Partout autour de moi, ça tremblait. Comme un séisme incessant. Je ne parvenais pas à déterminer l'origine de ce vacarme, même avec les yeux ouverts.
Le véhicule dans lequel j'étais devait s'être sacrément embourbé dans la campagne pour avoir emprunté un chemin aussi cahoteux.
Avec mes dents, j'attrape le drap qui couvre mes yeux et l'arrache violemment.
Aussitôt, des bruits de pistolets armés se font entendre. Je veux lever les mains en signe d'apaisement, mais elles sont retenues par une fine corde tressée que je sens dans mon dos.
Alors je ne fais rien et me laisse tomber contre le mur froid de la camionnette.
Soudain le moteur s'arrête, et quelqu'un me prend par-dessous les épaules, me soulevant avec la facilité d'une plume.
La portière s'ouvre, laissant filtrer un fin rayon lunaire et étoilé.
L'homme me pose parterre, et mes chaussures blanches finissent dans la boue campagnarde.
« Vous auriez pu faire attention ! » protesté-je.
L'homme qui m'avait transporté allait répliquer quand un autre, plus grand et à la voix sensiblement plus grave l'arrêta.
« Fais attention. » l'avertit-il, « Si elle devient le nouveau joujou de madame Swolarski, tu risque gros. »
« C'est qui Madame Swo-machin ? » demandé-je alors.
Un troisième homme, qui venait de descendre de la porte conducteur me répondit.
« T'occupe. »
« Sympa... »
Nous nous mirent à marcher sur un sentier dont la terre se faisait de plus en plus molle et puante. Personne ne pipait mot, trop occupé par la traversée plus qu'énervante.
Au bout d'un moment, des lumières apparurent dans une grande maison champêtre, paumée au milieu de champs de hautes herbes.
Nous traversâmes les plantations, non sans nous en prendre quelque une lorsque celui qui marchait devant nous la lâchait un peu trop violemment.
Arrivés au pas de la porte, un des hommes, le plus jeune visiblement, toquât deux fois.
La clef tourna dans la serrure et la porte s'ouvrît dans un couinement atroce.
Une vieille femme au teint pâle se tenait de l'autre côté du seuil, elle avait les habits (ou plutôt les haillons) d'une servante des années vingt.
« Entrez je vous en prie. » dit-elle d'une voix rocailleuse.
« Tu ne fait plus le processus de sécurité ? » demande le conducteur.
« Je vous ai vu arriver depuis la fenêtre. » explique-t-elle.
L'homme hocha la tête et entra, nous entraînant, moi et les deux autres hommes, à sa suite. Une fois la porte refermée, il jeta un coup d'œil à sa montre.
« C'est l'heure de notre pause. Tu veux bien t'occuper d'elle ? »
« Bien sur. »
La femme passa derrière moi et défit mes liens.
« Suis moi » m'intima-t-elle.
Tellement surprise par sa phrase, j'en oublia le fait que je pouvais fuir. Alors, je la suivit dans le dédale de couloirs que constituait la demeure. Elle me conduisit jusqu'à une grande chambre spacieuse, éclairée par une douce lumière violette.
« Voici votre séjour, en espérant qu'il vous plaira. »
Je contempla la pièce, émerveillée. Un lit à baldaquin était posé au centre de la chambre, entourée d'un canapé bordeaux à l'allure vieillotte et d'un bain jacuzzi assez large pour trois personnes. Derrière, il y avait deux portes recouvertes de velours mauve, fermées. Le tout était cerné par une grande fenêtre qui devait faire facilement trois fois ma taille.
« N'y voyait pas un manque de confiance, fit la femme qui s'apprêtait à refermer la porte d'entrée, « mais je suis obligé de vous enfermer à clef. »
« D'accord ? » approbé -je, surprise.
« Le diner sera servi dans deux heures. »
Je jette un coup d'œil à ma montre. 4:57. Le dîner ?
Le temps que je me retourne pour poser une question à la femme, elle avait déjà disparu, laissant derrière elle une porte scellée.
Ok, sympa l'accueil.
Le silence se fit tout à coup, comme si tout était soudainement plongé sous l'eau. Je pouvais entendre les battements de mon cœur contre mes oreilles, comme deux tambours de la saint Éloi. Puis, mes tympans se mirent à siffler tel des arbitres d'un match de foot. Je fermais les yeux, sonnée, quand quelqu'un frappa à la porte.
Je me retournai prestement, surprise.
Le sifflement s'arrêta net.
Un jeune homme d'une vingtaine d'années se tenait devant la porte, un papier dans les mains. Ses longs cheveux bruns tombaient sur son visage et ses yeux luisaient comme deux soleil dans le noir.
« Excusez-moi de vous déranger, mais madame Swolarski veut vous voir. »
Sa voix était plate et monocorde, un peu comme l'assistant Google, mais avec un débit de parole plus rapide.
« Oh... » fis je, interdite.
Je suivi donc le garçon dans le manoir, nous semblions nous y enfoncer de plus en plus, comme des sables mouvants. J'ai eu l'impression que la descente aux enfers ne s'arrêterait jamais tant il y avait d'escaliers. Au bout d'un moment, nous touchèrent le fond en arrivant dans ce qui s'apparentait à une anti-chambre mal éclairée.
« Nous devons attendre ici, le temps que madame finisse son travail. »
« Qui est-elle ? » demandé-je alors, curieuse.
L'homme me fixa, l'air étonné.
« On ne vous a pas dit ? »
Je secouais la tête.
« Alors je dois vous expliquer. Madame Swolarski est cheffe de la mafia biélorusse. Elle est en congé en ce moment, c'est pour ça qu'elle est ici, dans la campagne anglaise, et disons qu'elle se prête à quelque passe-temps... »
« De la torture ? »
« Du lesbianisme. »
« Oh, ça. »
« Eh oui. Elle demande à ses sous-fifres de lui ramener de belles... pièces ? Enfin en tout cas, elle a beaucoup de "jouets" dans ce domaine. »
« Je vois. Je suis donc son nouveau jouet ? »
« Pas tant qu'elle ne vous a pas vu. »
Soudain, la double porte s'ouvrît sur une jeune fille très peu vêtue (c'est le moins que l'on puisse dire), à l'air fatiguée.
« Je crois » commence-t-elle, essoufflée, « je crois que c'est votre tour. »
Une voix se fit alors entendre dans la grande pièce.
« Entrez. Maintenant. »
———————————
Hello hello !
Eh oui eh oui j'ai décidé d'écrire un nouveau manuscrit !
J'espère qu'il va vous plaire, c'est la première fois que je me lance dans ce genre d'écriture :)
Bonne journée
Lé0ne
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L'écharpe Jaune
RomanceLara Willer a toujours été une fille banale, classique. Non sans histoire, mais juste invisible. Jusqu'au jour où Lara disparaît des radars et devient la victime d'une cheffe de la mafia : Daria Swolarski. La jeune lycéenne devient vite le jouet pré...