17. I am not a woman, I'm a god

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MAXINE

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MAXINE

Debout près de la grande fenêtre, j'observe la ville qui s'éveille avec le soleil levant. D'ici, je bénéficie d'une vue qui surplombe le quartier. Ce bureau, c'est mon domaine, le cœur de mon royaume. Je domine et je maîtrise. C'est un sentiment grisant qui me galvanise. Un besoin vital pour m'assurer que je garde le contrôle. Le délicat filtre noir de la cigarette se désagrège à mesure que mon feu la consume. Mes lèvres libèrent la fine cigarette pour quelques secondes de répit. Un coup d'œil au paquet me confirme que je devrai bientôt en commander de nouveau. Ce sont des Treasurer Luxury Black que je fais directement importer de Londres. Je n'en consomme pas d'autres, elles possèdent un goût unique qui me procure une sensation que je ne retrouve nulle part ailleurs.

Ma bouche s'empare à nouveau de l'embout, j'apprécie la sensation indescriptible que la cigarette me prodigue. Je ne suis pas dépendante au tabac, mais je m'octroie parfois ce moment de répit quand j'ai besoin de calme pour réfléchir à mon aise.
Aujourd'hui, je vais introduire Loubi Queen dans l'entreprise. Je sais que sa présence dans mon bureau soulèvera quelques interrogations. Je ne suis pas stupide, alors j'ai déjà anticipé les problèmes potentiels.

Pour être claire, je ne crains pas la réaction de mes employés, ils n'oseront jamais manifester quoi que ce soit devant moi. En revanche, ils pourraient le faire avec Loubi Queen. Il faut donc que je la briefe sur son comportement. Elle est de nature si spontanée qu'elle serait bien capable de laisser échapper un mot de trop. Je fronce les sourcils alors que ma cigarette rend son dernier souffle. Une pensée vient de me traverser l'esprit. Et si Loubi Queen se confiait à un employé ? Cet effroyable scénario se déroule dans mon esprit et m'irrite alors qu'il ne s'est pas produit.

Que comprendraient-ils ? Qu'elle est ma petite amie et que je l'ai fait entrer par piston ? Ce serait la supposition la plus plausible. Que mes employés m'imaginent aussi mielleuse est une chose. Mais qu'ils puissent supposer que je pourrais ne pas tenir compte des compétences de quelqu'un pour un poste ? C'est encore pire et ça n'est pas envisageable. Oui, j'ai embauché Loubi Queen pour une raison qui n'a rien de professionnel. Mais c'est la première fois que je fais une entorse à mon éthique. Je l'ai fait car j'ai un but à atteindre qui est bien plus important que tout le reste.

Ils n'ont pas besoin de le savoir. S'ils l'apprenaient, cela risquerait de tout remettre en question, mon autorité en premier lieu. J'ai trop travaillé mon image pour tout perdre à cause d'une bévue. Je brieferai Loubi Queen tout à l'heure, et je serai ferme sur la question. Et plus j'y songe, plus je me rends compte que mes inquiétudes ne sont pas fondées. Quoi qu'il arrive, Loubi Queen ne peut pas me trahir. Notre contrat stipule clairement qu'il est interdit d'en parler à qui que ce soit. Si elle le fait, le contrat sera annulé. Son million de dollars, elle ne le touchera qu'en rêve. Ce n'est pas du tout dans son intérêt que d'agir ainsi.

Un coup d'œil à ma Rolex me signale que Loubi Queen aurait dû me rejoindre depuis un moment déjà. Cela commence bien. S'est-elle perdue ? Je fronce les sourcils, agacée. Je n'ai aucune envie d'aller la chercher dans les locaux ! J'aurais peut-être mieux fait de lui faire visiter les lieux, cela étant dit. Qu'importe, elle est assez grande pour s'y retrouver. Ce n'est quand même pas difficile de comprendre qu'il faut emprunter l'ascenseur pour aller au neuvième étage. Pour prendre mon mal en patience, je promène mon regard dans la vaste pièce qui me sert de royaume. Marion a bien exécuté ce que je lui avais demandé. Juste à côté du salon qui fait face à mon bureau, Loubi Queen dispose désormais du sien propre. Je trouverai bien de quoi l'occuper durant les prochains mois, qu'elle me fasse confiance là-dessus. Tandis que je réfléchis aux divers moyens à ma disposition pour tenir Loubi Queen occupée, l'interphone me signale son arrivée. Il était temps. J'appuie sur le bouton d'un geste sec pour aboyer un « Entrez. » qui l'est tout autant. Puis je retourne à la fenêtre, dos à la porte. Quand j'entends la porte se refermer, je sais que nous sommes seules. Parfait, personne ne peut nous entendre.

Like A Boss #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant