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Cela faisait plus de deux jours que Kylian n'avait plus aucune interaction avec Antoine. Olivier et Paul non plus d'ailleurs. C'est comme si le blond avait volontairement coupé tout ses liens sociaux. Ça lui arrivait de le croiser dans les couloirs de l'université. Sa capuche rabattue sur sa tête, ses cahiers serré contre lui et le regard vide. Antoine ressemblait plus à une entité fantomatique dont l'enveloppe charnelle était resté bloqué sur terre qu'à un humain. Et ça faisait de la peine à voir.

Hein ?

Kylian secoua la tête. Depuis avait-il de la peine pour Antoine Griezmann ? Au contraire, il devait plutôt être heureux de cette situation. Son rival en amour n'était plus, il avait enfin Olivier pour lui tout seul. C'était de la joie, du soulagement qu'il devait ressentir et non pas du la compassion ou même du doute. Qu'est ce qu'il lui prenait franchement ?
Il jeta un coup d'œil à Paul. Ce dernier semblait très affecté par la situation. En même temps Antoine était son meilleur ami. Alors qu'est ce qui avait bien put se passer pour que le blond l'enlève aussi de sa vie ? Lui et Olivier, il pouvait comprendre mais pourquoi Paul ?

- Oh Kylian je te parle !

- Hein !?

- Je te demande dans quel amphithéâtre on a cour ?

Kylian dévisagea Olivier. Des trois c'était celui qui semblait à en avoir le plus rien à foutre de la situation. Pourtant il y a même pas quelque jour.il semblait être prêt à décrocher la lune pour Antoine. Ça n'avait aucun sens. Décidément l'être humain était trop difficile à comprendre. 

*
*

La voix du professeur qui résonne a travers l'amphithéâtre, annonçant la fin du cour, réveilla Antoine. Complètement défasé après cette sieste imprévu, il réunit maladroitement ses affaires dans son sac et manqua de se casser la gueule dans les escaliers. En arrivant devant les panneaux, il dut frotter ses yeux gonflés de sommeil pour y voir clair.  Antoine soupira.
Il ressemblait vraiment à un déchet depuis quelque temps. 

Il sorti de l'académie en trainant des pieds et se laissa tomber sur le premier banc venu. Des fois il se demandait se qui le retenait ici. A part des insultes, du manque de respect, des fausses amitiés et de l'humiliation...qu'est ce qu'il avait obtenu dans cette université de merde ?
Antoine s'appuya un peu plus sur le banc, laissant le vent gonfler ses cheveux d'or. Il en avait marre. Il voulait se barrer d'ici. Ses études ne l'intéressait plus et son village d'enfance lui manquait.

- Putain mais lâches moi Paul !

Interpellé par la voix, Antoine se redressa pour apercevoir Paul entrain d'essayer de mettre des balayettes à une fille qu'il ne connaissait pas. Lorsque leur regards se croisèrent, son ancien ami fit signe à la fille de parti sans lui et se dirigea vers lui. Antoine se redressa aussitôt. Ah non non non non. Si il y avait bien une chose dont il n'avait pas envie c'était de parler à Paul. Mai ce dernier le rattrapa rapidement et lui attrapa le bras.

- Lâches moi sinon je hurles !

- Je veux juste te parler Antoine.

- La dernière fois que l'on m'a dit ça j'ai failli me faire violer dans un parc. 

Mais malgré ça, le blond ne bougeait pas et Paul prit sa comme une envie, aussi infime soit elle, de l'écouter. Alors il se lança:

- je voulais savoir comment tu allais ?

- Depuis quand ça t'intéresse ?

- On meill...

- Tais toi !

Paul se tut aussitôt. Antoine le regardait avec toute la froideur du monde. Ça en était presque terrifiant.

- Je t'interdis de dire ce mot. Ce n'est plus ce qu'on est. Alors ne le dis pas.

- Mais pourquoi ?! Je m'inquiètes vraiment pour toi Antoine !!?? 

- Parce que Paul !! Tu es contradictoire dans tes propos. Tu dis t'inquiéter pour moi mais tu n'es pas venu me voir une seule fois. Alors comment je suis censé te prendre au sérieux ?!

- Mais tu ne m'en a pas laissé l'occasion bordel !! Tu m'a effacé de ta vie du jour au lendemain !!

- PARCE QUE TU M'A BLESSÉ PAUL !!!

Sa voix résonna dans toute la cour provoquant un long silence et des regards curieux sur eux.

- Je...comment ?

Antoine prit sa tête entre ses mains. Il était épuisé de devoir toujours justifier ces moindres faits et gestes sans que personne ne chercher à le comprendre. Les gens ne pouvaient-il pas juste lui foutre la paix ? 

- Tu te souviens quand tu presque enfoncé ma porte, que tu m'a a moitié agressé en me gueulant dessus ?

- Oui et alors ?

- Et alors ? Tu m'a balancé toute ta merde à la gueule. Tu m'a accusé de tout sans rien savoir. Sans me laisser le temps de me justifier. Quel meilleur ami ferais ça ? Moi je t'aurais toujours laisser t'exprimer, donner ton point de vue sur la situation et je t'aurais surtout jamais jugé sur quoi que ce soit !! Mais toi, juste à cause de rumeurs, tu t'es mit à remettre à notre amitié et la vision que tu avais de moi bordel !!

Paul resta silencieux tandis qu'il assimiler les mots durs d'Antoine.

- Peut-être mais toi aussi tu a menti dans l'histoire ?

- Oui mais j'ai fini par tout assumé comparé à certains. Certaines personnes qui ont choisi le mensonge à la vérité, la fuite à l'affrontement. Car en plus d'être lâche ils ont choisi la voie de la facilité: la malhonnêteté. Et je pense que j'ai pas besoin de citer leur nom. Ces batards se reconnaîtront si ils m'entendent.
Et après tout ce que j'ai vécu je n'ai plus le temps à perdre avec des gens à qui je ne peux pas faire confiance

Paul baissa la tête. Le silence était pesant. Il voulait dire un truc, rassurer Antoine, se justifier de son comportement mais rien ne voulait sortir de sa bouche à part cette phrase:

- Je suis désolé Antoine. Tu le sais ça ?

Antoine l'observa longuement comme si il tentait de jauger sa sincérité avant de soupirer.

- Je le sais bien

A suivre....

Stuck with the slutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant