2 - Le café

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L'amertume du café réveille tous les sens. Parfois, une toute petite chose peut avoir beaucoup d'influence sur nous. C'est perturbant.


La journée a été longue. Étrangement, cette journée au café ne m'a pas du tout détendu. Je suis passée de clients saouls à clients en pleine rupture amoureuse. J'ai signé en tant que serveuse, pas en tant que gardienne de prison ni psychologue... Mais je suppose que, à leur place, j'aurais aimé que quelqu'un comme moi soit là, sans vouloir me jeter des fleurs. C'est assez paradoxal que je pense ça, étant donné que j'ai des séances chez une psychologue depuis quelques années maintenant. Enfin « j'avais », parce qu'après les deux premières séances, j'ai décidé que je n'y retournerai plus. J'allais bien, et puis cette psychologue m'a fait remonter un sentiment de manque au fond de moi que je n'ai pas du tout aimé. Mais qu'est-ce qui me manquait ? Je ne te remercie pas maman de m'avoir payé une psy.

En tous cas, maintenant, ce qui me manque, c'est un pensement, parce que je me suis coupée avec un morceau de verre. Une scène digne d'un film : je marchais avec un plateau de verres, en direction du bar, pour nettoyer, et qui est arrivé et m'a bousculé ? Kent. La suite est évidente. Le plateau est tombé, emportant avec lui les verres, mon corps, et enfin, Kent. Et, à cheval sur moi, d'une voix douce et sensuelle, il m'a lancé :

« Avec un peu d'imagination, on pourrait se croire sur la plage, au coucher du soleil, allongés sur une serviette, avec comme musique d'ambiance, le bruit des vagues. Et je te dis à quel point tu es belle. »

Il m'a regardé avec un regard si... des yeux tellement... j'ai rougi. J'ai encore plus rougi quand il m'a aidé à me relever, en me regardant dans les yeux et pas dans le décolleté.

« Tu ne t'es pas fait mal ?

- Je crois que je me suis coupé la main, mais ça va, rien de grave.

- On n'a pas encore investi dans des pansements... je vais te bander la main avec des mouchoirs, en attendant.

- C'est gentil. »

Le temps a semblé n'être qu'une seconde pendant qu'il me bandait la main. Kent a des mains douces.

« Je ne vais pas pouvoir prendre mon scooter pour rentrer, avec cette coupure dans la paume. Je vais rentrer à pied.

- Je vais te ramener, il est tard, je ne veux pas que tu marches seule dans la rue. Prends tes affaires, on y va. »

J'ai à peine eu le temps de prendre mon sac qu'il m'a tiré par le bras dans sa voiture, mais toujours avec douceur. Il me regarde intensément, se penche doucement sur moi.

« Ramène-moi juste chez moi. »

Le trajet s'est déroulé dans un silence pesant. Une fois devant chez moi, je l'ai remercié d'un regard, et il est parti.

Devis ne doit pas savoir. Kent et lui se connaissaient déjà avant que je devienne serveuse dans ce café, et ils sont très bons amis.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 24, 2023 ⏰

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