Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je me sens pas à l'aise du tout. Peut-être était-ce à cause de l'imposante femme qui se trouvait en face de moi ? Autour de nous le feu crépitait sur quatre grands braséros dans les coins de la pièce. Mais la seule chaleur qui émanait venait de ma peur. J'étais littéralement clouée au sol par la terreur. En face de moi, avachie sur un fauteuil en velours mauve, se tenait une femme à la silhouette longiligne. Ses cheveux blonds tombaient en cascade devant ses yeux bleus foncés. Elle était drapée dans un grand manteau noir en cuir qui accompagnait de fines cuissardes rouges.
« Bienvenue, Lara. » me dit-elle avec un rictus amusé.
« Merci Madame Swolarski. »
« Top ! Pause, pas de madame Swolarski ici, appelle moi Daria. »
« D'accord, Daria »
Elle se penche en avant, sa tête semblant être en équilibre sur sa main.
« Je ne te vois pas bien... approche... »
Je m'exécute, bien trop impressionnée pour faire quoique ce soit d'autre. Je m'approche donc, tremblante de tout mon corps.
Soudain, mes jambes décide de me lâcher et je m'écroule au sol. Le noir se fait autour de moi, comme si je me noyais dans un océan de ténèbres. Mes oreilles sifflaient, mes membres étaient dépourvus de toute force. Je du lutter pour rester aux aguets.
« Lara ? Tout va bien ? » demande alors Daria.
« Je... je crois qu'elle fait un malaise... » bredouille le jeune homme qui m'a accompagné.
Daria souffle d'agacement.
« Lara, depuis quand tu ne t'es pas nourri ? »
« Je ne sais pas, » je réponds, encore sonnée « depuis ce midi... »
« Et vous, » fait Daria avec un ton accusateur, « vous n'avez pas pensé à lui donner à manger ? »
« Hum..., » bredouille le jeune homme de nouveau, « j'avoue que ça m'a échappé... »
J'entends que Daria se tape le frond avec la paume de sa main, puis se lève. Ses pas s'approchent doucement de moi, comme glissant sur le sol. Ses bras m'entourent et me portent jusqu'au siège sur lequel elle était assise. Elle m'allonge dessus, un accoudoir dans le dos et l'autre sous mes genoux. Ses yeux bleus croisent mon regard, et je me sens virer au rouge cramoisi.
« Voilà... là » fait-elle, « Toi, va lui chercher quelque chose. »
Le garçon s'incline puis disparaît.
Daria se met à faire les cents pas dans la pièce, l'index et le pouce lui caressant le menton.
« Bon, je voulais faire ta connaissance de manière un peu plus classique pour une première rencontre mais je viens d'avoir une bien meilleure idée... »
Je déglutis. Qu'est-ce qu'elle peut bien entendre par là ?
Elle tapa franchement dans ses mains et aussitôt, deux femmes vêtues de guêpières noires entrèrent. L'une, qui paraissait de mon âge, ou peu être un peu plus, portait une queue de cheval brune sublimée par deux grands yeux marrons. De petite taille, elle était perchée sur deux hauts talons en similicuir, tout comme son acolyte.
L'autre, nettement plus âgée, mais pas vieille non plus, avait une cascade de cheveux blond sur les épaules, et regardait autour d'elle avec des yeux bleus perçants.
« Vous nous avez appelez, Daria ? »
« Il semblerait. » répondit ironiquement l'intéressée.
« Vous avez besoin de quelque chose ? »
« De quelqu'un, plus exactement, pour m'amener mes captives de la semaines. »
« Laquelle voulez vous ? »
« Iris. Amenez-moi Iris. »
« Bien, Daria. »
Les deux femmes s'inclinèrent bien bas avant de sortir de la pièce, avec un déhanché digne de Lady Gaga.
Daria fit volte-face vers moi.
« Habituellement je fais connaissance avec les nouvelles avec une simple discussion autour du dîner, mais j'avais vraiment hâte de te rencontrer alors... »
Elle mima la continuité avec ses mains.
« ...alors j'ai décidé qu'avancer l'événement ne serait que bénéfique. »
Elle m'adressa un clin d'œil, et tout-à-coup, je ne me sentais plus du tout en sécurité.
Trente minutes plus tard, rassasiée par un pain à l'œuf brouillé et au bacon (ainsi que trois bières), j'étais allongée sur le dos, en travers des cuisses de Daria, peu rassurée. Il faut dire, cette femme est peu rassurante, malgré le fait qu'elle me caressait gentiment le dessus de la tête avec ses longs ongles délicats (et que j'étais déjà bien entamée par l'alcool).
« Je t'aime déjà, toi. » dit-elle au bout d'un moment.
« Vraiment ? » demandé-je, aussi surprise qu'inquiète de cette révélation.
Elle hocha vivement la tête.
« C'est rare que ça m'arrive mais je sens qu'il y a quelque chose avec toi. »
Elle caressa ma joue avec la paume de sa main.
« Est-ce que tu le sens aussi ? »
J'hésite un peu avant de répondre. Est-ce que je dois lui répondre que je n'aime pas les femmes ? Ou dois-je lui faire plaisir ?
« Oui, je le sens aussi. » répondis-je spontanément.
Elle m'adressa un large sourire satisfait.
Oh mon dieu pourquoi est-ce que j'ai répondu ça ? Elle va croire que je suis comme elle ! Or ça n'est pas le cas... je crois.
Les doubles portes en face de nous s'ouvrirent sur les deux femmes venues précédemment, qui tiraient derrière elles, en laisse, une jeune fille, vêtue comme elles.
« Eh bien, ça n'est pas trop tôt ! » s'exclamât Daria.
« Désolées, Daria. » dit la brune, « Iris fut compliquée à mettre sur pied, vu votre dernière soirée quelque peu... arrosée. »
Daria se racla la gorge.
« Bien. Laissez-nous maintenant. »
Les deux femmes attachèrent la laisse à un pieux planté dans le sol puis sortirent.
« Lara, je te présente Iris. »
Elle planta ses yeux dans les miens.
« La captive. »
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Hello hello !
J'espère que ce chapitre vous aura plu,
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
Lé0ne
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L'écharpe Jaune
RomanceLara Willer a toujours été une fille banale, classique. Non sans histoire, mais juste invisible. Jusqu'au jour où Lara disparaît des radars et devient la victime d'une cheffe de la mafia : Daria Swolarski. La jeune lycéenne devient vite le jouet pré...
