Destinés (TOME II)

Chapitre 4- Vol

Mia

- Je suis là, le dit Lucía au téléphone.

Je sortis de la maison et la trouvai dehors dans sa voiture. Je montai du côté passager pendant qu'elle me regardait avec attention.

- Quoi ?
- Dis-moi ce qui s'est passé, et ne me mens pas.
- Il ne s'est rien passé, avec personne.
- Tu mens mal.

J'aspirai l'intérieur de mes joues pour éviter de sourire.

- Dis-moi.
- O.K. Peut-être, commençai-je en tournant ma tête vers elle, peut-être qu'hier soir on a...
- Couché ensemble ?

Je hochai la tête.

- Mia !
- Quoi ?
- T'aurais pas dû faire ça. Il va penser qu'il a une chance avec toi maintenant.
- Parce qu'il en n'a pas ?
- Non. Et tu le sais très bien.

Elle avait raison.

J'ai beaucoup aimé ce qu'on a fait hier. Et ça m'avait manqué de le sentir, en moi. Mais je sais qu'il s'attachera encore plus à moi. Quand je partirais, ça sera encore plus difficile pour lui. Et c'est la dernière chose dont j'ai envie.

Quand je me suis réveillée ce matin, il n'était plus là. Il m'avait laissé un mot pour le dire qu'il avait des choses à faire mais qu'on se révérait le soir même.

Ce n'était peut-être pas une bonne idée de coucher avec lui.

Lucía soupira avant de démarrer la voiture.

.

Arrivées devant le QG, un grand portail nous battait la route. Des hommes armés vinrent encerclés la voiture. L'homme qui était du côté de Lucía toqua sur la fenêtre de la voiture. Lucía la baissa avec un sourire aux lèvres.

- Pourquoi tu ne me laisses pas passer ? demanda-t-elle.

Il fit un geste de la tête pour me désigner.

- Pas de visiteurs.
- Ce QG m'appartient. Je ne suis pas une visiteuse, dis-je sèchement.

L'homme devint tout rouge.

- Mia Jones ?
- En chair et en os, répondit Lucía à ma place.

L'homme fit un signe de tête à ses coéquipiers pendant que Lucía referma sa fenêtre.

La barrière s'ouvrît devant nous et Lucía avança. Quand elle eut fini de se garer nous sortîmes de la voiture et nous nous dirigions vers l'énorme porte d'entrée.

Deux gardes armées étaient postés devant. Ils nous laissèrent vite entrer.

Lucía me guida à travers les couloirs. Quand nous fûmes face à une porte, Lucía l'ouvrit sans prendre la peine de toquer.

Le bureau de Juan. Le père de Carlos.

Il était au téléphone, mais quand il nous vit, il raccrocha aussitôt.

- Mia, dit-il en se levant.

Il vint m'enlacer pendant que Lucía prit place sur une des deux chaises face à son bureau.