La poche arrière de mon pantalon s'était mise à danser en me provoquant la sensation désagréable d'une colonie de fourmis sous dopamine dans la fesse droite. J'avais soupiré un grand coup en réalisant que ce n'était pas un texto qui m'extirpait de mon lourd sommeil mais plutôt un appel. Qu'adviendrait-il de ce type au visage couvert d'une épaisse cagoule en maille qui, muni d'une hache sanglante, me suivait à la trace dans ce que je pensais être la réalité ? Je ne le saurais sans doute jamais. Voilà une hantise de plus qui trouvera aisément sa place au sein de la longue liste de mes cauchemars classés sans suite.
Quand j'ai enfoui mon bras sous la couette et que ma main a atteint l'appareil, c'est le nom de ma meilleure copine qui, dans la pénombre de ma chambre était venu agresser mes pupilles. J'ai relevé le clapet de mon portable et mon pouce a enfoncé la touche verte. Après tous ses efforts, j'ai laissée ma tête retomber sur mon oreiller.
— Qu'est ce que c'est que tu ne puisse pas me dire demain, Vicki ? avais-je demandé encore à moitié endormie.
— Charles a encore largué Merieme !
Posé sur la table de nuit, mon réveil indiquait vingt trois heures et six minutes. Ça devrait être interdit de quitter les gens à une plage horaire autre qu'entre neuf et dix-sept heures si vous voulez mon avis.
— Dieu soit loué, avais-je répondu. On fête ça quand ?
Si il y avait bien autre chose que l'on devait interdire, c'était d'envisager de passer ne serait-ce qu'une seule nano seconde de sa vie en compagnie de Charles Moresco. Sans compter les coupures, ma deuxième meilleure copine se coltinait cet horrible personnage depuis près de quatre ans. Dans mon livre, sortir avec ce mec de son plein gré méritait le cachot.
— Bah écoute, avait-elle répondu, ce soir. Elle compte le lui faire payer.
— Ah oui, donc en fait elle a rien compris Mimou...
— Rien de rien, avait-elle soupiré. Bon, tu nous rejoins ?
Elle m'avait exposé le plan en quelques mots. Il s'agissait de se rendre à une soirée à laquelle il était certain que Charles serait avec des copains et de lui en mettre plein la vue en lui faisant regretter ce qu'il venait de perdre (en l'occurence le paquet qu'était Merieme). Typique me diriez-vous, mais j'étais loin d'être séduite par l'idée. Premièrement parce que ma pauvre Mimou s'abaissait éternellement au niveau de son déchet d'ex-petit ami et secondement parce qu'elle nous entrainait là dedans Vicki et moi. Pour ma part j'étais déjà en pyjama prête à poursuivre ma nuit et la trace de mon oreiller sur ma joue pouvait attester de ce que j'avançais là. J'ai exposé mon point de vue à Vicki.
— Je suis d'accord mais tu sais très bien comment elle est ! Si on la laisse y aller toute seule, tu peux être sûre qu'elle finira par retomber dans ses bras. Est-ce qu'on a envie de ça ?
Elle disait vrai.
— T'as raison, avais-je pouffé. Bon, laisse-moi prévenir mes parents et je suis là dans moins d'une heure. Mais je vous préviens, on ne reste pas longtemps !
— Check tes textos, tu vas vite changer d'avis...
Avant que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit, Vicki avait raccroché. Quelques instants plus tard, mon téléphone vibrait encore. Elle m'envoyait la photo du flyer de la soirée et j'ai frôler l'infarctus en découvrant que mon artiste préférée nous ferait l'honneur de sa présence. J'étais désormais conditionnée, en fin de compte je ne serai pas loin de passer l'un des meilleurs moments de ma vie ce soir.
Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, l'ironie du sort s'était faite toute pimpante avant de s'éclaircir la voix pour toquer à la porte de mon coeur. Peut-être qu'en fin de compte, elle était là, la suite de mon cauchemar. Parce que à quel point était-elle élevée, la probabilité pour qu'au beau milieu de cette boite de nuit pleine à craquer de jeunes aux hormones visibles à l'oeil nu, mon regard lui, se plante droit dans celui de mon ex ?
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Une histoire dont le prologue est vieux de trois ans environ... qu'est-ce que vous en pensez mes cailles ? J'espère que ça a l'air assez sympa !
Checkez mon Tiktok (444evah) pour avoir un rapide aperçu de l'aesthetic de l'histoire ! Je songe même à y présenter le physique des personnages.
Je vous embrasse et ai hâte de poster les prochains chapitres mais encore plus de lire vos commentaires !!!
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Le chaos aimait le gloss
عاطفيةLes choses auraient-elles pu être significativement différentes si elle ne l'avait pas aperçu en boîte de nuit un soir de l'an 2006 ? « LE CHAOS AIMAIT LE GLOSS » ou le récit des vies de Gaby et ses copines, toutes singulièrement rythmées par un eff...