27. A little messed up

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MAXINE

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MAXINE

— Tu n'es pas très bavarde, aujourd'hui.

La femme qui partage ma couche m'observe en souriant. Je me tourne dans les draps et je fixe le plafond de la chambre d'hôtel. Je ne suis pas particulièrement loquace durant les ébats, mais il est vrai que je ne me suis pas non plus beaucoup exprimée au cours du repas. J'ai à peine touché à mon assiette. Le gratin d'asperges au parmesan fait pourtant partie de mes mets préférés.

— J'ai été surprise que tu m'invites à déjeuner, reprend ma compagne de jeu. Ça fait si longtemps que nous n'avons pas mangé ensemble, je ne saurais même pas te dire à quand remonte la dernière fois.
— Alors apprécie le moment.

Juliette sourit. Ce qu'il y a de plaisant avec elle, c'est qu'elle est toujours disponible quand j'en ai besoin. Juliette est quelqu'un d'agréable, toujours de bonne composition. Le genre de personne avec qui il est impossible de passer un mauvais moment. Elle replace une mèche rousse derrière son oreille.  

— D'habitude, tu m'appelles pour qu'on se voit le soir. Il s'est passé quelque chose, Maxie ?
— J'ai envie de changer. Ça ne te convient pas ?
— Si, bien sûr.

Juliette n'insiste pas. C'est l'un des traits de caractère que j'apprécie le plus chez elle. Cela fait plusieurs années maintenant que l'on se fréquente. D'une certaine manière, je pourrais dire qu'elle est la relation la plus longue que j'ai jamais eue. Si tant est que l'on puisse qualifier nos rapports ainsi. Notre relation ressemble à un forfait sans engagement : rendez-vous illimités en France Métropolitaine, annulables à tout instant. Dépistages MST/IST à jour, aucune interférence dans la vie l'une de l'autre. Juliette a toujours accepté mes conditions sans rechigner. C'est la raison pour laquelle nous nous fréquentons depuis sept ans.

J'extirpe une fine cigarette du paquet de Treasurer Luxury Black et je l'allume à l'aide de mon briquet. C'est un S.T Dupont en argent qui me vient de mon père. J'y tiens beaucoup. La sensation familière de la fumée me réchauffe presque tout de suite. Je ferme les yeux pour l'apprécier à sa pleine mesure. Même si cela m'arrive de temps à autre, il est inhabituel que je fume après le sexe. Fumer est une activité solitaire que je réserve d'ordinaire à la réflexion, quand j'ai besoin d'être seule avec mes pensées. Mais ces derniers temps, mes réactions sont imprévisibles. Même pour moi.

— Ça me fait toujours bizarre de les voir, commente Juliette. Elles ont vraiment une drôle d'allure, tes cigarettes. Tu m'en passes une ?

Je lui tends le paquet pour qu'elle se serve. Quand j'approche le briquet, elle l'écarte d'un geste de la main. À la place, elle colle l'embout de sa cigarette contre le mien, et inspire à plein poumons pour provoquer l'embrasement. Sa cigarette s'allume assez vite au contact de la mienne. Elle inhale plusieurs fois, en prenant tout son temps.

— Mais j'admets qu'elles sont bonnes, conclut-elle au bout d'un moment.

J'acquiesce en silence. Pendant quelques temps, nous ne parlons pas. Seules les volutes de fumée s'expriment dans la chambre d'hôtel. Lorsqu'elle a terminé, Juliette se défait des draps. À l'exception d'un bracelet en argent à son poignet gauche et d'un tatouage de colombe au bas du dos, elle est complètement nue. Cela ne la dérange pas, elle n'est pas pudique.

Like A Boss #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant