2023, un changement

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Quelque chose a changé.

Depuis les dernières vacances de Noël, où je suis rentrée en France avec mon frère pour voir ma famille après deux ans de voyage, j'ai énormément changée mentalement.

Après avoir vécue ce départ de France comme une réelle fuite de la réalité, y retourner était plus qu'étrange. Malgré tout, j'étais très heureuse de revoir ma famille et de partager ça avec mon petit frère. Ça nous a rapprochés tous les deux. C'était aussi très dur de revoir les lieux où je possède des souvenirs avec ma mère.

J'ai vraiment ressentit ces moments comme de simples visites de lieux que je connais mais qui à la fois me sont étranger. Clairement, dans ma tête, je ne suis plus chez moi là-bas. Ce n'était que des vacances et ma maison est en Polynésie maintenant.

Trois ans se sont écoulés depuis la mort de ma mère.

Le grand voyage de deux ans en bateau que nous avons fait avec mon père et mon frère a été une libération, avec avant ça une année de flou où je n'ai fait que vivre en automate tout en dormant le plus possible pour fuir la réalité. J'a fais des rencontres incroyables. J'ai découvert de nouvelles cultures et j'ai grandis en expérimentant différentes visions de la vie.

Mais...

Malgré tous ces changements positifs, la douleur et la tristesse étaient toujours là. Je les enterrais simplement au fond de mon esprit et ils revenaient par vagues de temps en temps. Un jour, j'étais heureuse et le lendemain, enfouit sous ma tristesse. Avec le temps, je me suis habituée à ce que j'ai nommée des « crises de larmes », qui surgissaient n'importe quand et à n'importe quel moment.

Mais depuis que nous sommes rentrés de France pour les dernières vacances de Noël, je suis passée par des phases. En quelques sortes.

Si je dois m'en souvenir clairement, je dirais que la première a été de reconnaître que je n'étais pas bien dans une relation et d'y mettre un terme. Mentalement, ça a été le premier déclic. Même si cela n'a pas de lien direct avec ma mère, je me suis sentie libérée mais ce n'était que le début.

Plus tard, lorsque j'étais en cours de littérature, j'ai fais une crise de larmes. A ce stade là, c'était une habitude. Mais pour la première fois, j'ai attrapée une feuille et alors que je pleurais, je me suis mise à écrire tout ce qui me passait par la tête. Au début, c'était des pensées sans importance mais au fur et à mesure que je pleurais et que j'écrivais, mon stylo a commencé à graver sur le papier des pensées que je n'avais jamais osée exprimer, que se soit aux autres ou à moi-même.

Pour la première fois, j'ai évacuée absolument tout ce que je ressentais. Que cela soit par rapport à ma tristesse, à ma colère, à ma peur ou même à ma haine. J'ai tout marquée sur cette feuille, superposant les phrases entre elles, comblant chaque parcelles de vides, si bien que désormais le sens est quasiment incompréhensible. Et c'est pas plus mal ainsi. Je ne tiens pas à ce que quelqu'un lise cette feuille un jour.

Mais ça m'a libérée d'un énorme poids.

Et puis, au fil des jours et des semaines qui ont suivis, j'ai ressentis un changement dans mon comportement. Mon entourage a ressentit un changement et me l'a fait remarquer. Je n'ai plus eu une seule crise de larmes incontrôlées, bien que la tristesse ne s'effacera jamais. Et j'ai finalement remarquée à ma grande surprise, que je retrouvais peu à peu le comportement insouciant, rieur et plein d'entrain que j'avais naturellement avant l'accident.

Bien sûr, je sais que je ne serais jamais totalement la même à nouveau. C'est impossible après tout ce que j'ai vécue mais depuis ce jour, il y a eu une véritable amélioration.

Et cette amélioration c'est poursuit avec une grande étape, que je ne pensais pas franchir un jour honnêtement.

Cela va faire bientôt quatre ans que ma mère est morte, au début du mois de juin, et, même si la plaie qu'a laissé son départ sera toujours là, je pense que je suis prête à l'accepter. A la laisser cicatriser. Je... J'ai mis du temps à me l'avouer et c'est encore difficile de le dire à voix haute mais...

Je suis prête à faire le deuil de ma mère.

Je crois même qu'au fond, je l'ai déjà fait.

Cela n'a rien de facile mais je suis prête à franchir cette étape et je me sens très fière à cette idée. Avec cette nouvelle résolution en tête est venue le besoin de changement. Un besoin vital de montrer aux autres mon changement. Le changement qui s'opère dans ma tête et mon esprit.

Cela a commencé avec un rendez-vous chez le coiffeur, où mes cheveux qui m'arrivaient presque au bas du dos ont finit à hauteur des épaules.

Et cette envie de montrer ce changement se poursuit encore avec un besoin  de marquer cette étape d'une encre indélébile. C'est pourquoi j'ai décidée de me faire tatouer. Pour le coup, ce besoin est vraiment personnel et intime mais j'ai besoin de graver ce changement d'état d'esprit, cette évolution, sur ma peau.

C'est une obsession à ce stade.

Pour le moment, rien n'a encore été fait, bien que je m'apprête à prendre rendez-vous. Mais quoi qu'il arrive, je sais que je vais le faire ! Je ne reculerai pas ! Ma décision est déjà prise et irrévocable !

Ainsi j'espère qu'au début du mois de juin, pour mon dix-neuvième anniversaire et la quatrième année depuis la mort de ma mère, j'aurais sur mon omoplate droite un phénix s'élevant vers le ciel en déployant ses ailes et laissant sur son passage une plume pour écrire avec de magnifiques histoires.

Ce sera le symbole d'une nouvelle étape de vie que je m'apprête à franchir.

Une renaissance qui me mènera vers l'avenir.



~~❤️~~~♥️~~~❤️~~

Quand tout à basculé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant