La fille

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Ethan
Dimanche 12 octobre

J'avais bu tout le samedi et maintenant je me tapais une cuite. J'étais pas fier mais j'étais encore moins fier de ma fuite et boire était le seul moyen que j'avais trouvé pour "oublié" comme dise les vieux ivrognes. J'irai pas en cours demain quoique j'aimerais bien me débarrasser du problème "études de Sasha". Même si ça se ferait pas en un jour je savais qu'il fallait lui en parler avant de se rendre à la bibliothèque vu qu'il avait cassé son téléphone, ce con.
Il était 19 heure et il me pris soudain l'envie de traîner dehors, dans les rues mal éclairées de Lyon. J'enfilai ma veste et je sortis. Je fumais ma deuxième clope quand j'entendis une bagarre. Intrigué, je m'approchai de la ruelle bruyante. Ils étaient quatre contre .. Sasha ?
Mais qu'est ce qu'il fait là lui. Ça expliquerai les bleus.
Est-ce que je devrais l'aider ? Peut importe j'avais envie de me défouler. Je mis d'abord une droite à celui qui le tenait à la gorge puis je lui assenai un coup de genou dans le ventre, il ne se relèverait pas, celui-là.
Sasha resta bouche bée, il ne devait pas s'attendre à me voir.
Je finis d'achever les trois autres puis je lui demandai :
— Ils te voulaient quoi au juste ?
— Tu as tout gâché ! Bravo !
— Mais t'es bête ou quoi ? Je viens de sauver ta peau abruti !
— Tu comprends pas ! Tu comprends rien ! Me hurla-t il dessus.
— Un " merci " aurai suffit.
— Mais tait toi !
— Eh, tu te prends pour qui, la demi portion ?
— Casse toi ! Et laisse moi ! Brailla-t il.
Ça y est il avait atteint les limites de ma patience.

***

Sasha

J'entrouvris difficilement les yeux, une lumière de spots m'aveuglait et qu'est ce que j'avais mal à la mâchoire. J'avais mal de partout mais c'était l'endroit le plus douloureux, et de loin.
— C'est pas trop tôt.
Hein ? Ethan ?
— Où suis-je ?
— Chez moi.
— Je ne me rappelle pas être allé chez toi.
— Normal. Tu étais inconscient durant le trajet.
— Quoi ?! Pourquoi ?
— Tu m'a soûlé, du coup je t'ai..frapper ? Et tu es parti dormir.
— Tu.. tu ? Mais pourquoi !?
— Tu parlais trop.
— ...
Je me rappellai maintenant. J'étais en train de lui crier dessus parce qu'il avait mis une raclé aux quatre gars. Ils me réclamaient encore de l'argent pour le loyer de notre ancienne "habitation". Je n'avais pas cet argent du coup ils se défoulaient sur moi et maintenant ça allait être pire vu qu'Ethan était intervenu. C'est pour ça que je ne l'avais même pas remercier. Je l'avais presque insulté à la place. Plutôt mourir que d'assumer que j'étais en tord. Ou pire m'excuser. D'ailleurs c'était lui qui devait s'excuser, c'était lui qui m'avait frappé après tout.
— Bon maintenant que tu es réveillé, va faire à manger j'ai faim.
— Tu te fout de moi là !?
— Non pas du tout les ingrédients sont dans le frigo.
— Hors de question ! Je rentre chez moi !
— Tu peux pas.
— Tu es sûr de ça ?
— Oui, j'habite trop loin du centre donc de chez toi et à cette heure ci il n'y a plus de bus. En bref tu vas devoir dormir ici ou dans la rue, déclara- t il. A toi de choisir.
Merde j'étais coincé, j'avais pas envie de dormir dans son appart une pièce mais j'avais encore moins envie de dormir dans la rue.
— Aller va faire à manger, j'attends.
Mais il se fiche de moi !?
— Non débrouille toi. Fait le toi même.
— Je ne sais pas cuisiner. Si tu fais pas la bouffe t'auras rien à manger.
— Toi non plus.
— Je peux commander. Pour moi seulement.
— Tant pis je ne mangerais pas, ça ne me dérange pas.
En effet j'avais bien connu la famine et le jeûne et ce n'était pas un pauvre repas de manqué qui allait me faire bouger.
— T'es vraiment pas drôle toi. Aller maintenant vas-y. Me dit-il soudain en me balançant deux billets au visage.
— Tu me payes là ?Sérieusement ? Alors que tu peux commander ce que tu veux ?
— Oui j'en ai marre des repas surgelés et des hamburgers industriels. Dépêches toi, j'ai faim.
100 euro, 100 euro, il venait de me donner 100 euro juste pour nous préparer un repas !? Il était fou lui. Il ne connaissait pas la valeur de l'argent.
— Maintenant que tu as ces souts tu vas pouvoir me rembourser.
De quoi parlait il ?
Je choisis de l'ignorer.
Après avoir ranger mon salaire je me mis à cuisiner son veau avec le coulis de sauce tomate qui allait avec. Le riz cuisait dans la vapeur. Je sentis d'un coup un petit air frais désagréable au niveau de mes chevilles, je me retournai et je vis Ethan, sur le balcon, avec une cigarette allumée à la main. Il buvait mais attention il fumait aussi ! De mieux en mieux. Je finis de préparer la viande et de mettre la table avant de l'appeler. Il n'avait pas quitté le balcon. Je le rejoignis.
— C'est prêt.
— Dis, est-ce que tu as déjà abandonné une personne cher à tes yeux ?
A quoi il jouait ? C'était sérieux, cette question ?
— Um.. oui.
— C'était comment ?
— Douloureux ? Mais pourquoi cette ques-
Il ne me laissa pas finir ma phrase.
— On va dîner ? Ça va refroidir sinon.
— euh.. oui.
Nous rentrâmes dans l'habitacle et je nous servis. Nous mangeâmes en silence. Je voulais lui demander pourquoi il m'avait posé cette fameuse question sur le balcon, mais j'avais pas envie de devoir le réconforter ou de me confier à lui. Bref je restais sur ma faim sans parler du repas.
— Alors ? Enquis-je.
— Quoi ?
— C'est bon ?
— C'est meilleur que les plats surgelés.
— Donc c'est bon ?
— C'est passable.
— Donc c'est bon.
— Moui.
On dirait qu'il ne voulais pas reconnaître mes talents de cuisinier.
— Il est tard, va te coucher.
— Où ça ? Il n'y a qu'un lit.
— J'avais prévu qu'on dorme ensemble.
— Jamais de la vie ! Je dormirais par terre si c'est comme ça !
— Je te dégoûte tant que ça ? Ria-t il.
— Oui !
— C'est bon ça va, tu vas pas mourir le lit est grand en plus. C'est un king size et puis je connais certaines filles du lycée qui tueraient pour avoir ta place.
— Et alors ? Je leurs donne sans hésitations immédiatement !
— Si tu veux on mettra un traversin au milieu, soupira-t il.
J'avoue que l'idée de dormir dans le même lit ne me plaisais pas trop. Pas du tout même. Mais c'était mieux que le sol et puis ça fesait si longtemps que je n'avais pas goûté à un matela digne de ce nom, je ne pouvais pas refuser. Il fallait me faire à l'idée que j'allais devoir dormir avec lui.
Berk..
Tu veux un pyjama ?
— Non je m'habille pas avec tes vêtements, j'ai quand même un minimum de dignité.
— Comme tu voudras.

Heart To Heart ( Cœur À Cœur)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant