Chapitre 26

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Moi : Tu sais de quoi tu parles...

Yoongi : Bien sûr, j'ai la même chose avec mon épaule. Tu as quoi à ton genou ? Tu pourrais peut être l'opérer pour plus avoir mal.

Moi : Malheureusement, ce n'est pas opérable. J'ai... Aaah... Des douleurs fantômes, rescapés d'un évènement que je rêverai d'oublier.

Yoongi : Un événement ?

Je le regarde et souris doucement. Yoongi est peut être le plus à même de me comprendre sur certaines choses et puis, d'autres sont déjà au courant.

Moi : Le 13 Novembre 2015. Cette date te dit quelque chose ?

Yoongi : Euh... Pas comme ça, désolé.

Moi : C'est le jour où ma vie a basculé à jamais. J'étais partis voir un concert avec des amis au Bataclan mais cela ne s'est pas passé comme prévu... Il y a eu un attentat. Il y avait des coups de feu, des cris, des coups, de la peur... Je me suis évanouie sous la pression des gens qui fuyaient et quand je me suis réveillée, j'ai vu le corps de mes amis mort écrasé par la foule ou abattu par des balles. J'ai eu une blessure par balle à la cuisse et quelqu'un, en fuyant, m'a démoli le genou et il n'a plus jamais été comme avant...

Je le frotte, pensive. Une main se pose sur la mienne et je rencontre le regard soucieux de Yoongi.

Yoongi : Je suis désolé pour toi et tes amis. Cela a du être tellement dur à vivre...

Moi : Non... Cela n'a pas été le plus dur. Le plus dur a été de se rendre compte de leur absence, d'aller à leurs funérailles, d'être la survivante, de perdre ma carrière de danseuse étoile alors que j'étais à mon meilleur niveau, de voir ma famille qui me restait me rejeter comme un monstre... C'est ça qui a été le plus dur...

Sans vraiment m'en rendre compte, les larmes coulent lentement. Je les laisse couler et regarde Yoongi en haussant des épaules. Il ne dit rien mais tout passe dans son regard. Sa peine pour moi, la compréhension et le soutien. Je me remets au travail sans parler et continue de modifier les photos. J'entends le son du crayon de papier de Yoongi, qui écrit inlassablement. Sa compagnie est agréable. Il est silencieux mais je sens sa présence et cela me rassure, surtout depuis que l'autre tête de gland est arrivé. Je soupire puis mon portable vibre fortement sur le bureau, nous faisant sursauter. Je regarde le nom et décroche.

Père : Espèce de petite-

Je raccroche à son nez et soupire de satisfaction. Je savoure ce moment et vois qu'il rappelle. J'hésite.

Yoongi : Répond et fracture lui son égo, c'est encore plus satisfaisant, conseille d'ami.

Je le regarde et décroche.

Père : Comment oses-tu me raccrocher au nez, espèce d'ingrate ?!

Moi : Je me suis trompée de bouton.

J'entends le pouffement de Yoongi dans mon dos et je retiens le mien avec un peu de difficulté. Même mon père est choqué et reste silencieux quelques secondes. Mais que quelques secondes, malheureusement.

Père : Ecoute, arrête de faire ta gamine effarouchée. Tu es une adulte maintenant alors comportes-toi comme tel !

Moi : Arrête de croire que je suis un putain d'objets pour un mariage arrangé alors. Tu crois quoi ? Que j'allais rester la petite fille naïve et obéissante toute ma vie ? Tu rêves, fini ce temps-là. Depuis que vous m'avez abandonné sur le lit d'hôpital !

Père : Caliméro. C'est bon, tu n'es pas morte et à défaut de te rendre handicapée, tu as enfin lâché cette vaine espoir de carrière de ballet. Prends exemple sur Natasha Devaloix et sers moi à quelque chose.

Je serra le poing violemment en repensant à cette pauvre femme qui était femme au foyer et qui était victime des violences de son connard de mari. Qu'il meurt sauvagement lui aussi.

Moi : Plutôt crever en me balançant du toit de Hybe que de devenir comme elle. A défaut de pas me marier avec le premier connard venu, je serai une femme beaucoup plus intéressante que ta connasse qui réchauffe ton lit. Adieu.

Je raccroche alors qu'il hurlait dans le téléphone puis lève ma main pour le balancer contre le mur mais une main ferme se serre autour de mon poignet. Je me retourne et croise le regard de Yoongi, calme et inquiet. Je soupire. Il a raison, ça coute cher cette merde. Je lui fais signe de me lâcher et il le fait doucement, vérifiant qu'il ne m'a pas marqué mais c'est bon.

Yoongi : Je crois qu'il faudrait que tu reprennes un peu le sport, pour te défouler.

Moi : Mais mon genou...

Yoongi : Il a été réparé, n'es pas ?

Moi : Oui mais...

Yoongi : Je te laisse faire, Hoseok.

J'écarquille des yeux et me retourne vers l'homme que j'aime présent derrière moi. Il me sourit puis prend ma main avant de me guider hors du bureau de travail, où Yoongi me fait un signe de salut avec un sourire en coin. Quelques minutes plus tard, je me retrouve dans une des salles de répet de danse. Le parquet, les miroirs et l'atmosphère... Cela m'avait manqué et me manque toujours. Hoseok me tire au milieu de la pièce et on se retrouve face à face.

Hoseok : Tu me fais confiance ?

Je le regarde, me perdant dans ses yeux rempli d'émotions puis j'hoche de la tête. Il me sourit puis prend ma main dans la sienne et entoure ma taille de son bras. Soudain, une douce musique raisonne dans la salle via des enceintes Bluetooth. Il commence à bouger lentement et je le suis, la peur de tomber me tordant l'estomac. On continue puis les pas s'accélèrent et je lâche prise quand je sens que Hoseok me tient bien. Je lâche juste prise... et je m'envole.

VOILA !!!

VOILA !!!

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Dark Light-Au fond de mon cœur ( Hoseok X OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant