CHAPITRE 6 (réécrit)

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Pacify her – Melanie Martinez

"She's getting on my nerves"


J'arrive à la maison dans la matinée et dis bonjour en vitesse à mes parents, pour rejoindre le plus vite possible mon lit, et espérer finir ma nuit. Mais à peine ai-je eu le temps de m'allonger que Gisèle débarque pour que je lui raconte la soirée en détail, évidemment accompagnée d'un ibuprofène.

- Je t'avoue que je suis en train de m'écrouler, tu veux pas plutôt qu'on regarde une série ?

- À vos ordres, chef !

Elle s'affale à mes côtés, mais mes yeux ne restent pas ouverts bien longtemps.

***

Le week-end passe si rapidement que ce lundi matin me donne bien plus le cafard qu'un lundi ordinaire, et ma tête cogne encore à cause la dose astronomique d'alcool que j'ai consommé ce samedi. Connasse. Pour couronner le tout, Thaïs n'est même pas à la fac aujourd'hui.

Les heures passent et je ne pense qu'à une seule chose : la prochaine pause. Lorsqu'arrive ce moment tant attendu, je me rends à l'endroit de d'habitude, sans ma meilleure amie pour discuter. Mais je n'étais à priori pas seule puisque j'entends une voix me dire :

- Alors ça ne t'a pas servi de leçon de te retrouver chez le doyen.

Ezra, encore. Décidemment, il se trouve toujours au même endroit que moi en ce moment.

- Et toi tu n'as pas compris que baiser avec du monde autour c'était pas très poli ? Dis-je en faisant référence aux gémissements que j'ai entendu samedi soir.

Il me regarde comme s'il ne comprenait pas ce dont je parlais. Mais un garçon comme lui, à une soirée comme celle-ci, et des bruits suspects dans les chambres, ça ne pouvait être que lui. Pourtant, il répond simplement :

- Pense ce que tu veux.

- Et alors pourquoi t'es là si tu fumes pas ? Je lui demande sans trop savoir pourquoi.

- Ça ne te regarde pas, Dani.

Je me retourne enfin vers lui pour répliquer à son surnom ridicule, mais me ravise lorsque je vois une expression différente à celle suffisante qu'il a d'habitude. J'hésite à lui demander ce qu'il ne va pas, après tout, on ne se connait pas, mais je me souviens qu'il m'a aidé lorsque je vomissais samedi soir. Je n'ai pas le temps de prendre ma décision que je sens quelqu'un m'attirer vers lui et me retourner pour m'embrasser.

- T'avais pas l'impression que je parlais à quelqu'un ? Dis-je, en reculant, énervée par son geste paraissant spontané, mais dont encore une fois, j'ai l'habitude.

- Ne vous dérangez pas, j'allais partir, dit Ezra passant derrière nous, en haussant les sourcils et souriant d'un air amusé.

- C'était qui lui ? Me demande Alex.

- Personne, je réponds en écrasant ma clope.

- Personne ? Tu te fous de moi ? Et pas de nouvelles du week-end et ta réponse froide au téléphone ? Tu veux même plus que je t'embrasse et c'est quoi la prochaine étape, tu voudras plus que je te baise ?

Dans l'idée, il n'a pas tort, dans la forme, il aurait pu mieux me parler, mais qui suis-je pour lui en tenir rigueur ?

Au fond, tout le monde aurait réagi ainsi, même moi. Surtout moi.

Il a raison et c'est ça qui me fait chier. Il commence à s'en rendre compte, et je n'ai toujours pas agi pour changer la situation. Deux choix s'offrent à moi, soit je pète un câble là, maintenant, soit, je lui dis qu'on parlera plus tard. Mais encore une fois, et une ultime fois, il me prend de court et me pose la question fatale :

Wicked Game (RÉÉCRIT) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant