La sœur d'atem {tome 1} (réécriture)

4

— Avant de commencer, il y a une règle, déclara Bakura, un sourire narquois aux lèvres. Sa voix était glaciale, presque menaçante, comme s'il savourait déjà le chaos à venir.

— Une règle ? demanda Yugi, le regard méfiant, ses poings se serrant instinctivement.

— Ce sera un double duel, précisa Bakura, son ton dénué de toute hésitation.

Atem se tourna vers Kaiba. Pour lui, la décision était claire : combattre aux côtés de Kaiba ne lui posait aucun problème. Leur passé commun leur avait prouvé qu'ils pouvaient, contre toute attente, faire équipe quand la situation l'exigeait. Mais Kaiba, de son côté, accepterait-il un partenaire ?

— Un double duel ? grogna Kaiba, son visage se durcissant aussitôt, une expression de dédain marquant ses traits.

— Pense à Mokuba, intervint Yugi d'une voix grave, tentant de rappeler à Kaiba ce qui était vraiment en jeu.

— Je sais très bien ce qui est en jeu ! gronda Kaiba, serrant les poings. J'accepte... mais uniquement pour sauver Mokuba de vos sales griffes !

Le duel débuta, les quatre joueurs se retrouvant chacun avec 4000 points de vie. L'air était lourd de tension. Dès les premiers tours, Atem se rendit compte que l'équipe adverse était bien plus redoutable qu'il ne l'avait anticipé. Même Kaiba, pourtant réputé pour son sang-froid et son agressivité en duel, peinait à garder le contrôle. Il avait déjà perdu de précieux points de vie, et la frustration se lisait clairement sur son visage.

Kaiba détestait les duels en équipe, et cela se voyait. Chacun de ses mouvements manquait de synchronisation avec ceux d'Atem. Ils jouaient en décalage, comme des machines mal huilées. S'ils continuaient ainsi, ils allaient droit dans le mur.

— On ne gagnera jamais comme ça, pensa Atem, jetant un coup d'œil à son partenaire.

Il devait rapidement trouver une stratégie. Avec un sourire en coin, il tira une carte de son deck. Il ne devait pas douter de l'âme des cartes. Elles lui avaient toujours été fidèles, et cette fois encore, elles lui fournirent exactement ce dont il avait besoin. Atem observa sa carte : "Échange". C'était l'élément clé pour synchroniser leurs actions.

— Kaiba, prends cette carte, dit Atem en activant "Échange" et tendant sa carte à son partenaire. Kaiba plissa les yeux, perplexe, mais accepta l'échange, lui offrant une de ses propres cartes en retour.

— Tu as une stratégie, n'est-ce pas ? murmura Kaiba, plus intéressé qu'il ne voulait le laisser paraître.

— Une stratégie qui nous mènera à la victoire, répondit Atem en hochant la tête. Et ne t'inquiète pas, tu me rendras ma carte à la fin du duel.

Kaiba baissa les yeux vers la carte qu'il venait de recevoir. Un instant, il resta silencieux, puis son regard se durcit à nouveau. Mais cette fois, c'était différent. Une lueur de compréhension passa dans ses yeux. Il échangea un regard avec Atem, une connexion silencieuse s'établissant entre eux. Kaiba savait exactement ce qu'Atem avait en tête. Un mince sourire apparut au coin de ses lèvres.

— Vous pouvez utiliser toutes les stratégies que vous voulez, nous allons vous écraser ! Notre plan est infaillible ! lança Dark, sa voix teintée d'une arrogance provocante.

— Nous avons aussi une stratégie, et elle est plus puissante que tu ne le crois, répondit Atem avec calme, son regard se posant brièvement sur Kaiba.

Sans un mot, Kaiba hocha la tête. Il était temps. Il sacrifia ses trois monstres présents sur le terrain, libérant une puissante énergie.

— J'invoque Obelisk, le Tourmenteur ! déclara-t-il d'une voix forte, tandis qu'une immense silhouette divine s'élevait derrière lui, déployant ses ailes colossales. Le dieu égyptien imposait sa présence, projetant une ombre gigantesque sur le champ de bataille.

