Take care of each other...

Rêve

J'ai vu ma mère dans mon rêve.

On se disputait encore, je ne sais plus pourquoi. Je crois lui avoir dit quelque chose qu'elle ne méritait pas d'entendre, mais je n'ai pas pu m'excuser je crois, parce que la seconde d'après tout était chaotique autour de nous. La réalité était comme déchirée par une force qui me dépassait. Ma mère était en face de moi. Elle me tournait le dos. Elle ne s'est retournée que quand j'ai voulu m'approcher. Elle avait perdu son expression autoritaire qu'elle avait prit lors de notre énième dispute. En fait, elle me regardait avec l'immense tendresse qu'elle a toujours eu dans son regard, mais je crois que c'était la première fois que je remarquais cette lumière dans ces yeux. Pourtant, elle m'effraya. On aurait dit que c'était un regard d'adieu. Je ne veux pas lui dire adieu.

Sans que je comprenne vraiment pourquoi, je commençais à pleurer malgré moi. Alors ma mère se mit accroupie et essuya mes larmes avec ses doigts gantés. Cette chaleur maternelle qu'elle dégage a toujours réussi à me réconforter mais cette fois ci, elle ne réussit qu'à me faire pleurer plus encore. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je la suppliais de ne pas me laisser. Je n'entendais pas les mots que je prononçais mais je savais que c'était ce que je lui disais. Ces mots résonnent encore au fond de moi. Elle garda son sourire, mais il devint triste. Elle ne répondit pas tout de suite, me serrant dans ses bras plusieurs secondes, et me lâcha pour me regarder dans les yeux.

"Tu es tellement forte et courageuse Scintilla. Je suis tellement fière de toi. Je t'aime."

Je ne comprenais pas. Comment pouvait-elle me trouver courageuse alors que je pleurais ? Comment pouvait-elle me trouver forte alors que j'avais tant besoin d'elle ?

Elle avait l'air sur le point de partir. Je ne le voulais pas. Elle m'embrassa sur le front avec tout son amour. Je souhaitais lui parler, mais je n'y arrivais pas. Les mots restaient tout simplement coincés au fond de ma gorge par mes sanglots. Pourtant, je voulais lui hurler, pour qu'elle le sache, avant de partir. Pourquoi devait-elle partir ? Je n'ai jamais autant voulu qu'elle reste auprès de moi. Mes larmes ne s'arrêtaient pas alors qu'elle se releva à contrecœur. Je crois qu'elle essayait de garder son sourire, mais elle savait que son départ me ferrait souffrir. Elle fit volte-face, et s'éloigna doucement de moi. Je n'arrivais pas à bouger pour la rattraper. Tout ce que j'arrivais à faire, c'était provoquer toujours plus de sanglots. Je me hurlais à moi-même de bouger, mais en vain. Alors tout ce que je pouvais faire, c'était espérer pouvoir lui dire ce que je ne lui ai que trop peu avoué. Ce que je voulais absolument qu'elle sache avant de partir.

Maman...

"Je t'aime aussi."