Commencer par un verre, puis un autre
D'abord du vin, puis vient l'Armagnac
Se défaire de ces souvenirs déchirants
S'extraire de la torpeur de la vie
Tous ces problèmes qui s'accumulent sur cette montagne sans fin
Ne laissant plus aux poumons le temps de prendre ne serait-ce qu'une bouffée d'air, de cet air frais, vierge de toutes nausées
Tête dans la cuvette le temps que tout se vide
Le monde s'effondre tout autour dans ce manège incessant, les lumière emmenant l'esprit haut le coeur
Les larmes coulent, font communiquer la tête et le corps de cette douleur qui étreint les entrailles
Elle a remplacé les bras de la mère
Celle qui protégeait tout ce monde
L'entourait de sa passion
Aucune conviction ne subsiste, les questions se bousculent dans l'esprit embrûmé par les vapeurs d'alcool.De retour à table
Faire face et tenir
Tenir
Tenir tant bien que mal
Sur sa chaise
Se laisser un
peu vaciller
Pour s'en
Foncer dans le canapéTous les regards pesant sur ce corps lourd de remords, lourd de continuer à faire face chaque jour à de nouveaux problèmes auxquels jamais ne viennent de remèdes, ces maux incessants fracassant le crâne et cogne et cogne encore et encore sans jamais s'arrêter, cogner jusqu'à le fracasser sur la table, pourvu que ce soit dur, que ça fasse mal et qu'on remarque comme les jours sont longs au fond de sa tête, vieillissante, ankylosée par les années de travail.
Tous le regardent ce malheureux homme, révulsante forme qu'il prend quand il porte cette liqueur à ses lèvres, boit ce poison sucré qui revigore les entrailles et engourdi les mâchoires.
Il est triste à voir là
Seul
Hébêté par ce remède miracle.