— Un dieu égyptien ?! rugit Dark, pris de court. Tu avais dit que tu t'étais débarrassé de ces cartes ! s'écria-t-il en se tournant vers Bakura, furieux.

Bakura, bien que surpris, conserva son calme. Il fit un geste de la main, comme pour balayer l'importance de cette invocation.

— Ce n'est qu'une copie... Elle disparaîtra bientôt, cracha-t-il, essayant de minimiser la menace qu'Obelisk représentait.

— Détrompe-toi, répliqua Atem, ses yeux brillants de détermination. Kaiba, c'est le moment. Nous allons récupérer Mokuba.

Kaiba soupira avec une exaspération feinte, levant les yeux au ciel. Mais au fond, il était plus déterminé que jamais. Il donna l'ordre à Obelisk, et la créature divine lança une attaque dévastatrice qui mit fin au duel dans un éclat de lumière. Le champ de bataille disparut, laissant place au silence.

À ce moment, le corps de Dark se mit à se tordre, se déformant, jusqu'à ce qu'il prenne l'apparence inconsciente de Mokuba, étendu sur le sol. Kaiba se précipita vers son frère, le prenant dans ses bras avec une rare douceur. Tandis que Kaiba s'occupait de Mokuba, Atem remarqua que Bakura avait disparu dans la confusion. Sans perdre de temps, il partit à sa poursuite, jetant un dernier regard à ses amis pour s'assurer qu'ils étaient hors de danger.

Atem suivit Bakura jusqu'à une ruelle sombre, où il le retrouva seul, accroupi, en proie à une lutte intérieure. Bakura se tenait la tête à deux mains, des cris de douleur résonnant dans la rue étroite.

— Sors de ma tête ! Je ne suis pas ton pantin ! cria-t-il, son visage déformé par la souffrance.

Atem observa en silence, comprenant que Bakura était en train de se battre contre une force invisible. Peut-être la fumée violette, cette même force obscure qui l'avait autrefois emprisonné dans le Puzzle du Millenium ? Puis, soudain, Bakura s'effondra, inconscient, et une fumée noire s'échappa de son corps, s'envolant vers le ciel dans une danse sinistre.

Le Pharaon s'approcha prudemment. Il réalisa que Bakura était désormais libéré de l'emprise de Zork. Mais à quel prix ? Avec un soupir, Atem s'agenouilla pour soulever Bakura, le portant sur son dos. Il revint vers ses amis, le pas lourd.

Pendant ce temps, Kaiba avait quitté les lieux avec Mokuba. Avant de partir, il avait rendu la carte d'Obelisk à Yugi, qui la tendit à Atem lorsqu'il les rejoignit enfin.

— Où est encore passé Atem ? râla Joey, agacé. Toujours la même chose, il disparaît au pire moment !

— Ne t'en fais pas, il ne doit pas être loin, répondit Yugi d'une voix calme. Il sait se débrouiller.

Téa pointa soudain du doigt une silhouette au loin.

— Le voilà ! Il revient !

— Attends... C'est Bakura qu'il porte ? demanda Tristan, les yeux écarquillés.

Atem s'approcha du groupe, un sourire rapide se dessinant sur son visage. Il savait qu'ils seraient inquiets, mais il leur fit signe que tout allait bien pour le moment.

— Attends, tu veux ramener ce fou dangereux chez Yugi ? s'exclama Joey, jetant un regard méfiant vers Bakura.

— On ne devrait pas prendre des précautions ? ajouta Yugi. Bakura reste dangereux, on ne peut pas oublier ce qu'il a fait.

— Ne vous inquiétez pas, répondit Atem avec assurance. Il a été capturé par cette fumée noire dans le Puzzle du Millenium. Je pense qu'il s'est battu contre Zork, et qu'il est libéré... pour l'instant.

Le groupe se dirigea vers la boutique de Yugi. Une fois à l'intérieur, Atem posa doucement Bakura sur un lit, remarquant avec inquiétude les nombreuses blessures qui marquaient son corps. Il espérait qu'elles n'étaient pas trop graves.

— Maintenant, tu vas nous expliquer ce qui se passe, n'est-ce pas ? insista Joey, croisant les bras.

— Oui, répondit Atem, prenant une profonde inspiration. Il est temps que je vous dise tout.