Chère solitude,
Pourquoi es-tu apparue ? Je vivais très bien sans toi, avant. Tu me regardais au loin, sans jamais m'approcher. L'oeil que tu posais sur moi était vraiment pesant, mais je t'ignorais. Je faisais tout pour ne jamais avoir à te confronter. Un jour, tu as couru si vite que n'ai pas eu le temps de te voir venir. Tu m'as attrapé il y a quelques semaines, désormais nous sommes devenus inséparables.
Elle était si belle l'époque du lycée. C'est justement là que tu m'observait. Je te nargais, entourée de plein de personnes que je considérais comme des amis. Maman m'avait pourtant prévenu, les amitiés du lycée ne durent pas. Seulement j'espérais si fort que ce soit faux que cette vérité m'étais inconcevable. J'aurai dû l'écouter... Et j'aurai dû te surveiller de plus près. J'aurai dû apprendre à te connaître, tu ne m'aurais sûrement pas surprise d'un coup, du jour au lendemain.
C'est si dur de vivre avec toi. T'es comme un poids que je suis obligée de soulever tous les jours. J'ai l'impression d'être condamné à le porter jusqu'à la fin de mes jours. Tu vois j'ai toujours eu peur de l'abandon mais je ne me suis jamais méfiée de toi. J'étais persuadée que je ne finirai jamais seule. Tu me diras que je ne le suis pas parce que j'ai mon copain, mais à aucun moment j'aurais pensé me retrouver sans amis. J'ai écrit à l'amitié il y a peu, pensant être assez forte pour vivre sans elle et pour que tu la remplaces, finalement j'ai l'impression d'être dans un cauchemar. Le plus triste dans cette histoire, c'est que j'ai donné beaucoup d'énergie, de conseils, de sourire, de rire et de larmes pour ton ennemi l'amitié. Pour moi c'était la seule façon de faire pour qu'elle ne m'abandonne pas à son tour. Une fois de plus j'ai eu tort... Malgré tout mes efforts, rien n'a suffit, je suis seule.
La vingtaine... C'est censé être mes plus belles années, celle où je sors avec les copains, où je vais boire des coups aux bars, faire des sorties... Du moins c'est comme ça que je l'ai imaginé pendant si longtemps. Si j'avais suivi mes rêves d'enfance, je devrais actuellement être avec ma meilleure amie de maternelle en train de faire du babysitting dans une cuisine rouge, grise et noire et un salon rempli de peluche. Mais tu as débarqué. À cause de toi, je n'ai plus personne à qui confier mes plus grandes craintes, plus personne à qui raconter le quotidien que je vis avec mon amoureux.
Un petit copain et un ami ne sont pas la même chose. En fait, je n'ai que son point de vue tout le temps, je n'ai plus d'échange sur ma vie avec quelqu'un qui peut avoir du recul sur celle-ci... Quand je repense à toutes ces années ou je me suis délaissée pour juste être là pour les autres, les sacrifices que j'ai fait pour être la meilleure amie possible, la meilleure épaule sur laquelle se reposer... Pour qu'au final, quand je suis au moment de ma vie où je suis le plus épuisée, le moment où j'ai besoin de cette amie que j'étais pour les autres, je n'ai plus personne. C'est douloureux de l'admettre et encore plus dur de l'écrire. Ça veut dire que c'est concret, que j'ai perdu mon temps avec tous ce monde pour n'avoir aucun réconfort de la part de quiconque, pour ne récolter que de la solitude. À quoi ça m'a servi au final d'être gentille, d'être la psychologue, l'amie rigolote et naïve de tout le monde si au final, quand j'en ai besoin je me retrouve juste avec toi et mes deux chats. Même eux ne veulent pas de moi...
En fait, je crois que comme j'ai mûri, j'ai fini par arrêter de donner tout mon temps et le peu d'énergie qu'il me restait aux gens, pour penser un peu plus à moi, et visiblement ça ne leur à pas plu. De toute façon, même si j'avais voulu continuer, je n'ai plus la force. Je ne peux plus continuer à faire passer tout le monde avant moi mais est-ce que ça fait de moi quelqu'un d'aussi mauvais que je mérite de ne plus avoir personne ? Où est-ce que je ne suis juste pas tombé sur les bonnes ? Pourquoi est-ce que quand je suis au plus bas plus personne n'est là ? Et quand j'étais plus heureuse est ce qu'ils étaient plus présents ? Je ne suis plus sûre de ça... Ce dont je suis sûre, c'est que je souffre de ta présence. Je souffre de leurs départs, mais surtout, je souffre de ta rencontre.
![](https://img.wattpad.com/cover/319560164-288-k5351b0.jpg)
VOUS LISEZ
Dans mes pensées
PoesíaJ'écris des lettres à mes émotions ou a des concepts divers. Je voulais les partager donc les voici.