Naissance d'une mante

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  Roman était un petit garçon sage et très timide, ne pouvant pas trop s'imposer avec les autres, ayant toujours un regard fuyard, c'était ainsi que pensaient tous les maitres et maitresses.

Pour les camarades, c'était un garçon ne parlant pas, mais qui resta avec eux. Les uns sont gênés de le voir, ne savant pas trop quoi faire pour qu'il soit plus éloquent. D'autres soufflèrent de mécontentement face aux demandes de certains de leurs amis pour qu'il resta avec eux. Ces enfants qui voulurent de lui dans leur groupe sont épris de compassion pour lui. " On ne le laisse pas tout seul, ça ne se fait pas." dirent-ils de leurs voix adorables et juvéniles.

Alors commença une vengeance : ceux qui ne voulaient pas de lui dès le départ trouvèrent un problème à chaque solution.
D'abord il fallait atteindre ce fameux "nombre pair" pour jouer convenablement. Sauf qu'avec Roman ça tombait malheureusement sur un nombre impair.
Puis, son personnage (lorsqu'ils jouaient une famille ou incarnaient les personnages de leurs dessins animés)
était le méchant de l'histoire.
Et les méchants sont mis en prison, seul.
Souvent, il était aussi humilié.
Il ne faisait jamais bien le personnage, il criait trop, il était ridicule, il ne parlait pas assez, il courait pas assez vite, il ne rejoignait pas assez vite le groupe pour continuer l'histoire, il était dérangeant, il ne comprenait jamais les règles du jeu...
Tout ceci se terminant en la célèbre phrase "on ne veut plus jouer avec toi"
Les dos se retournèrent un à un, le laissant seul à la cour de récré.

Les adultes ne voyant rien.

Les manteaux sortis de leurs vieux armoires pour jouer dans le froid glacial au long du mois de février donnant l'impression d'être le plus long mois de l'année.
La journée s'écroula et Roman entra sagement chez lui. Il s'amusa à souffler pour voir son haleine se matérialiser, cela faisait 10 minutes qu'il marchait dans le froid. D'où le nez dégoulinant qu'il peina à l'essuyer.
Une lumière jaunâtre éclaira plusieurs étages d'un appartement duquel il s'apprêta à rentrer.

Assis sur son lit, pleurant chaudement, éparpillant ces larmes sur son matelat sale. Un coup et deux dans son abdomen.
Sa mère ayant sortie sa panoplie d'alcool ce soir-là.
Le stress le cloitra sur son lit, malgré la faim. Il s'endormit.

Le lendemain, ce fut le début de ces petites vacances hebdomadaires. Il descendit, mangea, ne croisa pas sa mère. Il alla alors, la voir dans son salon où elle était étalé sur le canapé tel un rituel, une bière lui donnant compagnie.
Il lui demanda s'il pouvait sortir, en réponse un simple geste de la main.
Elle n'avait pas encore détourné le regard, qu'il était déjà dehors.

Il marcha à travers les flaques de boues, ces chaussures absorbant l'eau qui mouilla entièrement ces chaussettes.
Malgré cette texture désagréable il s'écarta de plus en plus de la population.
Il arracha des feuilles tout en passant par là.
Mais sur l'une d'entre elles il découvrit des coccinelles qu'il essaya d'attraper avec ses mains, non sans peine.
Sa capture trop compliqué il s'intéressa maintenant aux arbres.
Enfin, "aux arbres", plutôt aux gendarmes sur les arbres.

Il les observa, puis pris d'une pulsion, il en écrasa un. Trouvant cela assez drôle, il réitéra. Cette fois-ci il écrasa une dizaine d'un coup sec avec toute sa paume.

Ce n'était pas la première fois que son passe-temps était étrange, la dernière il avait pris une mantes religieuse pour seulement la décapiter.

À croire que les femelles ne faisaient pas bien leur boulot.

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Chapitre court mais un peu glauque

Histoire des Mille et une MerdesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant