Chapitre 12

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De cette lingerie ambitieuse, pour laquelle Sasuke avait un grand intérêt, une mince mais robuste lanière de cuir scandaleuse remontait jusqu'à la poitrine puis se scindait en deux ; encore une fois le tissu qui recouvre habituellement les mamelons de la luxure venait à manquer. Les deux lanières qui les soutenaient n'avait que pour but de les faire sortir avantageusement devant le nez de celui qui avait l'honneur d'être le destinataire d'un si fragile présent.

La main de Sasuke ne serait pas frustrée par un vulgaire morceau de dentelle, elle n'avait qu'à s'avancer pour tâter le fruit érotique qui agite son esprit, tandis que son homologue aurait tout autant le champ libre pour atteindre le fessier délicat de sa partenaire. Sasuke imaginait ce corps féminin qu'il adorait à en mourir, onduler avec ces lanières coquines, le long de ses propres cuisses. Il pouvait sentir le désir l'envahir de tout son être ; les images qui défilaient en dizaines dans son esprit prenaient peu à peu possession de son corps, jusqu'à ce qu'il sente battre le sang dans le muscle masculin par excellence.

Contrairement à son apparence de jeune homme sûr de lui, qui enchaîne les coups d'un soir en une nuit, Sasuke n'avait que très peu stimulé cette partie de lui. Il avait déjà eu une expérience avec celle qui partage aujourd'hui sa couche, mais il la voyait si peu que cette première fois était rapidement tombée aux oubliettes. Il ne savait pas comment répondre à cette envie pressante d'attraper les lèvres de sa partenaire avec les siennes, d'arracher ses vêtements pour contempler sa peau nue douce comme une pêche, et de l'embrasser de partout pour ne manquer aucune parcelle.

Était-il normal ou complètement immoral ? Il était partagé entre la curiosité et la culpabilité, sa tête allait exploser. Faire ou ne pas faire ? Où le bien se trouvait-il ?

Personne ne l'avait jamais renseigné sur ce genre du sujet. Privé de famille dès son plus jeune âge, et animé par la colère durant toute son adolescence, il n'y avait jamais eu de moment pour évoquer le sujet. Sasuke ne pensait même pas que ce genre de situation lui arriverait un jour, il ne s'était jamais intéressé aux femmes, trouvant autrefois qu'il s'agissait d'un passe-temps futile et d'une faiblesse supplémentaire dans l'attirail du ninja. Sa vie ne s'était résumé qu'aux combats et à la haine pendant tellement d'années qu'il n'était pas plus éduqué qu'un jeune adolescent qui découvre la puberté. Il n'avait en tête que des préjugés et des a priori qui étaient très loin de la vérité. Il pensait à tort que s'il reposait une fois de plus son regard sur Sakura, il n'arriverait pas à se retenir et il finirait par lui sauter dessus comme un vulgaire animal.

Soudain, il sentit qu'elle avait posé sa main sur la sienne, et de manière irrépressible, il se tourna vers elle. Au moment où il vit son faible sourire, ses yeux mouillés qui commençaient tout juste à sécher et ses cheveux ébouriffés, il n'hésita plus, tous ses doutes s'étaient envolés.

De manière naturelle et armé de tout son courage, il prit l'ensemble et le mit de côté. Ni elle, ni lui n'étaient dans une position assez confortable pour entamer ce genre de relation intime ; en absence de consentement évident, Sasuke comprit immédiatement que son désir impromptu n'était qu'un petit lionceau à dompter, il n'avait pas à le craindre et encore moins à le laisser maitre de lui. Ce désir n'était pas une horreur immorale, il arrive parfois que ses envies ne correspondent pas toujours à la situation, mais ce n'est pas une raison pour les incriminer tant qu'elles n'empiètent pas sur le respect de l'autre.

Dans ce cas-là, elle n'avait pas besoin de baisers passionnés, mais d'une épaule sur laquelle pleurer. Sakura voulait enlacer l'homme qu'elle aime depuis la maternelle et se perdre dans son parfum pour s'endormir à ses côtés pour oublier le temps d'une soirée. Il pensait que si elle s'accrochait de toutes ses forces contre lui, il finirait par lui transmettre son immense courage, et elle aurait la force de traverser la tête haute cet événement qui la détruisait de l'intérieur.

Regards empoisonnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant