Chapitre 10

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"Hey regardez, le cyclope pleure !"

"Quelle fragile !"

"Bah alors la difforme les pierres te font mal ?!"

"Allez, laissons le bébé pleurniché."

Les enfants s'éloignent, abandonnant votre corps meurtri dans la cour de récréation. Ils se sont finalement lacés. Le soulagement vous envahit qu'ils partent enfin, vous étiez à bout. Alors que tout le monde était parti, ils en ont profité pour vous martyriser. Vous sentez déjà les plaques rouges se former, là où les pierres sont tombées. Les larmes coulent toujours, elles brouillent votre vision alors que vous sortez la tête de vos genoux. Vous parvenez quand même à distinguer les nuages gris se former dans le ciel. Bientôt, une goutte atterrit par terre, suivie d'une autre et encore, jusqu'à former une averse.

.・゜-: ✧☾♥☽✧ :-゜・.

Vous montez les escaliers, le vieux bois grinçant sous votre poids. D'ici, vos oreilles perçoivent les cris de votre mère. Votre petit corps tremblant et frissonnant atteint enfin le palier. De l'eau dégouline de votre corps, formant une flaque sous vos pieds. Vous hésitez un moment avant d'entrer en entendant votre mère jurer comme pas possible.

Finalement, vous vous décidez à franchir le pas. Vous toussez alors que la fumée de cigarette atteint vos narines. Vous apercevez votre mère dans la cuisine, en train de faire les cents pas. Un verre contenant un liquide brun clair et placé dans sa main. Tandis que dans l'autre elle tient son téléphone, contre lequel elle hurle.

Vous restez planté là, dans l'entrée, attendant qu'elle remarque votre présence. Malheureusement, ça ne se produit pas.

"Maman." vous l'appelez doucement de votre voix brisée.

Un sourire apparaît quand elle se tourne vers vous, mais il faibli au regard noir qu'elle vous lance. "Tu ne vois pas que je suis au téléphone ?!"

Votre cœur chute dans votre poitrine alors que ses mots vous transpercent. N'a-t-elle pas remarqué vos blessures ? Vos vêtements mouillés, votre corps frissonnant ? Vos yeux rouges à cause d'avoir trop pleuré ? Vous agrippez le bas de votre t-shirt, essayant de retenir vos larmes. Bien sûr que si, elle a relevé votre état, elle préfère juste poursuivre sa conversation téléphonique. Est-ce trop demandé de vouloir un câlin ou un mot de réconfort ? C'est votre mère après tout, alors pourquoi ne sans soucie- t-elle pas ?

Vous vous avancez vers elle, son dos vous faisant toujours face. "Maman." vous l'appelez encore une fois, seulement pour être ignoré.

"Maman !"

Elle se retourne complètement à votre haussement de ton. Votre corps se tend alors que ses yeux vous jettent des éclairs. "Tais-toi ! Je parle !"

"Mais maman-"

CLAQUER

Vous tombez au sol dans un bruit sourd. Le son dur résonne dans l'appartement à présent silencieux. Vous vous redressez en position assise, une main en coupe sur votre joue droite. Elle brûle. Vos yeux se posent sur la femme agenouillé devant vous. Ses mains couvrent sa bouche, le choque inscrit sur son visage. Elle vous regarde, ses yeux atterrissant sur vos lèvres tremblantes. Immédiatement, elle vous engloutie dans une étreinte serré.

"Je suis désolé, désolé." répète-t-elle en boucle.

Au contacte de sa chaleur votre corps se réchauffe, là voilà, l'affection que vous désirez. Des larmes font leur chemin sur vos joues alors que vous entourez vos petits bras autour de votre mère.

Vous vous réveillez en sueur, le souffle haletant, le cœur qui bat à toute vitesse. Vous tournez la tête dans tous les sens. Le soulagement vous envahit alors que vous vous trouvez dans votre chambre. Vous placez une main sur votre poitrine pour tenter de calmer votre respiration.

Soufflez puis partez en direction de la salle de bain. Vous observez votre reflet dans le miroir, vos cheveux sont en désordre, les yeux sont rouges et les joues tachées de larmes. Vous écartez les mèches qui couvrent votre œil gauche et les placer derrière l'oreille. Elles révèlent votre œil vitreux, comme s'il était couvert par la brume.Vous vous demandez encore pourquoi les enfants vous harcelaient à cause de ça. Qu'a-t-il de si particulier ?

Vous expirez et laissez retomber vos mèches. Vous vous dévêtez puis entrez dans la douche. L'eau chaude frappe votre corps nue tandis que vous vous prélassez. Vos yeux s'ouvrent sur vos poignets meurtris par le jeu de ce soir. L'eau faisant ressortir vos anciennes entailles dans une belle couleur rouge.

Votre dos rencontre le mur en carreaux froids alors que vous glissez vers le bas. Recroquevillez sur vous même, vous posez la tête sur vos genoux incapable de dire si l'eau sur votre visage provient de la pomme de douche ou de vos yeux.

Eyes's language||ChishiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant