La Course des Loups [TERMINÉE]

Chapitre 10

- Beau papa, je vais vous demander de dégager votre cul de mon garage, déclara soudainement Pavel en se retournant, plus puissant et menaçant que dans l'appartement quelques instants plus tôt.
- Certainement pas sans mon fils.
- Votre fils ? gronda l'alpha, une voix si rauque et grave que l'homme se mit à frissonner.

N'était-il pas lui aussi un alpha ? Alors pourquoi n'arrivait-il pas à rivaliser avec ce jeune fougueux dont la conception de respect avait été totalement ignorée ?

- Me parlez pas sur ce ton ! gronda alors le vieil homme.
- Vous êtes sur mon territoire Monsieur beau-papa, répondit alors Pavel, le regard soudainement cerclé d'un ambre presque doré et brillant, qui n'était pas sans rappeler le regard des loups furieux dans la nuit, prêts à chasser leur proie juteuse et effrayée. 
- Il me serait si facile de vous faire tuer et de les laisser vous dévorer, père, déclara alors Dome. Vous êtes venu dans la tanière la plus sauvage du pays sans vous rendre compte que c'était pour une cause perdue d'avance, mais je salue votre témérité et ce côté suicidaire dont vous faîte preuve père. Cependant, je ne retirerais rien de ce que j'ai pu dire et j'intenterai tout de même quelque chose contre vous avez toutes les preuves que j'ai en ma possession.
- Gavin ! cria Pavel sur le point d'arracher la tête à son futur-ex-beau-père trop effrayé pour dire la moindre chose.
- Patron ? s'exclama un loup en passant sa tête à travers l'ouverture de la porte.
- Tu veux bien ramener ce monsieur à sa voiture et t'assurer qu'il prenne bien la direction de sa maison ?
- Tout de suite.

Gavin avait sentit la puissance furieuse de son patron et n'avait pas voulu s'y frotter en tentant une blague comme il savait faire. Pourtant, l'attitude de Dome lui laissait à croire que la situation était bien plus chaotique.

- Par ici Monsieur avant que quelqu'un fasse démarrer le BBQ.

Il offrit au père de Dome un sourire moqueur mais surtout stressé de se retrouver encore une minute de plus dans cette atmosphère étouffante que Pavel semblait faire éterniser.

- Je peux vous payer le double pour que vous fassiez sortir mon fils d'ici, lui dit l'homme d'affaire qui tentait de l'amadouer.
- Le double ? Vous savez déjà combien on est payé ici ? s'enquit Gavin surpris plus par l'audace que la proposition en elle-même.
- Une misère si je juge par votre accoutrement, souffla l'homme qui y vit là un espoir de gagner un peu de terrain.

Mais Gavin ne flancha pas, quoi que l'homme pouvait lui proposer, ça ne fonctionnera pas sur lui, il devait beaucoup trop à Pavel pour oser le trahir et lui planter une dague dans le dos. Il s'assura de le forcer à rentrer dans sa voiture et lui dit :

- Je suis payer bien trop cher pour que vous tentiez quoi que ce soit. Sur ce, bon vent chez vous.

La voiture démarra et Gavin s'assura, comme ordonné qu'elle prenait bien la direction de l'appartement familiale. Ce n'est que plus tard qu'il revint après avoir collé un mouchard, pour donner les informations de reconnaissances dont auraient sans doute besoin le reste du gang et son patron.

Les choses allaient se corser, mais Dome avait déjà un tour d'avance et savait que si il ne prenait pas les devants sur cette histoire, il risquait très gros.

[...]

Pavel regardait Dome installé à son bureau, derrière son ordinateur, tapant un compte rendu qu'il était censé l'envoyer à un groupe de journalistes afin de couvrir l'affaire sur son coming out et son affaire de justice contre sa famille et celle d'Emma ainsi que d'avouer tout ce qu'il savait pour que ses contacts là bas puissent couvrir l'affaire.

Quand il cliqua enfin sur envoyer, Dome soupira et se laissa aller contre le dossier de son siège, épuisé d'avoir passé une heure à écrire tout un roman pour donner le maximum d'informations afin d'être sûr que tout soit pris en compte.