ascenseur

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Eylen

— Psst, psst. T'aurais pas une feuille pour moi? J'ai oublié mon bloc note chez moi.

Deuxième fois en quinze minutes que le mec derrière moi m'interpelle pour me demander quelque chose.
Je fini quand même par lui passer sa foutu feuille.

— Merci mec. J'te revaudrais ça.

Le prof en face de nous se fait couper par le porte qui s'ouvre brusquement sur May. C'est rare qu'elle arrive en retard à un cours de philo.

— Désolé pour le retard monsieur.

— Vous avez un mot de retard?

— Non monsieur, j'ai vite couru jusqu'ici et j'ai totalement oublié de passer par la secrétariat. Ne me faites pas faire demi-tour s'il vous plaît, supplie-t-elle.

Tres facile à voir que c'est un très gros mensonge. Aucune goute de sueur sur son front.

— Bon, j'accepte juste pour cette fois car c'est votre première fois, mais, la prochaine fois, vous restez dehors.

Elle le remercie avant de scruter la salle et remarque la seule place libre.
Son odeur vanillée me caresse le nez lorsqu'elle vient s'assoir près de moi.

May, la fille qui habite dans l'appart en dessous du mien.

Je crois que la moitié de l'école la connaît. Ses nudes ont traversé chaque portable de l'établissement l'année passée.
Énormément de choses sont dites à propos d'elle comme par exemple qu'elle suce pour pas cher ou qu'elle a trompé son ex à plusieurs reprises et beaucoup de garçons ont avoué avoir couché avec elle.

Bizarrement, chaque année on a au moins un cours en commun et ça depuis la sixième. On ne s'est jamais adressé la parole, même pas un mot.

A vrai dire, je l'ai toujours trouvé intrigante, mais rien de plus.

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18:17

— Passe le coca, m'ordonne Adam, mon fidèle pote.

— Tiens, je lui lance la canette. Des nouvelles de Florence?

— Mec, ça fait trois jours qu'elle ne m'a même pas envoyé un message, il soupire.

— Pourquoi tu ne lui envoie rien?

— Deux fois d'affilée que j'envoie le premier message, pas de troisième fois. Tu peux pas savoir ce que ça fait toi, t'es celib depuis ta naissance.

D'où vient cette balle perdue, j'ai rien demandé moi?

Franchement, ça ne me dérange pas d'être célibataire ou de ne pas avoir de coups de cœurs, ça m'évite ce genre de situations.

Je le laisse continuer de se plaindre à propos de sa crush pendant que je joue discrètement à subway surfer sur mon téléphone.

Ma mère m'envoie un message me demandant d'aller sortir une poubelle.

— Frangin je reviens, j'dois descendre les poubelles, je le coupe.

— Tranquille.

Je me trimballe vers l'ascenseur la fameuse poubelle en main.

Arrivé à l'endroit ou je dois être, je dépose tout simplement la poubelle.
Je fais demi-tour et j'aperçois May en face de moi en claquettes chaussettes et un short recouvert par son pull extrêmement large, on dirait une robe. Elle tient des baguettes dans les mains.

Une carte tombe de sa poche.
De loin je peux quand même voir qu'il s'agit de sa carte d'identité.

— Eh May ! Je l'interpelle.

Elle sursaute et se retourne vers moi.

— Quoi?

Ça pouvait être un peu moins agressif, non?

— T'as fait tombé quelque chose, je lui tends sa carte.

— Ah, merci.

— Tu vois, c'était pas le peine de m'agresser, je souffle tout bas.

Bon, mes capacités de chuchotements sont très mauvaises apparemment ou bien c'est elle qui a des oreilles de fou.

Elle a entendu ma remarque.

— Désolé, j'étais juste un peu surprise.

— T'inquiète.

— T'as pris du temps en bas toi, constate Adam. T'as chié en route où quoi ?

— Ha Ha, très drôle, Je réponds ironiquement. J'ai croisé May.

— May pute ?

— Ouais.