Violentes représailles

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« Nous sommes si fières de toi... Ô notre cher Roi Maudit... Quel bonheur de te voir te libérer de tes chaînes inutiles ! Ne ressens-tu pas de satisfaction ? Ne te sens-tu pas mieux après tout ceci ? N'es-tu pas content de l'avoir puni comme il se doit ? Pourquoi ne souris-tu pas ? Tu ne penses tout de même pas être aller trop loin ? Voyons, tu as fait ce qu'il fallait, n'en ait aucun doute ! De toute façon, nous sommes sûres que même sans notre intervention, tu aurais été tout aussi parfait... Cette cruauté et cette violence dont tu as fait preuve... Elles font partie de toi et tu le sais aussi bien que nous... »


Les Ombres étaient agglutinées tout autour d'Aleron alors qu'il venait juste de se réveiller. La main sur le front, il repensait au mauvais rêve duquel il venait de sortir, il se voyait frappé et étranglé Marlène tout en laissant parlant son instinct primaire. Il se doutait bien que ce cauchemar était en vérité ses souvenirs oubliés de la veille lorsqu'il avait perdu le contrôle de son esprit. Est-ce que cela pouvait se reproduire ? Cette question le fit frissonner d'effrois.


« N'aie pas peur Roi Maudit... Nous sommes à tes côtés et nous le serons toujours... »


Sentant leurs mains sur son corps, Aleron se figea. Malgré le fait qu'il avait l'habitude d'être tourmenté de la sorte, c'était toujours compliquer pour lui de le supporter.

« Laissez-moi en paix... Murmura-t-il d'une voix beaucoup plus faible et fatiguée que d'ordinaire. Je ne veux plus vous entendre. »

Une des Ombres se mit devant lui en lui prenant le visage entre ses mains crochues. Son sourire carnassier était dérangeant et ses yeux rouges qui étaient semblables à deux petites lumières semblaient sonder l'âme de l'homme aux cheveux blancs.


« Ne nous repousse pas, Aleron. »


Un autre frisson le parcourut tout le long de l'échine. Il détestait lorsque les Ombres l'appelaient par son prénom.


« Tu as besoin de nous et tu le sais. Ne nous repousse pas... »


Il ferma ses yeux cernés. Puis, en essayant de ne plus prêter attention à ses êtres d'un autre monde, il prit une inspiration et se leva afin de se préparer pour cette journée qui s'annonçait longue, tandis que ses tourmenteuses continuaient de le féliciter pour ses récentes actions.




Sophie fit son entrée dans la grande salle du trône en étant très intimidée. Que ce soit la hauteur du plafond, les colonnes des deux côtés de la pièce, le tapis rouge qui allait de l'entrée au trône, tout était immense et oppressant. Mais rien n'était comparable à la prestance du roi de Brassfore. Assis sur son trône, il était encore plus imposant que la première et dernière fois qu'elle l'avait vue, un peu plus de deux semaines auparavant. Il leva la main pour lui faire signe d'approcher. Elle s'exécuta et s'arrêta devant les marches qui la séparaient de son souverain. Malgré la pression, elle semblait tout de même avoir plus d'assurance que ses parents.

 
« Bonjour, Seigneur. Salua-t-elle en faisant une révérence timide et maladroite.

― Sais-tu pourquoi je t'ai fait demander ?

― Non, Seigneur.

― Je voulais avoir ton avis sur une affaire qui te concerne. Étant donné que je ne peux pas avoir ceux de toutes les femmes qui étaient présentes dans ce bordel clandestin, j'ai décidé de te faire porte-parole de vos éventuels désirs.

Les Peines du RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant