1.Un début d'aventure...

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L'inspiration nous vient de partout:

D'un vécu, de notre quotidien, de l'entourage, d'un film, d'une chanson, d'un geste, d'une image, d'un fait....

Elle nous trouve n'importe où: dans le bus, au beau milieu de la nuit, en faisant une activité, en plein cours ou travail....

Elle nous amène partout: d'une contrée à une autre, d'un peuple à un autre, d'un monde à une planète....

L'inspiration c'est cette épouse qui est en intime liaison avec l'écrivain.

Elle enfante imaginations, scènes, personnages, lieux... Et UNE HISTOIRE.

En voici une, celle de mes premiers déboires.








La raison de mon débarquement au Maroc était principalement les études. J'avais fait fi des mises en garde de mes proches au Sénégal assumant avec préjugés que ce pays était un mauvais choix. Leurs paroles étaient pour la plupart biaisées par des stéréotypes bien que détenant une part de vérité. On n'arrêtait pas de me dire que les marocains étaient racistes et me racontait des histoires insolites à titre d'exemple. Mais ce dont ils ne se doutaient pas c'est que j'étais animée par mon désir de partir vers une destination jusque-là inconnue et où je n'aurais aucun proche à l'horizon. Je voulais vivre cette aventure car ayant vécu depuis mon jeune âge avec mes parents dans mon pays natal qui est le Sénégal. D'ailleurs, ces derniers, malgré leurs tristesses et hésitations, ils avaient fini par laisser leur cadette et seule fille partir à l'aventure. Un de mes professeurs et voisins avaient réussi à les convaincre que j'aurais un meilleur avenir et des opportunités en allant étudier hors du pays. Il fallait selon lui éviter à tout prix le système universitaire de mon pays qui ne garantissait que de faibles débouchés. Et encore si on en trouvait car plusieurs détenteurs de Licence et Master se retrouvaient reconvertis en vendeurs ambulants. Honnêtement, les études n'étaient pas une grande priorité pour moi et ne l'ont d'ailleurs jamais été. C'était comme une tâche imposée par mes parents que je devais accomplir et à mon tour je m'exécute en veillant à ce que j'aille  un bulletin d'une bonne élève.

Mon frère et moi sommes les uniques enfants de mes parents et nous nous sommes vus chouchoutés depuis toujours. Mon père est un fonctionnaire typique qui travaille pour subvenir aux besoins de sa famille tout en attendant sa retraite. Tandis que ma mère, une simple femme au foyer qui s'est attelée toute sa vie à être une bonne épouse et une mère aimante. Tout était particulièrement calme chez nous: Papa allait travailler le matin, maman s'occupait de la maison à savoir cuisine et ménage et nous les enfants nous étions à l'école. Le soir, nous nous retrouvions autour du dîner et nous ne parlions que peu. Mon frère et moi on nous demandait juste de ramener de bonnes notes et de bien se comporter. Ayant été couvée dans ce cocon, le monde extérieur me demeurait étranger.

Mais voilà qu'en ce mercredi soir du mois de Septembre, j'atterrissais au Maroc. J'avais à peine 18 ans et devais dorénavant apprendre à me gérer toute seule. L'idée bien que excitante me faisait un peu peur. C'était juste la première fois que je me retrouvais sans ma famille et ma première réalisation de ce fait est à l'aéroport quand j'ai dis aurevoir et que désormais je devais remplir des formalités. Je n'avais pas Papa à côté pour lui poser une question sur la bonne réponse à mettre sur chaque document. Toutefois, il m'a fallu peu pour m'y habituer. En effet, une fois installée dans mon petit logement d'étudiant situé non loin du centre ville de Tanger, je retrouvais mon excitation car je vivais maintenant seule et j'avais encore une semaine avant le début de mes cours à l'université.

Contée par plusieurs auteurs, Tanger répondait parfaitement à sa réputation. Cette ville chaleureuse aux lumières réchauffantes le soir m'avait conquise et petit à petit je me sentais tomber amoureuse d'elle. Ne connaissant encore personne, j'aimais me promener seule sur les allées pavées de la baie qui était tout le temps animée le soir et je pouvais rester des heures assise à côté de ma fenêtre à contempler le flux de la rue. Tout me fascinait tant la beauté que la propreté des rues de ma nouvelle ville. Il m'arrivait d'appeler mes parents et de passer tout l'appel à décrire des choses que j'ai vu. Ils m'écoutaient religieusement avec des commentaires de temps à autre puis me demandaient de faire attention à moi avant de raccrocher. Et je continuais à regarder par la fenêtre jusqu'à ce que le sommeil me gagne puis je regagnais mon lit pour sombrer dans les bras de morphées.

Mes Premiers DéboiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant