Dans mes pensées

Lettre à l'amitié

Chère amitié,

On m'a dit que c'était dur de vivre sans toi. On m'a dit que c'était plus simple de supporter la vie quand on est bien entouré. J'ai toujours cherché à trouver une personne qui me suivrait dans toutes mes aventures. Une personne qui ne me jugerait jamais, qui m'écouterait et m'épaulerait. Une personne avec qui je pourrais tout partager et avec qui rigoler des heures durant, à tel point que j'en aurais mal au ventre et les larmes aux yeux.

Je t'ai rencontré plusieurs fois, avec différentes personnes. Ma toute première amitié était en maternelle avec une fille de mon village. La plus belle et la plus saine des relations amicales que je n'ai jamais eu. Malheureusement elle s'est terminé au debut de l'adolescence, nos façons de penser étaient devenues trop différentes.

Lorsqu'une relation avec toi s'arrête, une autre commence. J'aurai donné ma vie pour celle là. On était inséparable. Manque de chance, la vie à décidé qu'elle devait déménager et bien que j'ai tout fait pour la garder dans ma vie, elle s'est éloignée.

C'est arrivé au lycée que j'étais vraiment bien entourée. J'avais mon groupe d'amis et j'ai enfin compris ce que les autres me disaient quand il me parlait de toi. Pour la première fois de ma vie j'étais vraiment bien. Je me sentais invincible, prête à conquérir le monde. Parmi ce groupe il y avait cette fille. Elle était mature, magnifique, rigolote et bien que souvent physiquement absente, mentalement elle était totalement présente. À ce moment, j'ai cru avoir rencontré mon âme sœur amicale. Sans rire, elle avait tout pour elle. Et puis c'était le genre d'amitié où si l'une faisait quelque chose de mal, l'autre n'hésitait pas une seconde à la ramener à la raison sans que cette dernière ne se vexe. On a fait les 400 coups ensemble. À chaque crise j'étais là, à chaque chagrin d'amour aussi. On se donnait énormément de conseils qu'on appliquait pas nous même, ce qui nous amenait à de drôle de situation. On se retrouvait à ressortir ce que l'autre nous avait dit quelque jours ou semaines plus tôt. Je ne me voyais pas sans elle.

Il y a une phrase qui m'a toujours fait ricaner : chaque brune à besoin de sa blonde. Et bien je l'avais trouvé. Je la voyais marraine de mes enfants. J'ai de nombreuses fois fait le déplacement pour aller chez elle parce que j'avais besoin d'être à ses côtés et elle avait besoin de moi. J'ai passé des heures à l'attendre parce que son plus gros défaut c'est qu'elle n'est jamais à l'heure. Mais cette attente ne me dérangeait pas. Je savais que j'allais la retrouver, que j'allais pouvoir mettre mon cerveau sur off et que j'allais juste pouvoir flotter un instant parce qu'elle serait avec moi.

J'avais trouvé ma meilleure amie.
Mais toute bonne chose ont une fin non ? J'ai déménagé et bien que je continuais à être là pour elle à chaque moment qu'elle en avait besoin, j'ai commencé à remarquer que mes messages restaient de très long moment sans être lu par elle, parfois même des jours entiers. J'ai plusieurs fois tenté de lui parler du fait que j'avais l'impression qu'on s'éloignait, que ça me blessait, elle me disait qu'elle aussi. J'espérai qu'un jour cette passade d'éloignement s'estompe et qu'on redeviendrait aussi soudé qu'auparavant. Seulement, chaque fois que je lui demandais de venir me voir, soit sa voiture était en panne, soit elle n'avait pas l'argent, soit elle était malade. Ça me faisait de la peine parce que ces mêmes jours, la plupart du temps elle sortait en boîte avec d'autres amis. Mais bon, elle disait qu'on l'emmenait donc je gardais ma contrariété pour moi.

Pourquoi est ce que je te parle de tout ça ? Attends j'y viens.

Cette fois elle m'avait promis. Elle m'a promis qu'elle viendrait. J'y ai cru, vraiment, jusqu'à la veille de sa venue. Elle a commencé à me dire qu'elle devrait partir assez tôt à cause d'un anniversaire qui avait été décalé... À ce moment-là, j'ai compris qu'une fois de plus elle ne viendrait pas, mais j'ai mis le peu d'espoir qui me restait dans l'attente. Le lendemain, soit le jour où elle devait venir, je n'ai eu aucune nouvelle de la journée. Elle ouvrait mes photos mais pas mes messages. Je ne voulais pas y croire. L'espoir avait pris toute la place dans ma tête, il fallait qu'elle vienne. J'avais besoin d'elle, de la voir. J'avais besoin de ma meilleure amie. Puis après 18h, alors que je commençais à perdre espoir, elle me répond enfin... Pour me dire qu'elle est malade. Après ça je n'ai pas eu de réponse. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J'étais en colère certes mais surtout déçue. Je lui ai écrit le fond de ma pensée mais le jour d'après elle n'avait toujours pas lu mon message. Je savais qu'elle m'esquivait. C'est toujours ce qu'elle fait quand elle sens qu'il va y avoir un conflit. Cette fois c'était trop pour moi, je l'ai supprimer. Visiblement j'ai bien fait puisqu'elle est tellement malade qu'elle se boucle les cheveux et poste une photo sur les réseaux sociaux. Peut-être qu'elle ne date pas d'aujourd'hui mais là n'est pas le sujet. Pourquoi ne pas me répondre mais poster des photos sur les réseaux ? Mon coeur s'est déchiré une dernière fois.

On m'a toujours dit de croire en toi, qu'avec toi la vie serait plus simple à supporter... Au final tout ce que tu as fait c'est me détruire à petit feu. Tu m'as laissé espérer qu'un jour on m'apprecierait à ma juste valeur, qu'un jour j'aurai quelqu'un sur qui compter... Voilà le résultat. Je t'ai fait confiance, je t'ai mis mon cœur entre les mains et tu me l'a broyé. On parle souvent des ruptures amoureuses, mais une rupture avec toi, l'amitié, est tout aussi dur à surmonter.

Aujourd'hui je ne veux plus croire en toi, je veux avancé seule avec mon âme sœur amoureux mais tu as fait des tiennes. Parce qu'à chaque fois que je ne crois plus en quelque chose, il faut que celle-ci survienne de nulle part pour que je m'accroche encore un peu. Alors je prends cette main qu'on me tend, mais si cette fois ça ne marche pas, je t'abandonnerai là.