《L'histoire d'un Homme sans mère》

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Quelques agréables rayons de soleil perçaient à travers la futaie. Les hauts arbres effilés changeaient leurs verts habits pour une collection aux teintes plus chaudes, contrairement au temps, qui, lui, refroidissait, faisant s'endormir les diverses demoiselles florales, cachant leurs belles robes pour la prochaine saison.

Une course effrénée empêchait, cependant, l'harmonie de la nature de se réaliser en paix. Un petit poulet, plutôt embonpoint, mais, court sur pattes, fuyait un enfant rieur, aux cheveux onyx, avec quelques reflets auburn. Lui aussi, n'avait clairement pas fini sa croissance, néanmoins, son visage naïf, son pantalon de cuir bien noué, et surtout ses puissants muscles de fermier, poussèrent la bestiole dans ses derniers retranchements.

Et ils couraient, et ils couraient; par dessus les vieux troncs morts, en ce jour, recouverts de mousse et d'amis fongiques qui tapissaient leur écorce, autour de froides pierres, parsemées, comme des notes sur une partition, qui, pourtant, ne pouvaient être alignées de la sorte que par le doux fruit du hasard, mais encore partout dans la forêt aux milles mystères.

Il se nommait Milio, et sa proie...

Reviens ici Hulule ! Interrompit joyeusement l'enfant de sa puissante voix qui résonnait dans des aigus qui feraient tomber même les séraphins et leurs cors.

La chasse continua jusqu'au soleil couchant, durant suffisamment longtemps pour faire s'inquiéter la mère de Milio; une jeune femme, d'à peine la vingtaine qui se rongeait les ongles en attendant ses hommes.
La première surprise fut le plus haut des deux, le père, qui, malgré le panier empli de pain qu'il portait au bras, parvint à se faufiler derrière sa bien aimée. La surprenant ainsi de son timbre grave, et de sa main calleuse qu'il posa sur son épaule, la faisant se tourner par réflexe avant de lui voler un énième baiser. La chaleur crépusculaire, bien que faible, entourait le couple qui ne vit pas arriver, sa principale source de tracas, qui tenait, par les jambes, un poulet nommé Hulule.

La famille réunie, ils accomplir leur rite de bonheur; le père appelant son fils "bonhomme", avant de lui ébouriffer ses cheveux mi-longs, la mère, posant son doigt fin, comparable à celui d'une fée, sur le front de ce même enfant, le poussant d'une mine bougonne pour faire comprendre sa désapprobation, au jeune, qui ne voyait pas bien pourquoi rentrer si tard était source de problème.
Enfin, le trio rentra dans sa chôme, sentant avec bonheur les flaveurs du souper, et d'une maisonnée bien rangée. Direction la bassine d'eau pour Milio, il fallait retirer toute la crasse de ses doigts, accumulée au fil de sa terrible course poursuite qu'il ne tarderait pas à raconter. Le poulet, bien que cela n'intéresse pas grand monde, était de retour dans sa cage à oiseaux. Apparemment, il y restait seul, bien nourri et avec de loin assez de place pour se pavaner. Ce fait, son nom, sa place de choix au sein de la famille, tout cela, semblait dire qu'il ne finirait sûrement jamais dans les assiettes de bois préparés sur la table en ébène, menuisée par l'homme.
L'immense pièce du rez-de-chaussée était séparée en deux; cuisine, plutôt large, pour un couple de paysans, avec tous les instruments requis pour un bon plat. Soit-dit en passant, la marmite s'y tenait encore, fumante d'un ragoût, sûrement au lapin, vue l'odeur.

Tu as les herbes que je t'avais demandé mon chéri ?

Le "chéri" acquiesça, et ramena les quelques épices trouvées au marché à sa femme, quittant la seconde partie du lieu; la salle à manger. Sa grande tablée ronde au centre, signait à la fois une forme de richesse, mais aussi de courtoisie les uns envers les autres; aucun ici n'était supérieur à l'autre, et les trois chaises, tout aussi raffinées, demeuraient positionnées à distance équivalente de chacune.

Une salle d'une telle grandeur serait cependant bien triste sans décoration. C'était pour cela qu'une commode basse positionnée contre le mur, tenait une longue épée et son piédestal. Elle dénotait clairement de l'endroit. Des gravures d'or, un joyau de rubis au centre de sa garde, une lame parfaite et sans salissure, et enfin, un manche parfaitement taillé, dévoilant une tête de lion à son bout.

La Douce MésaventureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant