☽ 𝐄𝐏𝐈𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄 ☾

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          Sous sa blouse, le médecin légiste tremble de peur. De la sueur coule sur son front alors qu'il accompagne un jeune homme qui se cache sous sa capuche. Ce dernier n'hésite pas à faire brûler son poing d'une flamme bleue de temps en temps pour inciter le docteur à accélérer le pas.


— C'est par... Ici, dit-il d'une voix tremblante.


Il ouvre une porte derrière laquelle se trouve un brancard. Un cadavre y est allongé, sous un drap blanc.


— Je... C'est le corps que vous cherchez.


Dabi s'avance tandis que l'homme se réfugie dans un coin de la pièce.
Il regarde attentivement ce drap, les bosses formées par la masse qui se trouve dessous. Il attrape l'extrémité du tissus et hésite.


— Je vous conseille pas, le corps est très amoché. C'est...


Dabi tire d'un coup sec sur le drap et a un sursaut lorsqu'il découvre l'état du cadavre. Cet amas de chair brûlé n'a plus rien d'humain. Comment cela a-t-il pu être humain un jour ? Non, Dabi n'y croit pas. Ça, ce n'est pas Rinku.


— Elle a péri dans l'explosion mais son corps a protégé un enfant, commence le légiste. Il paraît qu'elle a permis à tout le monde de sortir à temps. C'était une vrai héroïne. Vous la connaissiez ? Je suis déso...

— Ta gueule.


L'homme couine sous la panique.

Dabi, lui, n'en a rien à faire. Ses yeux sont plongés dans les orbites vides et cramées de cette femme qui avait été si lumineuse. De cette femme si belle et forte. Elle avait su rendre son quotidien moins morose. Et la voilà maintenant, plus qu'un amas de chair. Tout ça par sa faute. S'il avait su la retenir. S'il avait su se montrer plus affectueux. Elle ne serait pas partie.

Non. Les si sont inutiles. Puisque de toute façon, il n'aurait jamais pu agir de la sorte. En vérité, ce destin tragique est peut-être le plus heureux que les deux amants auraient pu espérer.

Dans le cas où cette explosion n'aurait pas eu lieu. Rinku aurait fini par mourir, pas physiquement, non, d'une toute autre manière. Avec le temps, Dabi n'aurait jamais changé, il aurait continué à tuer, elle à le pardonner, se perdant petit à petit. Oubliant tous ses principes pour un homme qui ne le mérite pas. Se détruire à petit feu et se rendre compte qu'elle hait la personne qu'elle est devenue. Son sourire et sa joie de vivre auraient disparu, elle serait devenue aussi vide et morne que lui.

Dabi a conscience de tout cela. Cette issue était inévitable, parce qu'il a fallu qu'il la bouscule dans la rue par accident. Parce que dès le premier regard, quelque chose l'a irrémédiablement attiré chez cette femme. En un regard, il avait teinté de noir son avenir. Toxique, comme un poison dont il est impossible de guérir.

La culpabilité, ce n'est pas un sentiment que Dabi connaît. Alors, le ressentir pour la première fois le déstabilise. De même que de perdre la seule personne qui l'a jamais réellement aimé. La seule personne qui l'aura aimé sincèrement.

Sa tête est lourde, le sol se dérobe sous ses pieds. La lisière de ses cicatrices le démange, il a presque l'envie de les arracher. Il sent ses flammes crépiter doucement sous sa peau, prête à exploser.

De nouveau il a été abandonné.

La culpabilité s'est transformée en rancune.

Après tout, il l'a appelé. Il lui a dit de fuir. C'est elle, c'est de sa faute elle ! Pourquoi est-ce que elle ne s'est pas enfuie ? Pourquoi a-t-elle préféré sauver des inconnus plutôt que de continuer à l'aimer ? Quelle égoïste. Quelle menteuse. L'amour c'est de la connerie. Ça ne vaut rien.

Dabi tire un peu plus sur le drap et dévoile davantage le cadavre. Il découvre avec stupeur que dessous le buste, il ne reste qu'une colonne vertébrale.

Quelqu'un de normal aurait pleuré toutes les larmes de son corps. Mais lui sourit, de toutes ses dents, il sourit. Ça fait bien longtemps qu'il n'est plus physiologiquement capable de pleurer. Alors, il exprime ses émotions d'une autre manière.

Une larme de sang s'écoule de sa cicatrice à l'œil. Et il sourit encore plus fort au point d'en avoir mal aux joues. Un rire s'échappe de sa gorge. Il perd totalement la tête.

La peine l'étouffe et il ne peut pas l'exprimer normalement.

C'est trop d'un coup. Beaucoup trop. Il laisse exploser ses flammes sans se soucier de ce qui l'entoure, finissant de consumer le corps de Rinku, tuant le légiste et se blessant. Pour une fois, la douleur est agréable car elle est distrayante.

Dabi comprend alors. C'est la faute de son père. C'est à cause de lui s'il est comme ça. Par association, c'est son père qui a tué Rinku. Tout ce qui ne va pas dans sa vie, c'est à son père qu'il le doit. Oui cet enfoiré le paiera.

Sa peine s'est mutée en rage, une énième raison de vouloir s'en prendre à son père et au reste de sa famille. Bien plus simple à gérer que le chagrin. Cette rage, il continuera à l'entretenir, il verra encore le visage de Rinku lorsqu'il tentera de les tuer. Ce visage le poussera à aller jusqu'au bout, alors que de son vivant, ce sourire voulait l'écarter de ce chemin violent et mortel.

Finalement, Rinku n'aura pas permis de le changer, seulement de le conforter dans ses idéologies. La vengeance, il n'y a que ça qui le libérera.



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Je vous retrouve dans les remerciements au chap d'après :)

Toxic | Dabi x oc | Fanfiction My hero academiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant