Je n'ai pas le droit de me plaindre. Ce ne serait pas juste.Des gens vivent dans la misère, la pauvreté et la faim. D'autres ont dû passer par des événements affreux qui leurs ont créés de jolis traumatismes indélébiles, gravés dans leur âme à jamais.
Je suis une personne qui a tendance à croire que les cicatrices physiques ne sont pas les plus douloureuses. Selon moi, les plaies les plus profondes sont internes. Non pas inscrites sur la chaire mais douloureusement installées dans nos cœurs.
Je ne peux pas me plaindre. Non.
J'ai une famille aimante, des amis, un appartement qui me suffit amplement. Je ne prend pas beaucoup de place.
J'aime mon corps mais je préfère par-dessus tout mon esprit. J'aime sa créativité et sa singularité même si parfois, je l'avoue, j'aurais mieux apprécié le faire taire pour m'éviter quelques situations embarrassantes.
J'aime mon métier aussi. Depuis ma petite enfance je crée des histoires et me perd dans ma propre tête comme encore bien souvent aujourd'hui. Mes premiers récits étaient bien médiocre.
Certes.
Cependant cela ne m'a jamais empêché de continuer a évoluer dans ma passion. La passion fait vivre après tout. Elle me fait vivre en tout cas..
Mes doigts sont immobiles, déposés sur les touches de mon clavier.
Ils n'écrivent pas. Ils n'écrivent plus.
Ils attendent sans doute quelque chose pour commencer. Un signal peut-être..?
Je n'ai plus le goût à rien. Ma flamme artistique s'est apparemment envolée, sans me laisser aucunes de ses plumes pour me permettre de continuer à écrire.
Je fixe mon écran d'ordinateur, vierge de toute encre numérique.
Depuis maintenant 2h27 j'attend que l'inspiration vienne.Elle ne me rend plus beaucoup visite ces temps-ci. Elle aussi. Il y a quelques années, pourtant, elle me suivait partout où j'allais. À chaque pas que je faisais, chaque odeur que je respirais, chaque couleur que je contemplais, elle était là. Me murmurant des choses qui donnait une saveur unique à mes inventions, à ma vie.
Ma vieille amie me laisse à présent avec un goût amère en bouche. Elle n'a même pas prévenue lorsqu'elle est partie. Elle a juste claquée la porte et s'est enfuie.
Enfin je suppose.. est-ce que la personnification que je me fais de mon imagination serait capable de claquer une porte?
Décidément, toutes les représentations positives de ma vie se sont faites la malle.
Je n'apprécie pas. C'est très peu courtois.
2h31
Je ricane, laissant ma tête partir en arrière pour embrasser violemment le mur. Mes pupilles roulent pour rejoindre mon plafond. Je ne le vois pas distinctement, je me rend compte que la nuit est déjà tombée.
Mes yeux me brûlent, c'est un enfer. Je clos mes paupières.
J'ai besoin de dormir. Je n'ai pas envie de dormir.
Je me relève de ma position à demi allongé et quitte mon lit pour aller déposer mon outil de travail sur mon bureau. La fenêtre de ma chambre est encore ouverte. Je me glisse alors sur mon balcon, pour respirer l'air frais de cette nuit glaçante de début de printemps.
Mes mains sont mollement accrochées à la rambarde, mes yeux fatigués fixent le vide. J'observe avec un intérêt non dissimulé les gens qui me paraissent si petits, de si haut.
J'aime bien la ville. La ville regorge de vie. La ville est toujours éclairée. On ne peut pas avoir peur du noir en ville. Je ne me sens pas seul en ville.
J'ai bien fais de m'installer ici, dans la ville des Lumières.
Je jette un dernier coup d'œil quelques mètres plus bas, vers les voitures, les bars restaurant et les petits commerces, puis je re-rentre dans mon petit appartement.
Ma chambre morne et obscure me tend de nouveau les bras.
Charmant.
Je tombe sur mon lit et me roule dans mes draps senteurs lavande. Cette plante aide à dormir plus sereinement apparemment. C'est la première fois que j'essaie, je verrais bien ce que ça donne.
En ce moment je me sens vide. Aucune tristesse, aucune colère, aucune joie. Juste du vide. Mais le pire c'est que même sans rien, j'ai l'impression d'étouffer.
Pourtant je suis libre, mon métier d'écrivain me le permet. J'ai naïvement pensé qu'un déménagement à l'autre bout de la planète pourrait me faire inspirer de nouveau.
J'ai eu tort apparemment.
J'attends qu'un petit miracle puisse me libérer de mon état de larve amorphe.
Je me compare à une larve mais il me reste tout de même un semblant d'amour propre.Promis.
Lol.
Mon espoir de quitter ma routine tranquille ne faiblit pas, fort heureusement.
Seulement..la noirceur de mes pensées non plus.
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Ne soyez pas trop dur c'est la première fois que j'écris quelque chose •~•
Il faut que je m'habitue à écrire c'est plutôt compliqué et ça prend beaaucoup de temps.C'est un chapitre assez court je m'en excuse, mais je vais devoir procéder comme cela pour l'instant.
Promis j'essaie de faire plus long pour le prochain :)À bientôt~
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The Author [tk]
RomantizmVide était son papier numérique. Vide était son esprit. Vide était son cœur. Là où l'auteur devient le spectateur de sa propre histoire. •Taekook• Début : 13/03/23