Unreasonably attracted (Shinichiro x T/P)

Chapitre 6 : Monsieur Shin

Shinichirô tournait en rond dans son bureau, et s'ennuyait lui aussi. Ce n'est pas parce qu'on est chef d'une mafia qu'on a tout le temps quelque chose à faire. Il regardait son ordinateur, vérifiant que T/P ne faisait pas quelque chose de stupide. Au fond de lui, il ne sait pas pourquoi, il savait. Il savait que le jeune homme, malgré sa mise en garde, allait être tenté de faire quelque chose qui, avec d'autres kidnappeurs, aurait pu lui coûter la vie. Tout en regardant le jeune homme à travers la caméra, il réfléchissait à un moyen d'utiliser T/P pour faire chanter son père. Il devait l'utiliser comme proie, ce serait bien plus facile d'obtenir ce qu'il voulait de cette manière, plutôt que de cambrioler son domicile.

De ce que Shin voyait, le jeune homme était en train de dévorer le sandwich que Fukai avait préparé pour lui. Il cherche quoi à regarder son plateau comme un débile comme ça ? Ah, oui, de l'eau. Le pauvre, il doit avoir une de ces migraines, ça doit être horrible.

Shinichirô était pourtant sûr d'avoir dit à son ami d'apporter une bouteille d'eau au garçon, pour qu'il ne soit pas assoiffé. Avait-il désobéit ou juste oublié ? Si c'était le premier cas, et qu'il avait fait ça pour que T/P se sente mal, Shin ne laisserait pas passer un tel comportement.

Il se leva, prêt à aller le voir pour lui amener une bouteille d'eau, lorsqu'une chose sur son écran de surveillance attira son attention. Il voyait le jeune homme, assis au bureau, avec une boule de papier dans les mains, qu'il déplia. Shin quitta son bureau, passant par la cuisine pour récupérer une petite bouteille d'eau à l'attention de T/P.

Il monta les escaliers, et déverrouilla la porte sans faire de bruit, rentrant dans la chambre du captif. Des lors que T/P le vit, il cacha derrière son dos, assez peu discrètement, le papier qu'il tenait dans ses mains.

« Donne-le moi » ordonna-t-il à l'attention de T/P, qui ne comprenait pas.

« Q-quoi d-donc ? » bégaya-t-il faiblement.

« Ton putain de papier. Donne » dit-il sans hausser le ton. Shin pouvait être très persuasif quand il le voulait. Il faisait peur. Shin savait exactement comment faire pour instaurer la terreur chez les gens, bien qu'il soit en réalité quelqu'un de très gentil. Comme on le ferait pour un enfant, il tendit le bras, attendant que T/P lui remette le papier en question.

Presque malgré lui, T/P obéit à son kidnappeur, se souvenant qu'il était en possession d'un pistolet alors que lui n'avait... qu'un stylo 4-couleurs. Shin ouvrit le papier, regardant ce qu'il avait fait. Il observa longuement le plan un peu raté que le jeune homme avait fait.

« Dis-moi, est-ce que tu es con ? » demanda Shin, sans perdre son calme ni rire une seule seconde. Un seul petit rictus n'avait même pas étiré son beau visage.

« Pa-pardon ? » parla le jeune homme surpris.

« Putain, t'es sourd en plus. Seigneur... » soupira-t-il, désespéré. « Je t'ai demandé si tu étais con »

« N-non... » bafouilla-t-il.

« Alors, si tu n'es pas con, dis moi, pourquoi tu as fait quelque chose d'aussi stupide ? » demanda-t-il. « Je pensais être gentil, en te laissant de quoi t'occuper, de quoi dessiner, ou écrire quelque chose, pour ne pas que tu meures d'ennui. Mais maintenant que tu as fait ça, devine qui est-ce qui vient de perdre son seul divertissement ? Eh bah c'est toi petit con » lâcha-t-il méchamment. Il ouvrit le tiroir, prenant le papier et le stylo.

Le garçon était furieux, mais il essayait tant bien que mal de cacher sa rage et ses larmes. Le petit brun n'eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit que l'homme aux cheveux multicolores bouclés entra dans la pièce.

« Shinichirô ! » Avant qu'il ne puisse dire un seul autre mot, Shin tourna vers lui son regard le plus agressif. Il n'appréciait pas du tout ce que Fukai venait de faire.

T/P connaissait maintenant le prénom de celui qui le retenait captif. Shinichirô ? C'est vraiment un joli prénom. Porté actuellement par un connard de kidnappeur, mais un joli prénom.

« Sors » ordonna Shin à son subordonné.

« Hein ? Mais- »

« Putain ! Je t'ai dit de sortir ! Toi aussi t'es con ? » s'énerva-t-il.

Fukai quitta la chambre avant d'énerver encore plus son boss.

« Alors... Shin ? » parla T/P.

Si, à la place de son pistolet, Shin pouvait lancer des balles avec ses yeux, T/P serait mort, le corps criblé de balles. Le plus vieux des deux se rapprocha, attrapant le plus jeune par le col, le soulevant du sol. Il n'avait besoin que d'une seule main pour que le garçon soit soulevé dans les airs. T/P ne l'avait pas encore remarqué, mais la seconde main de Shinichirô tenait une bouteille d'eau.

Il plaqua le brun contre le mur derrière lui, le lâcha et coinça sa jambe entre celles du garçon apeuré. Shin rapprocha son visage du celui du jeune homme, déformé par la peur qu'il ressentait.

« Écoute-moi bien, parce que je ne le répéterai pas. Je. Ne. Suis. Pas. Ton. Pote. Tu m'appelles monsieur et c'est tout. Je ne tolérerai pas d'écart à cette règle, compris ? »

T/P ne répondit pas, alors Shin le souleva plus haut, pour qu'il ne tienne plus que sur la pointe de ses pieds.

« Compris ? » répéta-t-il lentement, lui lançant un regard glacial.

« Oui... Je suis désolé, monsieur » répondit timidement le jeune homme.

Shin relâcha T/P, qui eut alors du mal à se tenir sur ses jambes, qui flageolaient à la vue de Shin. Il était vraiment intimidant. Il commença a partir, mais se retourna pour déposer sur la commode de la chambre un petit sachet en plastique.

Dès que Shin fut parti, le garçon alla voir ce qu'il avait bien pu déposer pour lui. Il ouvrit le sachet, et y vit deux aspirines, ainsi qu'une petite bouteille d'eau.

Pourquoi il a fait ça ? C'est... ça, c'est gentil. Je ne le pensais même pas capable de comprendre ça. Il a vraiment l'air méchant. Dans tout les cas, il ne pouvait pas refuser ce cadeau. Sa tête le faisait souffrir plus que jamais, son cerveau frappait sa boite crânienne avec insistance. Il avala les médicaments, et alla s'allonger à nouveau, désireux d'aller se coucher pour faire passer au plus vite son séjour ici.