《 Déterrer l'oublié 》

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Artfélie entendit des bruits de pas, alors qu'elle était tranquillement en train de discuter avec sa fille. Sa droiture n'avait d'égal que sa magnifique cambrure, et ses beaux habits, portant fièrement le blason Impérial. Cependant, elle ne voulait pas de son titre pour le moment; passer du temps avec sa bien-aimée chaire, demeurait la chose la plus importante pour elle. pourtant, le garde appelait, râlait, même, à croire qu'il n'avait pas peur pour sa tête, et, quand finalement, la femme à la coiffure de feu se retourna, fixant de son impitoyable regard de braise, le misérable pion qui osait la déranger, elle apperçu l'ornement de son frère ainé: L'immaculée blancheur de cette armure de parade n'avait nul égal, et même Artfélie s'en retrouvait éblouie... Aucun moyen d'y échapper cette fois, elle se leva, soulevant sa robe pour ne point marcher dessus, et laissa un baiser, en guise d'au revoir, à sa fille, qui bougonnait qu'elle était trop vieille pour ce genre de gamineries, ce qui fit bien rire la gouverneuse du Sud.

Alors, qu'est-ce ? Demanda la femme prestemment, tandis qu'elle marchait aussi vite.

Vous devez voir cela, Votre Majesté. Le rituel eut été un franc succès, et la Mage-Blanche réclame votre présence.

Et qui semble-t'elle être, pour exiger ainsi ma sainte personne ?

Hydéfynh, Votre Altesse.

L'impératrice n'en croyait pas ses oreilles; mais que faisait une vieille peau pareille ici, pour un simple passage magique ? La Haute-Sorcière ?? C'était anormal, son frère avait-il eu vent de sa promesse ? Artfélie paraissait plus que déboussolée, mais elle suivit le soldat sans faire d'histoire, arrivant juste à temps à la salle céleste pour voir une cohorte de nobles de la cour la saluer, et les enfants se réveiller, reprenant son air froid, digne, mais surtout supérieur face à eux. Après tout, à l'exception de mademoiselle de Coeur-Vallée, ces gens ne méritaient même pas qu'elle leur adresse la parole, et il fallait garder l'illusion solide, et impénétrable. Ainsi, après quelques longues secondes de silence, la femme se leva.

Agenouillez-vous devant votre Altesse Artfélie Fyrrh, Femme d'Humenh Fyrrh, gouverneur du Sud, et Soeur de sa Divine Majesté, l'Empereur des Homme, mon saint frère, Hilerarch Himmeris Premier !

Tous les êtres vivants de la pièce s'exécutèrent aussi vite, même l'immaculée. Bien qu'il s'agissait en réalité de leur devoir de serf, cette petite aristocratie avait également ressenti tout le charisme de l'auguste. Sa grandeur, tant par l'esprit que par la taille, surplombait chacun, de ses yeux bleus, miroitant d'un mauve sombre, mais traversés de pointes électriques sur leur pupille.

Chers jeunes gens. Vous avez, en ce jour, traversé une épreuve des plus ardues, pourtant, chacun de vous, réussit à vaincre cet obstacle, pour la plupart du peuple, insurmontable. Et de ce miracle, de ce haut-fait ! Il vous est fait cadeau d'une audience, en présence de ma sainte personne. Vous passerez, selon mon ordre, chacun votre tour, pour recevoir mon don. Car, chers enfants, je prierai chaque jour pour votre réussite au sein de l'armée de Justice que sont les Chevaliers d'Argent, et je vous ferai même l'honneur, de moi-même vous adouber, de votre nouveau titre d'officier: Lieutenant !

Enfin, la tirade de l'impératrice se termina, et timidement, une ode se leva autour d'elle, les nobles présents se pavanaient de joie, tant leur hypocrisie ne détenait aucune limite, bien que, chacun d'entre eux, gardait une opinion différente de cette gracieuseté. Étonnés pour la plupart, ils voyaient cela d'un œil neutre, à l'exception d'Hydéfynh, la vieille sous sa capuche de neige, qui souriait sans applaudir, et des nouveaux-nés, qui ne savaient plus du tout où se mettre.

Quelques heures plus tard, le tour de Milio était enfin arrivé. Il avait attendu, assis dans une succursale, sur un banc de cuivre, à se tourner les pouces, sans se rendre compte de la valeur superficielle de ce qui l'entourait, trop occupé par ses pensées confuses, incertaines, embrouillées même, le fermier ne savait clairement plus où il en était. Son corps avait été changé, il avait brûlé, il en était intimement persuadé, et sentait encore sa chair fondre sous sa peau, pourtant, rien, rien qu'il ne pouvait voir.

La Douce MésaventureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant