Chapitre 1

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Les lueurs de l'aurore commençaient à baigner la forêt. Le petit matin réveillait doucement les animaux du jour et faisait fuir ceux de la nuit, du moins, en apparence.

Sur une branche, un corbeau aux yeux rouges, sur ses aguets, fut attiré par un bruit. Curieux, il s'envola d'une branche à l'autre pour trouver l'origine du son. Son étrange regard aperçu alors un mouvement furtif sur sa gauche et il décida de le suivre. D'abord un, puis deux, puis trois. Des ombres se hâtèrent, des silhouettes se fondaient dans les buissons, la forêt était réveillée depuis longtemps pour certains.

Une ombre sortit de la masse végétale, il s'agissait d'un humain assez chétif mais en dépit de son apparence, ses mouvements étaient si fluides et rapides que le corbeau eu du mal à le suivre. Derrière lui couraient d'autres hommes, était-il pourchassé ? L'humain en question s'arrêta et fut vite rejoint par les autres qui, apparemment, l'accompagnèrent.

Le corbeau se posa alors sur une branche et examina les environs. Le petit groupe d'hommes se trouvait au centre de la forêt, au milieu d'un cercle formé de bancs de pierre, un endroit qui ne pouvait passé inaperçu dans cette nature verdoyante, et qui, pourtant, était caché par elle. Un autre groupe d'hommes, dissimulés sous leurs capes, était déjà présent sur les lieux, ainsi que des sacs, posés derrière eux.

Le premier individu était bien caché, on ne vit de lui que quelques mèches de ses cheveux bruns s'échappant de sa capuche. Un sac marron se trouvait à ses pieds, et, d'un geste brusque, il le prit et le jeta aux pieds des nouveaux arrivants.

— Comme convenu. À vous maintenant.

Le plus chétif ouvrit le sac et l'examina. Semblant être satisfait, il se tourna vers ses hommes et hocha la tête. Deux des siens avancèrent à sa hauteur. L'un jeta un sac aux pieds du chef tandis que l'autre lui lança un petit sac en l'air que le chef rattrapa sans difficulté. Il ouvrit l'objet tant convoité et le corbeau essaya de regarder depuis sa branche mais ne vit rien, cependant quelque chose s'échappait de cet objet mystérieux, une aura particulièrement puissante.

— Parfait. L'inconnu caché ferma le sac et ordonna à un de ses hommes de prendre l'objet le plus lourd. Tout se passe comme prévu. Les troupes du nord se préparent elles aussi. Les navires sont-ils prêts de votre côté ?

— Pas encore malheureusement.

— Il faut se dépêcher, le plus dur reste à venir.

Le corbeau poussa, d'un coup, un cri et perdit quelques plumes. Un chat était apparu derrière lui, discrètement, et lui avait bondi dessus, faisant ainsi de lui sa proie.

Apollon ouvrit brusquement les yeux. Il se redressa tant bien que mal sur ses coudes, un air surprit sur le visage. Il jouait de la lyre quelques minutes avant, et voilà qu'il se retrouvait allongé sur son lit. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour comprendre que son pouvoir divinatoire s'était manifesté tout seul.

Il se leva du lit, une légère brise parcouru la chambre du dieu et le fit frissonner, lui rappelant qu'il était torse nu. Il chercha à la hâte un de ses habits et son arc, quittant la pièce au plus vite.

Quelque chose clochait, il n'aimait pas ce pressentiment qu'il avait au fond de lui. Cette vision, ces hommes, et surtout cette boîte mystérieuse qu'avait tenue l'humain entre ses mains. Il ne fallait pas prendre cela à la légère. Une vision n'était jamais une chose futile, si elle apparaissait si brusquement, c'était pour une bonne raison. Apollon avait besoin d'en parler à quelqu'un.

— Mon fils, que se passe-t-il ?

L'homme aux cheveux à la couleur de l'or s'arrêta brusquement et son regard azur se posa sur son père, le roi des dieux : Zeus.

L'Histoire OubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant