Lou sentit un frisson lui parcourir le dos tandis qu'il traversait la rue. Son instinct lui hurlait de dégager de là. Mais il s'avançait lentement, dans des secondes lui paraissant être des heures. Il déglutit et se mit sur la pointe des pieds, approchant son visage de la vitre afin de voir à l'intérieur. Un bruit de métal le fit sursauter à sa gauche. Par un réflexe inné, il courut vers des planches de bois posées le long du bâtiment. Au moment où il s'assit derrière, dos au bois, le son d'une porte en fer se fermant lui coupa la respiration. Son cœur battait à la chamade, il attrapa son t-shirt au niveau de sa poitrine, tentant de le calmer. Le son des pas sur le sol résonnaient dans sa tête. Il se colla davantage aux planches, voulant prendre le moins de place possible.
- Putain, on captait rien là dedans....Ouai? Dis une voix grave.
Un petit silence suivit avant que l'homme reprit la parole.
- On a bientôt fini de nettoyer ici... Oui... Compris.
- Qu'est-ce qu'il voulait ? Fait une seconde voix, féminine cette fois-ci.
- Comme d'hab. Un récap complet de mission. On se rejoint là bas. Je finis ici.
- Ok.
Lou entendit un bruit de moteur et vit entre deux planches une moto s'éloigner. Un des types venait de partir. Une nouvelle fois, il entendit la porte en fer bouger, puis plus rien. Lou n'osa pas bouger. Et si le type revenait au moment où il sortait? S'il le voyait à travers les fenêtres ? Mais rester ici était sans doute pire. Il retira son gilet et le plaça sur sa tête. Au moins, s'il était repéré, il ne serait pas reconnu. Il se leva lentement et longea la pile de bois. Il jeta un œil dans la prolongation du bâtiment. Il n'y avait aucun signe de vie. Il constata que la marque de sang n'était plus là. Il ne s'y attarda pas et se mit d'un coup à courir. Son cœur résonnait dans ses oreilles, il sentait la chaleur monter à ses joues tandis qu'il accélérait. Il aperçue une petite impasse et une cabine téléphonique servant de boîte à livre. Il sprinta vers celle-ci et y entra en se tassant avant de refermer vivement la porte. Il s'accroupit et tenta de reprendre une respiration normale. Il se figea à nouveau lorsqu'il entendit une voiture passer dans la rue lentement, trop lentement. Le silence retomba et Lou se redressa. Il n'y avait plus rien dehors. Il se dépêcha alors de partir. Tout au long du trajet, il était sur le qui-vive. Il avait ressenti un grand soulagement à la vue de la population une fois sorti de la zone industrielle. Il se hâta vers le campus, monta les marchés de son appartement quatre par quatre et claqua la porte derrière lui. Il se laissa glisser au sol, son corps tremblait. Toute la pression sur ses épaules retomba et il sentit des larmes couler le long de ses joues.
- Qu'est ce qu'il se passe ici putain ?
Sa voix était cassée et coupée par des spasmes. Son cerveau était en ébullition. Il serra ses genoux contre lui, callant sa tête sur ses bras. Il resta ainsi de longues minutes avant de se calmer. Il se senti fatigué. Il s'allongea sur le lit, le bras posé sur ses yeux. Il fit le bilan dans sa tête. Il avait entendu deux personnes, venues pour "nettoyer". Il frissonna à cette pensée. Il avait clairement vu du sang et ne voulait pas s'imaginer ce qu'il y avait à l'intérieur de l'édifice.
- Qu'est-ce que je fais maintenant ? Jamais on ne me croira...
Une nouvelle larme traversa sa joue. Il prit son téléphone et composa le numéro de la police. Lou se doutait bien qu'il ne serait pas cru et que le type de tout à l'heure avait effacé les traces de se qui ressemblait à un meurtre. Il voulait aussi éviter de tomber dans une sale affaire. Il appela donc en numéro masqué et ne précisa pas son nom. Dès que la personne au bout du fil répondit, il lui expliqua ce qu'il avait vu et entendu à l'entrepôt, donna l'adresse et raccrocha rapidement. Il souffla en fermant les yeux. Le souvenir de la voiture lui revient tout a coup en tête. Il était sûr que c'était ce gars qui le cherchait. Il se félicita de s'être caché sous son gilet mais ne put s'empêcher de paniquer à l'idée qu'il avait pu être suivi. Lou ne voulait pas rester seul. Il reprit son téléphone.
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Dans ma lumière, ta pénombre. [BL]
RomanceOrdinaire. C'est le mot qui décrivait la vie de Lou à la perfection. Jusqu'à ce que l'adolescent soit contraint de déménager et d'entrer dans une nouvelle université. Malgré ses réticences, il doit se faire à l'idée : l'année risque d'être intéress...