses reprises pour ne pas paraître trop intrusif, à première vue, le garçon sembler être intimidant, mais au fond cela se voyait qu'il était du genre attentionné et respectueux.

- Oui, c'est le frère de ma meilleure amie, autant dire que je le connais depuis très longtemps. Et toi, tu le connais d'où ?

- Le travail, on joue dans le même club avec d'autres garçons que tu as dû croiser lors de la soirée.

Je hochai la tête à chacune de ses phrases, je ne savais pas vraiment quoi dire à part acquiescer en l'entendant évoquer ses amis, c'est vrai que pour le peu de temps que j'avais passé à leur côté, ceux-ci étaient relativement sympathiques bien que mon amitié fût plus naturelle avec certains d'entre eux.

- Dembélé avait donc raison.

Je fronçais les sourcils ne comprenant pas ce qu'Ousmane venait faire d'un coup dans cette conversation, et en voyant mon air d'incompréhension le jeune homme lâcha un rire accentué par la gêne.

- Quand on est arrivés, Ousmane nous a dit que deux jolies filles venaient de sortir. Je suppose donc que l'une d'elles était toi. Si Gavi n'avait pas été en retard, nous aurions pu nous rencontrer dans un endroit plus agréable.

Je me mis à sourire face à cette approche légèrement douteuse, à croire que peu importe le moment le plus vieux était toujours d'humeur taquine et dragueuse. S'il pensait tomber face à une groupie qu'on pouvait avoir en quelques secondes, je peux dire qu'il se fiche le doigt dans l'œil.

- Sur ce point-là, ton ami a eu tort de te faire arriver en retard, je l'avoue, mais à l'inverse si tu n'étais jamais venu, nous ne serions pas ici. Tu vas devoir trouver quelque chose pour te faire pardonner, c'est moi qui te le dis.

- Je ne sais pas si tu le mérites, mais, si un voyage à Tenerife te tente, je veux bien faire chambre d'hôte, mais seulement si je trouve une bonne raison de t'inviter chez moi.

Mon rire emplit la pièce avant que je ne pousse le garçon qui lui, fit semblant de tomber à la renverse contre le matelas. Puis c'est en croisant une nouvelle fois son regard que mes yeux se baissèrent. Ma soudaine énergie venait de disparaître en me souvenant dans quel pétrin nous étions.

- Je me demande si Alice, Jules ou Ansu ont remarqué que je n'étais plus là. Peut-être qu'ils sont encore en train de faire la fête en pensant que je suis partie m'éclipser, je ne sais où.

Pedri resta allongé avant de tourner sa tête un peu plus dans ma diagonale quand il entendit le nom de son ami. C'est vrai que je ne lui avais pas précisé que je m'entendais plutôt bien avec celui-ci.

- Tu connais Fati ? Je croyais que c'était la première fois que tu venais ici...

Je m'allongeai à mon tour avant de me mettre contre mon flanc gauche faisant alors face au Canarien. Je ne savais pas trop comment agir alors je me contentai de jouer avec la ficelle de son sweat qui était venu rencontrer mon poigné.

- Je l'ai rencontré à la fête, on s'est bien entendu et c'est avec lui que j'ai passé le plus de temps. Nous ne sommes pas particulièrement proches, il est juste très gentil et très observateur, c'est plutôt un bon point chez une personne, tu ne penses pas ?

Il haussa les épaules, il n'avait pas l'air de vouloir me donner raison ni tort, mais après tout, il connaissait bien mieux son ami que moi. Mais tout de même, j'espérai sincèrement que l'ami de mon codétenu avait réellement voulu faire attention à moi et non simplement faire connaissance pour son plaisir personnel.

- Tu sais, tu ne devrais pas t'inquiéter, Gavi ne peut pas se passer de moi. Si tu veux mon avis, il doit être en panique depuis un bon moment en voyant que je ne suis plus avec lui.

Je leva les yeux pour regarder les orbes chocolat de mon vis-à-vis, lui faisant un léger sourire en coin tout en gardant une partie de son haut entre mes doigts.

- À croire que tu es le super-héros de tout le monde, ton ami qui n'est rien sans toi et moi qui suis enfermé ici avec comme seule compagnie la tienne. Y a-t-il une autre personne à secourir monsieur Gonzalez ?

Le dit Gonzalez leva son bras pour venir tenir mon poigné, ce qui me déstabilisa, je n'étais pas du genre à avoir beaucoup de contact physique avec les gens, mais celui-ci était particulièrement doux ce qui était assez surprenant.

- Pas la peine d'avoir d'autres personnes à secourir, j'ai déjà une princesse en détresse sous les yeux.

Mes joues se mirent à brûler suite à l'audace dont faisait preuve l'espagnol, je ne m'attendais pas à ce qu'il exprime sa pensée aussi ouvertement en sachant que je venais de lui parler de son ami quelques minutes avant.

C'est au moment où Pedri allait commencer une nouvelle phrase, qu'un bruit de loquet se fit entendre, nous faisant nous relever sous la surprise de la lumière remplissant soudainement la pièce. Un homme inconnu nous faisait désormais face, un plateau à la main ou était disposé une assiette peu remplie et un verre à moitié vide. 

The Shadow - PedriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant