CHAPITRE 1 (réécrit)

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All the good girls go to hell – Billie Eilish

"Man is such a fool
Why are we saving him?"

Le réveil à sept heures est vachement rude, je me lève et enfile une jupe avec un pull en maille, j'attache mes longs cheveux blond foncé dans une queue de cheval et mets ensuite des bottes hautes puis sors de chez moi pour me rendre au à la fac.

Je redoute actuellement plus de revoir Alex que de retourner en classe. Ce que je préfère à la fac, c'est-ce qu'il y a autour ; le café du coin où l'on passe nos fins d'après-midi, quand on ne termine pas trop tard, nos clopes du matin et celles qu'on fume en cachette dans l'enceinte pendant les pauses, ou encore le self où nous nous retrouvons pour se raconter les derniers potins.

J'allume ma cigarette, et marche en rassemblant toute la motivation que je peux avoir.

- Et donc moralité plus de soirée chez moi jusqu'à la fin de mes jours, nous annonce Thaïs d'un air dépité.

Halloween était à la fois la soirée effrayante que tout le monde, et l'anniversaire de ma meilleure amie. Ses yeux en amande sont accompagnés de cernes traduisant sa gueule de bois dont elle n'est pas encore rétablie, et elle porte un sweat si long qu'elle parait encore plus petite qu'elle ne l'est habituellement.

- Disons qu'au moins ton anniversaire était réussi et puis on commence super bien la période ! réponds notre amie Valentina une main sur l'épaule de Thaïs pour la réconforter.

- On la commence surtout fatiguée, ajoute Anna-May.

Il est huit heures et demie, nous sommes devant le campus en train de terminer notre cigarette du matin, notre groupe d'amis est réuni, excepté Jules qui manque à l'appel. Il n'ose plus se montrer depuis que Anna-May et lui ont couchés ensemble pendant ladite soirée. Cette dernière, quant à elle, préfère faire comme si de rien n'était, égale à elle-même, vivant au jour le jour. Nous écrasons notre mégot et entrons dans l'établissement.

J'ai encore mal à la tête et commencer la semaine avec des mathématiques ne m'enchante pas plus que ça, finir à dix-sept heures non plus, d'ailleurs. Nous nous dispersons et nous rendons dans nos classes respectives, accompagnée de Valentina et Thaïs, je mets le pied dans la salle et m'assoie au fond de la classe, je roule des yeux en voyant Alex, et pars m'installer à côté de lui. Il m'embrasse et me dit :

- Ça va bébé t'as réussi à te reposer ? Tu ne m'as presque pas parler hier, j'imagine que tu as dû dormir la plupart de ton temps !

Je lui affiche mon plus beau sourire hypocrite, la façon dont il pense deviner ce que je fais de mes journées m'énerve. Mais évidemment, je ne le contredis pas, et acquiesce.

- Oui, voilà, exactement.

Je ne sais pour quelle raison je me force à m'assoir à côté de lui, alors que mes amies sont là aussi, mais soit, je n'ai aucune envie qu'il me demande ce qu'il ne va pas. Il insistera en pensant qu'il a merdé ou quoi que ce soit qui le ferait, à nouveau, se mettre en position de victime. Je préfère à la limite qu'il me donne des surnoms niais et qu'il me touche la cuisse pendant tout le cours, au moins dans ce cas-là, il se tait et ne me donne pas mal au crane.

- Ce soir tu viens chez moi ? me demande-t-il, pendant que la prof baragouine un tas de formules qui n'ont ni queue ni tête pour moi.

- Oui, si tu veux. Je réponds un peu nonchalamment.

On passera peut-être un bon moment, mais d'un autre côté, je ne m'en réjouis pas plus que ça. Le cours continue et la fatigue m'assaille déjà.

La journée va être longue...

Wicked Game (RÉÉCRIT) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant