Camila - Tome II

Prologue.

Rôme, Italie, un an et huit mois après l'attaque de Sergio.

- Alors ?

J'observe avec anxiété ses doigts taper rapidement sur l'ordinateur, son visage est concentré. J'essaie de comprendre ce que veulent dirent tous ces chiffres mais rien n'y fait et son silence ne fait qu'augmenter la peur incontrôlable qui règne en moi.

Il ne répond pas. Ses yeux toujours concentrés lisent des chiffres qui ne défilent désormais plus.

Putain, il va me rendre fou.

Son silence commence à me peser, je commence à perdre patience et grogne :

-Putain Aurélio tu-

-Oxford. Dans le quartier de Cowley. Un grand bâtiment blanc qui contient... Huit étages. Ce côté là du quartier est très isolé du côté commercial et touristique.

Je sens mon coeur accélérer.

Putain de merde.

Après presque deux ans, nous avons enfin réussi à les localiser.

Je me sentais tellement inutile pendant ses deux années en étant le red numéro un du Mexique mais sans même savoir retrouver une adresse.

Mais ils ont un système intangible. Et comment peut-on retrouver l'adresse de quelqu'un sans même savoir le pays, la ville, le numéro de téléphone, l'adresse e-mail, quand ceux-ci n'ont pas été vu une seule fois depuis deux ans.

Puis Aurélio m'a contacté comme un miracle. Il m'a demandé si je pouvais lui rendre un service. Dans d'autre circonstances, j'aurai accepté sans broncher. Mais dans cette situation, j'étais obligé de lui demander quelque chose en retour.

Il me disait que c'était impossible de les trouver, que leur système de protection était trop fort, alors il a refusé pendant un an et demi, se plaignant que c'était trop long à faire pour un résultat qui ne serai pas satisfaisant, qu'il avait du travail... Mais j'ai insisté jusqu'à aujourd'hui. Et apparement, avec quelques contacts à lui, un e-mail qu'il a fini par avoir je ne sais comment, il les a enfin retrouvé.

Et ils sont en Angleterre bordel.

Qu'est ce qu'ils foutent là-bas?

Je sens mes sens s'alarmer, j'ai envie de demander des tas de choses à Aurélio, mais la première chose qui me vient à l'esprit est :

- Tu pourrais avoir accès aux caméras de surveillances intérieures?

Je le vois tourner sa tête dans ma direction, son visage me montre une mine complètement blasée qui me fait comprendre que je lui en demande beaucoup étant donné qu'il est dessus depuis plus de trois heures déjà, mais quand il aperçoit après plusieurs secondes que je ne lâcherai pas l'affaire, je l'entends claquer sa langue à son palet et se retourner vers son ordinateur pour retaper des choses incompréhensibles dessus.

Je ne crois pas avoir senti mon cœur battre aussi vite depuis des mois. Mais rien que de croire en l'alternative qu'elle puisse être vivante me fait vibrer.

Je lui laisse une trentaine de minutes durant lesquelles la boule dans mon ventre ne fait que grossir un peu plus, puis d'un seul coup, des images en noir et blanc s'affichent sur son écran.

Je plisse les yeux immédiatement et sens mon coeur s'emballer en même temps que mes yeux qui ne savent pas où regarder.

J'observe des longs couloirs, des bars remplis d'hommes, un grand salon, des escaliers énormes qui semblent interminables. Ce bâtiment semble renfermé, aucune fenêtre, aucune lumière naturelle me laissant deviner qu'ils ont choisi de se couvrir du regard des autres pour éviter de se faire repérer.