♤ Chapitre 5 ♤

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Tw : Chapitre axé sur la crise de panique, angoisse et thèmes similaires. J'ai tiré certaines de mes inspirations de mes propres crises d'il y a quelques années, mais aussi de témoignages recueillis sur le net. Ne sous-estimez pas une personne qui en souffre. Vous ne savez jamais ce qu'elle a traversé.

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Ai-je déjà abordé le sujet des contacts physiques ? Je crois l'avoir fait, mais sans rentrer dans le détail des choses. Je crois qu'il est temps de vous expliquer pourquoi je les réfutes tant.

La raison est vraiment simple. Personne jusqu'à Primo, ne m'en avait fait, à part pour me lacérer le corps de terribles blessures, désormais guéries. Même si me sentir enveloppée dans les bras de quelqu'un m'a mise très mal à l'aise au début, une sensation mystérieuse de bien être et de réconfort s'empara de moi à peine eu-je le temps de m'en rendre compte . Je ne m'étais auparavant, jamais sentie aussi apaisée. Pour mieux vous l'illustrer, c'est un peu comme quand vous êtes malade, et qu'un matin en vous réveillant, vous vous sentez merveilleusement mieux.
Je n'aurais jamais voulu quitter cette étreinte. J'en aurais tellement besoin d'une autre...Juste une dernière. Même de quelques secondes. Mais pourtant, me voila dans mon lit à une heure du matin, tournant et virant, sortant d'une transe.
Je n'en pouvais plus. Toujours ces cauchemars, vieux souvenirs, repassant inlassablement dans mon subconscient. Je voulais hurler. Hurler de rage, hurler de fatigue. Je n'ose même plus fermer les yeux, de peur de rester bloquée dans ces affreux souvenirs.
Qui plus est, je ne savais pas si Primo avait parlé à Sister à propos de mes accusations fausses. Il était revenu il y a peu de l'une de ses tournées, et je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir, préférant le laisser se reposer.
Cela ne sert à rien d'essayer de dormir. Autant aller faire vagabonder mon esprit ailleurs.
Je sortis prudemment de ma chambre, à l'affût du moindre bruit ou ombre. Rien. Parfait. Soulagée, je commença ma petite ballade nocturne. Après tout, rien ne m'a clairement stipulé que ça m'était défendu.
A pas feutrés, je longeais les longs, froids et sombres couloirs de l'Abbaye. La pierre humide des murs sentait très fort. Il devait probablement pleuvoir. Je me stoppa alors devant une fenêtre pour constater qu'effectivement, des trombes d'eau tombaient, un fort vent soufflait et quelques éclairs firent leur apparition. Je me laissa un instant, hypnotisée par ce temps apocalyptique. La lueur de la foudre s'abatant au loin illumina mes yeux. C'est assez fou de pouvoir trouver une certaine beauté dans ce qui effraie, me direz vous. Mais que voulez-vous...Je suis comme ça. Je peux trouver de magnifique, ce que tout le monde trouvera laid.

Primo : "Bonsoir Amaya. Toi non plus tu ne trouves plus le sommeil ?"

"Oh, bonsoir Primo. En effet...Vous aussi je suppose ?"

P : "J'ai toujours un peu de mal à retrouver mon cycle de sommeil approprié lorsque je reviens de tournée. Les décalages horaires ont souvent raisons de moi. Par ailleurs, comment vas-tu ? Je suis vraiment désolé. Je n'ai pas trouvé le temps de venir te voir..."

"Ne vous en faite pas. Vous deviez vous reposer. La santé est primordiale. Je me porte...Et bien...Disons que je fais avec le temps."

P : "C'est à dire ? Quelque chose ne va pas ?"

"Et bien...C'est...C'est vous qui m'avez dit de le dire lorsque ça ne va pas..."

P : "En effet. Parle mio bambino."

Soupire "Je...J'aurais tellement de choses à dire sur ce qui se passe dans ma tête...C'est un véritable carnage. Tout se mélange. Entre cauchemars et souvenirs...Je suis...Je...J'admet être complètement perdue. J'aurais aimé vous dire le contraire. Mais ce serait vous mentir."

P : "Je comprend mieux."

"Quoi donc ?"

P : "Je passe toujours devant ta chambre le soir en allant me coucher, comme celle-ci est sur le chemin de la mienne. Je t'entend souvent parler dans ton sommeil. Et récemment, tu es très agitée. Quelques fois, quand cela me semble trop, j'entrouvre ta porte et te trouve en train de tourner et virer dans ton lit. Tu répète les mêmes mots. "Stop. Je ne veux plus. Je ne peux plus."

Lingua mortisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant